Aujourd'hui 23 octobre 2014 avait lieu à Rome la conférence européenne "Audiovisual market and régulation: an industry at crossroads", à laquelle a pris part Jean-Paul Salomé, président d'UnIFrance films.
A l'occasion de la présidence italienne du Conseil de l'Union Européenne et de la conférence européenne "Audiovisual market and régulation : an industry at crossroads", Peter Dinges (délégué général de la FFA Filmförderungsanstalt allemande), Roberto Cicutto, directeur de l'Istituto Luce - Cinecittà italien, et Jean-Paul Salomé, président d'Unifrance, ont posé des questions primordiales sur le futur du cinéma européen, et ont avancé des réponses.
A quoi ressemblera le cinéma européen dans dix ans ?
Est-ce que les producteurs et les auteurs de films européens seront encore en mesure de créer et de promouvoir leurs films face à la puissance de la cinématographie hollywoodienne ?
Y aura t il encore des films susceptibles de se mesurer à tous les nouveaux défis que connaît l'industrie du cinéma ?
"Responsables de la promotion de nos propres cinématographies, nous souhaitons afficher notre volonté de réfléchir ensemble pour soutenir notre production, renforcer nos coproductions, favoriser la diffusion de nos films en Europe et dans le monde.
Nous travaillons quotidiennement aux services de nos propres films et de la valorisation à l’international de nos talents. Nous sommes aussi concernés par l'existence et le rayonnement de nos cinémas respectifs. Nous pensons que la force de l'un bénéficie à l'autre et que nous gagnerons tous à ce que chacune de nos cinématographies se renforce dans son propre pays, mais aussi chez son voisin.
L'Allemagne, l'Italie et la France sont de grands pays de cinéma, où les parts de marchés de nos films respectifs sont parmi les plus hautes d'Europe. Nous possédons une histoire commune de coopération et de coproduction. Nous voulons affirmer notre solidarité dans la défense de nos films.
Alors que le nombre de films produits n'a jamais été aussi élevé, nous regrettons qu'ils ne soient pas plus visibles au-delà de leurs frontières. Dans les salles, notamment les multiplexes, sur les chaînes de télévisions publiques, sur les écrans et les plateformes numériques, nous constatons leur trop faible présence hors de leurs frontières. Nous devons inverser cette tendance. C’est pourquoi l’augmentation de la fréquentation des films européens est une de nos priorités majeures.
Un meilleur accès aux cinémas européens doit s'organiser et se décider au moment où les habitudes de consommation des films évoluent. Nous devons agir avant qu'il ne soit trop tard.
Au moment où une nouvelle commission se met en place, il nous semble urgent et nécessaire de réaffirmer la qualité, la valeur, l'attractivité, l'originalité du cinéma européen, car nous refusons de le voir se fragiliser face aux films hollywoodiens.
Dans la lignée des déclarations de Costa Gavras sur l'exception culturelle, nous souhaitons aujourd'hui :
1 Rétablir un dialogue constructif avec les élus et responsables européens,
2 Renforcer la collaboration européenne dans l'écriture, le développement, la production et la distribution de nos films,
3 Travailler, avec l'UE, à ce que, particulièrement, les chaines publiques assument leur responsabilité de diffusions des films européens non nationaux,
4 Adapter la régulation et la réglementation aux médias numériques en assurant le maintien et la défense du droit d'auteur qui n'empêche en rien la diffusion des œuvres quel que soit leur support,
5 Appliquer les mécanismes de régulation aux nouveaux opérateurs numériques qui profitent de leur dimension transnationale pour échapper à leur juste participation à la création audiovisuelle européenne,
6 Mettre en place une politique commune contre la piraterie audiovisuelle."
Peter Dinges, Roberto Cicutto & Jean-Paul Salomé