Avec 3,3 millions d’entrées, les productions françaises affichent un des plus mauvais résultats de la dernière décennie même si la part de marché se maintient à environ 3%.
Le marché :
Comme cela est souvent le cas, les périodes de crise économique ont tendance à faire progresser la fréquentation cinématographique globale, ce loisir demeurant accessible. Ce constat, combiné à une série de films porteurs, fait que le nombre d’entrées a augmenté de 2,8% en 2009 par rapport à l’année précédente (110 millions contre 107 millions), mettant fin à la baisse incessante depuis 2005. Ainsi 2009 affiche le deuxième meilleur résultat de la dernière décennie après 2004. Il est également important de mentionner l’impact du mois de juin dans le résultat global de la fréquentation en Espagne, puisque a été lancée pour la première fois « la Fête du cinéma » qui en seulement 3 jours a attiré plus de 700 000 spectateurs.
Les recettes ont quant à elles progressé de 9% grâce également à une hausse du prix moyen du billet. Les trois premiers films sont Là-haut, Avatar (qui s’attribue la seconde place en seulement 13 jours) et L’Âge de glace 3, tous trois sortis en version 3D. Agora, premier film espagnol, occupe la 4e place du top 10 annuel. Le cinéma espagnol a en effet retrouvé quelques couleurs en 2009 affichant une progression de 35% par rapport à 2008 avec 15% de part de marché.
Mais ces bons résultats sont à attribuer pour moitié à 4 titres : Agora, Planet 51, Celda 211 et Spanish Movie. 5 autres films complètent ce palmarès pour atteindre 75% des résultats du cinéma espagnol, ce qui signifie que les 25% restants des recettes sont répartis entre une centaine de films, un résultat qui invite le secteur du cinéma à la réflexion.
Si les films espagnols s’en sont bien sortis, il est important de souligner que 17 films sont sortis en version 3D et ont généré 7,5% du box-office, ce qui rassure le secteur de l’exploitation qui a investi plus de 32 millions d’euros pour numériser les salles, ce qui a fait passer le parc de salles de 86 salles équipées en 3D en 2008 à 225 salles en 2009.
Notons qu’avec 4 140 écrans pour 851 complexes, la moyenne d’écrans par cinéma est de près de 5. Il y a donc une concentration des écrans sur les multiplexes, favorisant le cinéma américain et laissant peu de place au cinéma français. Le dernier véritable circuit de cinéma d’art et d’essai, Renoir, continue tant bien que mal à en diffuser, mais dans des proportions moindres.
Enfin il convient de souligner qu’à l’instar de nombreux pays, l’Espagne, frappée de plein fouet par la crise économique traverse une période plus que critique dans le secteur de la distribution indépendante. « L’exploitation expresse » empêche certains titres de pouvoir exister normalement sur les écrans. À cela s’ajoutent le piratage qui fait figurer le pays parmi les plus touchés au monde (plus de 350 millions de téléchargements illégaux répertoriés en 2009 !) et la vente aux télévisions qui devient une "mission impossible".
Pourtant quelques exemples prouvent que des achats de production indépendante peuvent se révéler rentables malgré les a priori des chaînes de télévision espagnoles, les privées comme les publiques. Un des exemples frappants reste la diffusion des Choristes qui a récolté une audience supérieure à un épisode de la série des Harry Potter !
L’Espagne connaît actuellement une vraie période de transition avec l’adoption d’une nouvelle loi audiovisuelle qui devrait remettre à plat le financement des films dans un pays qui a produit près de 175 films en 2008. La part de marché du cinéma espagnol se situe à 13,8% en 2009 contre 13,2% en 2008. Le cinéma américain a également progressé, à 72,5% en 2009 contre 71,7% en 2008.
Le cinéma français :
Avec 3,3 millions d’entrées, les productions françaises affichent un des plus mauvais résultats de la dernière décennie même si la part de marché se maintient à environ 3%. Seuls 5 films auront dépassé les 100 000 entrées en 2009 mais surtout aucun n’aura atteint le million comme ce fut le cas les précédentes années.
Il n’en demeure pas moins que le nombre de productions françaises sorties sur les écrans espagnols se maintient à un niveau équivalent d’environ 40 films. Si des productions comme Le Hérisson ou encore Le Premier Jour du reste de ta vie ont été de vraies bonnes surprises, certains films, malgré des combinaisons de sorties plus qu’ambitieuses, ont déçu.
Si Wanda s’attribue le meilleur résultat avec Bienvenue chez les Ch'tis, Golem, Alta Films et Vertigo demeurent parmi les plus fidèles au cinéma français avec la sortie de 5 ou 6
films respectivement. Au total, on dénombre une vingtaine de distributeurs indépendants sur le marché qui ont sorti des productions françaises. Il est aussi important de souligner la passion et la volonté de certains interlocuteurs de créer de nouvelles structures après leur éviction d’anciennes sociétés.
Il n’en demeure pas moins que le marché reste fragile : la quasi impossibilité de se "backer" par les télévisions, le marché DVD quasi inexistant, le piratage à un des niveaux parmi les plus élevés au monde, une culture du doublage quasi-systématique et une barrière à la coproduction malgré de nombreuses tentatives rendent ce marché parmi les plus fragiles au niveau européen malgré une évidente appétence du public pour notre cinématographie.
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