Synopsis
Thérèse Desqueyroux, accusée d'avoir tenté d'empoisonner son mari Bernard, obtient un non-lieu, gr ce au témoignage de la victime. Pendant le voyage qui la ramène à Argelouse, leur domaine, Thérèse essaie de préparer une confession totale qu'elle estime devoir à Bernard. Mais "où est le commencement de nos actes ?" Quel chemin l'a menée de son adolescence perdue jusqu'à cette mort lentement administrée à son mari ? Ce n'est certes pas pour hériter de l'immense propriété qu'elle a versé un peu trop de liqueur de Fowler dans le verre de son mari. Alors, pourquoi ? Elle évoque les multiples raisons qui ont pu déterminer son geste - de l'amité ou de la jalousie que lui inspirait Anne, l'amie de jeunesse, à l'assurance autoritaire de son mari dans le cadre étouffant du clan familial. Thérèse arrive à Argelouse, retrouve Bernard qui n'a jamais songé à comprendre ou à pardonner. Il n'a agi que pour l'honneur du nom ; il menace, il dicte ses ordres ; aux yeux du monde, Thérèse devra paraître innocente, mais sera, en fait, séquestrée dans sa chambre, et privée de la garde de sa petite fille Marie.....Après le mariage d'Anne, quand tout est en ordre, Bernard rend à sa femme sa liberté...
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (11)
Production et distribution (3)
- Production déléguée : Filmel
- Exportation / Vente internationale : Editions René Château
- Distribution France : Fox France
Générique détaillé (14)
- Scénaristes : Claude Mauriac, Georges Franju
- Directeurs de la photo : Raymond Heil, Christian Matras
- Assistants à la réalisation : Georges Casati, Antoine Jacquet
- Monteur : Gilbert Natot
- Ingénieur du son : Jean Labussière
- Auteur de l'œuvre originale : François Mauriac
- Producteur : Eugène Lepicier
- Assistant son : Yvon Dacquay
- Assistants opérateurs : Pierre Ginet, Ernest Bourreaud
- Cadre : André Domage
- Scripte : Andrée François
- Chef décorateur : Jacques Chalvet
- Photographe de plateau : Gaston Thonnart
- Régisseur général : André Chabrol
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Drame, Adaptation littéraire
- Langue de tournage : Français
- EOF : Non précisé
- Nationalité : 100% français
- Année de production : 1962
- Sortie en France : 21/09/1962
- Durée : 1 h 49 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 26022
- Visa délivré le : 29/08/1962
- Agrément : Inconnu
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Noir & blanc
- Cadre : 1.66
- Format son : Mono
Actualités & distinctions
Sélections (2)
A propos
Prix de la meilleure interprétation féminine au Festival de Venise pour Emmanuelle Riva.
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Point de vue
"On peut considérer Thérèse Desqueyroux comme le modèle de l'adaptation d'un roman à l'écran", écrit à son tour Alain Pontaut, en accord avec tous les critiques. A part un léger changement d'époque — le roman datait de 1927 — et la suppression de quelques scènes qui auraient surchargé le scénario, tout était déjà dans le roman et tout le roman passe dans le film. La progression dramatique a été scrupuleusement respectée ; les personnages sont les mêmes quoique plus sympathiques parce qu'ils s'incarnent devant nous ; les dialogues répètent souvent des phrases entières du roman et les images visualisent de nombreuses indications qui y sont inscrites ; enfin les décors et la musique restent fidèles à Mauriac. Evidemment, celui-ci a veillé au film de près. Où donc est la part créatrice de Franju ?
L'originalité du cinéaste se situe, me semble-t-il, à trois niveaux : sa sensibilité, sa vision, son univers. Artiste sensible, Franju n'a pas fait oeuvre de commande ; il s'est assimilé le roman pour le transformer en images empreintes de poésie, d'insolite, de transparence, selon son propre style. Visionnaire, Franju rejoint avec sa caméra la nudité des êtres et des choses : son regard perçant traverse les masques, les écrans et le quotidien pour révéler l'horreur qui se cache derrière eux; ici à peine quelques images, mais combien explosives dans leur simplicité, ont servi à peindre un milieu et les êtres qui y vivent. Créateur, Franju a édifié un univers personnel sur ce regard et pour ce style ; mais les dimensions de son monde restent humaines et la portée du film n'atteint pas ces résonnances mystiques que Mauriac a données à son roman. La Thérèse Desqueyroux de Franju est disponible à quelque chose qui n'est pas cetnée par la Grâce. Franju libère Thérèse joyeuse dans Paris ; Mauriac l'abandonait aux tempêtes et déjà elle devait payer sa liberté.
© Gisèle Tremblay, "Séquences : la revue de cinéma" n° 40, 1965, p. 27-34.