Synopsis
Dans des paysages insolites d'Egypte et d'Islande, l'errance d'une femme qui s'exprime en anglais et en allemand, de deux hommes, l'un habillé à la dernière mode et l'autre nu portant un carquois et une épée, et d'un bébé déposé sur une fourrure blanche, sur une planète lointaine et glacée.
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (6)
Production et distribution (2)
- Production déléguée : Zanzibar
- Distribution France : Capital Films
Générique détaillé (8)
- Adaptation : Nico
- Scénariste : Philippe Garrel
- Directeur de la photo : Michel Fournier
- Auteur de la musique : Nico
- Monteur : Philippe Garrel
- Ingénieurs du son : Antoine Bonfanti, René Levert
- Productrice : Sylvina Boissonnas
- Cadre : François About
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction, Expérimental
- Langue de tournage : Français, Anglais, Allemand
- Origine : France (100.0%)
- EOF : Non précisé
- Nationalité : 100% français (France)
- Année de production : 1972
- Sortie en France :
- Durée : 1 h
- Etat d'avancement :
- Numéro de visa : 37.644
- Agrément : Inconnu
- Type de couleur(s) : Couleur
Box-office & sorties
Box Office
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Sorties à l'international
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Actualités & distinctions
Sélections (2)
BAFICI - Festival international du cinéma indépendant de Buenos Aires
Argentine, 2018
Rétrospective Philippe Garrel
A propos
"La Cicatrice intérieure, Athanor et Le Berceau de cristal sont entièrement consacrés à Nico. Elle était l'amour de ma vie. (...) Ce qui se passait entre nous était, très intense. Mes films de cette époque, qui ont paru étranges à tant de gens, sont pour moi la transposition limpide de ce que nous vivions. Leur seule intention était d'exprimer l'amour que j'avais pour elle. Ou plutôt le produit de cet amour. Je ne suis d'ailleurs pas, à proprement parler, l'auteur des films de la trilogie qui a véritablement été réalisée par Nico et moi, "dialoguée" par elle, signée par elle et moi." (Philippe Garrel, Une caméra à la place du cœur)
"Il ne faut pas regarder La Cicatrice Intérieure en se posant des questions, il faut le regarder juste par plaisir, comme l'on peut prendre plaisir à se promener dans le désert. Ce sont des traces avec ce qui se passe dans ma tête au moment où je tourne, cela ne peut être que des traces ou des jalons. (Philippe Garrel)
La Cicatrice intérieure est un chef-d'œuvre. Un chef-d'œuvre total. Je ne sais pas l'expliquer... Tout à coup, c'est toute l'Humanité, toute la Terre qui parle - la Terre sans le sens antique de Mère. Mais ce n'est même pas la Terre qui parle, c'est l'Humus... C'est incroyable, tout y est." (Henri Langlois)
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La passion de Garrel pour Nico se déroule loin des flashs des paparazzi, elle n’occupera jamais la une des gazettes, mais donne naissance à une poignée de films magiques arrachés aux ténèbres et à la pauvreté. Le premier film de Garrel avec Nico s’appelle La Cicatrice intérieure, tourné entre 1970 et 1972, aux quatre coins du monde, au Nouveau-Mexique, en Islande, en Italie et en Egypte… Garrel produit le film avec Sylvina Boissonnas, femme immensément riche, personnage flamboyant et extravagant qui finance projets de peinture, de film, de photographie ou de musique des jeunes artistes, distribuant avec générosité les chèques à sa table de La Coupole. Elle devient le mécène du groupe Zanzibar.
Garrel bénéficie de davantage d’argent pour faire son film que pour vivre. De toute façon, le cinéma et la vie ne font qu’un pour Garrel, et la vie à cette époque est placée sous le signe de l’évasion, mystique, politique et chimique. Dans ces années stupéfiantes, tout le monde est sous LSD, pour fuir la réalité et la France sinistre des années 70, la chute brutale des illusions après Mai 68.
Garrel part en voyages, et Nico participe à ce désir de fuite et d’exotisme. Figure centrale de La Cicatrice intérieure, elle en compose également la musique et les chansons, et improvise ses dialogues, en anglais et en allemand, sa langue natale, que Garrel ne comprend pas. Au début de La Cicatrice intérieure, dans le même désert où Stroheim tourna les derniers plans des Rapaces, Philippe Garrel et Nico, couple à l’étrange accoutrement médiévalo-futuriste, elle en robe de bure, lui en combinaison moulante, se livrent à une errance immobile. Il tourne en rond autour d’elle tandis qu’elle se tient prostrée, pleurant, criant, étouffant et suppliant. Si pour Garrel le bonheur est dans la création, ses films ne sont pas (et surtout pas dans les années 70) des films sur le bonheur. La Cicatrice intérieure et les films suivants appartiennent sans doute autant à Garrel qu’à Nico. Il y exprime son mysticisme angoissé, sa quête des origines (ici, le feu, comme dans Athanor, vient tacher les plans de sa lumière). Elle y crie, chante ou récite une douleur non feinte qui déforme ses traits de statue grecque pour la rendre presque laide. La souffrance a toujours accompagné la beauté dans l’œuvre de Garrel, et toutes deux sont amplifiées par l’absence du reste : plus de dialogue, plus de scénario, parfois plus de son (Les Hautes Solitudes).
DÉSERT
La Cicatrice intérieure, avec ses faux airs d’heroic-fantasy sous acides (Clémenti nu sur son cheval, avec carquois et flèches, dans des paysages de planète sauvage), montre la détresse d’une génération et la vie d’un couple, entre incompréhension, fusion et expérience des limites. C’est aussi un film de bande, de communauté impossible, où Garrel filme femme, amis et enfants (celui de Nico et d’Alain Delon, jamais reconnu par son père, le petit Ari Boulogne ; le fils de Clémenti, Balthazar). Et bien sûr la rencontre avec des paysages arides et grandioses. Garrel, peintre des visages de femmes, signe avec La Cicatrice intérieure un grand film tellurique, un chef-d’œuvre en liberté capable d’envoûter chaque nouvelle génération de cinéphiles, un précurseur en errance et en angoisse des expériences contemporaines de Gerry ou The Brown Bunny. Il semblerait que les cinéastes qui veulent vraiment filmer l’homme dans sa dimension essentielle, mystique ou archaïque, ne trouvent meilleur paysage que le désert, de Simon du désert de Luis Buñuel à La Cicatrice intérieure de Philippe Garrel, d’un repli vers les origines aux visions d’Apocalypse, d’un âge biblique aux guerres modernes.
© Olivier Père, Les Inrockuptibles, sept 2005.
Source : lesinrocks.com