Lorsqu'il pénètre dans la maison familiale, on ne sait vraiment pas ce que Quentin vient y faire... C'est l'arrivée de son frère aîné, André, qui éclaire l'ensemble de façon plus précise: ils viennent apparemment tous deux classer des dossiers et régler certaines affaires, après la mort de leurs parents. Ils viennent surtout s'affronter l'un l'autre, Quentin, le plus jeune, pianiste célèbre face à André, plus amer, marqué par une sourde malédiction. La nuit est tombée et c'est dans l'obscurité que les rancoeurs, les secrets inavoués, les vérités cachées s'expriment. C'est dans cette pénombre aussi, à peine éclairée d'une bougie, que les parents des deux frères font leur "apparition", en chair et en os, ainsi que l'ancienne professeur de piano de Quentin, morte il y a bien longtemps, et qui fut aussi la maîtresse d'André. Au fur et à mesure des conversations et des allusions perfides, se font jour d'étranges relations familiales. La mère ne parle plus au père depuis que celui-ci a perdu son poste d'enseignant pour s'être trop intéressé à une de ses élèves. André éprouve pour elle un mélange de fascination et de répulsion: elle l'a toujours éloigné des femmes, provoquant même le suicide de la professeur de piano. Avec la présence de l'impresario de Quentin, le conflit tourne au drame avec tentative de meurtre et mort au rat à l'appui. L'irruption de la police provoque la disparition des "fantômes". Quentin reste dans la maison. André sort dans la brume. Pris par erreur pour l'impresario, il meurt sous les balles.
Source : © Fiches du Cinéma