Le marché espagnol ne cesse de chuter en terme de fréquentation.
Le marché :
Entre 2001 et 2012, il est passé de 146,8 à 94,2 millions d’entrées, perdant encore 4 millions de spectateurs entre 2011 et 2012. Le box office subit également une baisse malgré l’augmentation du prix moyen du billet. Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs : l’arrivée d’Internet, le P2P, les téléchargements (surtout illégaux), le home-cinéma, les habitudes du spectateur, la crise économique mais aussi le désintérêt des chaines de télévision pour le cinéma. Á tous ces éléments incontournables, s’est ajoutée une mesure prise par le Ministre des Finances espagnol qui a décidé depuis septembre 2012 de faire passer la TVA sur le billet de cinéma à 21% au lieu de 8% (10,1% dans la zone Euro et 7% en France).
Le nombre d ‘écrans continue de décroître également : le pays affiche 4 003 salles contre 4 044 en 2011. Une étude de Pricewaterhouse a prévu que la perte consécutive à l’augmentation de la TVA allait probablement entraîner une baisse de 10 millions d’euros de box office par an pour le marché espagnol. Des salles mythiques (détenues par Alta Films - les Cinémas Renoir) ont été fermées dans de nombreuses villes en Espagne. L’étude prédit ainsi une fermeture de plus de 850 salles et la suppression de 3 500 emplois sur le pays.
Malgré cette situation plus que préoccupante, le cinéma espagnol tire bien son épingle du jeu en 2012 puisqu’il réalise sa meilleure part de marché en 27 ans (19,4%) et la plus élevée en valeur absolue (106 millions d’euros) grâce à deux productions : Lo Impossible et Las aventuras de Tadeo Jones (respectivement 1er et 3e du Top 10 annuel). Ces deux films ont permis d’enrayer les effets néfastes de l’augmentation de la TVA mais confirment encore que la production espagnole et surtout ses résultats en salles tiennent souvent à la présence de 2 ou 3 films forts.
La part de marché des films en provenance des États Unis subit de nouveau une baisse pour passer sous la barre des 60%. Par contre le cinéma français connaît une de ses années les plus fastes en récoltant 7,2% de part de marché, certes dans un marché en baisse globale.
Comme en 2011, 6 majors occupent les premières places du Top des distributeurs. À noter l’entrée dans le classement de A Contracorriente, qui grâce notamment au succès d’Intouchables est parvenu à se hisser à la 8e place.
Les films français :
Dans un contexte plus que difficile, le cinéma français se porte plutôt bien en Espagne. Pour 54 sorties, les productions françaises obtiennent près de 6,8 millions d’entrées pour 43,5 millions d’euros et une part de marché de 7,2%. Si la part de marché doit figurer parmi les meilleures depuis longtemps (baisse de la fréquentation générale), le cinéma français ne dépasse pas son record d’entrées en 2005 avec 7,4 millions d’entrées.
Par ailleurs, il est important de souligner que plus de 5,5 millions de ces entrées se concentrent sur des films de langue française. Si Intouchables (2,6 millions d’entrées) et The Artist (658 000 entrées) contribuent fortement aux bons résultats de cette année, ne négligeons pas les « jolis » succès de Dans la maison (206 500 entrées), La Délicatesse (196 000 entrées) ou encore Les Femmes du 6e étage (191 200 entrées), Les Neiges du Kilimandjaro (154 000 entrées), Le Prénom (143 000 entrées) et Le Capital (131 000 entrées).
Côté productions de langue étrangère, Taken 2 récolte 588 000 entrées alors que La Taupe rassemble 132 000 spectateurs. Le marché espagnol compte une vingtaine de distributeurs fidèles au cinéma français. Golem est de nouveau le leader dans la distribution de productions françaises avec la sortie de 12 films. Il est suivi par Vértigo Films (associé à Wild Bunch Distribution avec 8 films) et de A Contracorriente Films (6 films). Notons que l’un des distributeurs historiques du cinéma français (Alta Films - 5e du classement de 2012 pour les films français) a dû malheureusement fermer ses portes en 2013 après avoir fermé de nombreuses salles. Comme l’ont souligné beaucoup de ses concurrents mais aussi les institutions et Unifrance, cela témoigne de la mauvaise santé du marché espagnol malgré une année 2012 plus que bonne pour notre cinématographie.
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