Le cinéma français voit croître son nombre de spectateurs de 40,5% en un an
Le marché :
Bien qu’un décret ait imposé en 2011 un système de billetterie unique dans les salles de cinéma, son application erratique empêche le ministère de la Culture d’avoir des chiffres fiables, ceux-ci variant donc entre les sources privées. Le nombre de spectateurs, suivant donc ces sources, oscillent entre 159,5 et 162 millions, mais quel qu’il soit réellement, il affiche la première baisse de fréquentation depuis 1998 ! De fait, la Russie, après avoir vu sa fréquentation s’effondrer de 1980 à 1997 (36,6 millions de spectateurs cette année-là, un chiffre qu’elle n’avait plus connu depuis les débuts du cinéma en Russie prérévolutionnaire!), celle-ci était repartie à la hausse avec l’ouverture de nouvelles salles et un renouveau de l’appétit pour ce loisir qui a toujours occupé une place importante dans l’histoire du pays.
Cette légère décrue en 2011, bien que le parc de salles continue de s’accroître (+12,4% d’écrans en un an et 2 fois plus qu’en 2006 ; 1 472 écrans numérisés, soit 54% du parc et 8% du nombre total d’écrans numérisés en Europe), n’empêche pas une augmentation générale des recettes (+9%) due à un prix moyen du billet en croissance également (avec 5,2 euros, c’est le billet le plus cher de tous les pays de l’Est).
Sur les 925 cinémas recensés, 75 ont plus de 8 écrans (et représentent 25,4% des entrées) et 568 n’en ont que 1 ou 2 (soit 61% des établissements et 27,7% des entrées). 59% des écrans se trouvent dans des centres commerciaux. Il n’y a pas de très gros réseaux de salles : Cinema Park, le plus important, ne compte « que » 243 écrans (9% du parc), les 10 premiers opérateurs gérant « seulement » 39,4% du parc. Moscou et sa région (556 écrans) et Saint-Pétersbourg et la sienne (227) ne concentrent donc que 28,7% des écrans du pays. 5 salles sont labellisées Europa Cinemas, dont 1 est membre de la CICAE (Confédération internationale des cinémas d'art et d'essai).
Sur les 109 000 copies en circulation, la moitié sont numériques (1/4 seulement en 2010). La Russie est actuellement le 7e plus gros marché mondial en nombre d’entrées (le 3e européen après la France et le Royaume- Uni) et le 8e en recettes (le 4e européen, l’Allemagne venant s’intercaler). La chute du nombre de spectateurs pour les films nationaux, amorcée en 2010, s’est confirmée en 2011 : 14,5% de part de marché.
L’échec de nombreux films très ambitieux et la présence d’un seul film russe dans le top 10 (3 en 2009, 2 en 2010) conduisent le gouvernement à vouloir imposer des quotas, au grand dam des distribu-teurs et des exploitants. La Russie reste, cependant, le pays de la zone Est qui voit le plus grand nombre de nouveaux films sortir par an (409 en 2011, dont les films américains ne représentent que 40%), la part de marché du cinéma américain reculant même de 5 points par rapport à 2010. Le quinté de tête des distributeurs n’a guère changé en un an (Disney et Central Partnership ayant seulement « échangé » leurs places), les modifications étant survenues dans les suivants, puisque 3 nouveaux distributeurs remplacent Cascade, Leopolis et Luxor Entertainment, redescendus dans le classement.
D’après un sondage de Nevafilm Research, 78,6% des Russes ne sont pas allés au cinéma en 2011 ; sur les 21,4% restants, 40,8% y sont allés 1 ou 2 fois par mois. Les 12-24 ans représentaient 54,1% des spectateurs (les 12-29 : 75,23%) ; les plus de 50 ans, 4,2%. Enfin, 73,3% des films non vus au cinéma l’ont été sur des sites de téléchargement illégal (1% sur les sites légaux), 25% sur DVD et 21,6% sur les chaînes télé gratuites. Par ailleurs, le pays compte aujourd’hui environ 30 opérateurs de divers types qui fournissent des services de VàD. La plupart sont des opérateurs Internet (16) des services de télévision par câble (10 en IPTV), tandis que les services mobiles et par satellite restent moins populaires pour le moment.
Les films français :
Si, pour l’ensemble des films agréés par le CNC, le cinéma français voit croître son nombre de spectateurs de 40,5% en un an (après la chute vertigineuse enregistrée entre 2008 et 2009), le cinéma majoritaire de langue française n’a, en revanche, jamais connu une si mauvaise année depuis 2000. En effet, aucun film n’a dépassé les 200 000 spectateurs, alors que, chaque année, certains caracolaient largement au-dessus de cette barre.
En revanche, Les Trois Mousquetaires a remporté un très grand succès, ce qui permet à la France de conserver une bonne part de marché (2,6%, supérieure aux deux années précédentes)… et une certaine image sur le grand écran. Aucun autre pays de l’Est (la Russie dépasse de justesse la Pologne) n’a vu autant de films français atteindre les écrans, coproductions minoritaires comprises : malgré un certain repli, 14 distributeurs (autant qu’en Pologne) ont sorti les 41 nouveaux titres de l’année continuant de se disputer les faveurs des vendeurs français.
Cette diversité des titres est telle que la Russie est souvent le seul pays à voir sortir en salle des films qui n’y sortent pas ailleurs à l’Est, comme cette année, Sans queue ni tête, American Translation, 600 kilos d'or pur, Poupoupidou, RTT… Il faut cependant noter que l’acheteur historique de films français que fut, des années durant, Central Partnership n’a sorti que 1 film de langue française ; ce sont donc aujourd’hui de plus petites sociétés qui se partagent majoritairement les films, à l’exception des très gros films commerciaux que continuent de sortir des distributeurs plus importants.
L’essor de Karavella/Carmen depuis 2010 a permis à cette société de sortir 6 nouveaux films français, cependant que Russian Report, leader en 2010, n’en a sorti que 1 en 2011.
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