Pour sa 15e édition, le festival Festival Le Cinéma français aujourd'hui en Russie se tiendra du 13 au 16 novembre dans la troisième ville du pays, Novossibirsk.
Accueillie, pour la quatrième fois en neuf ans, par le cinéma Pobeda, dont Carole Bouquet dit un jour que c’était le plus bel établissement cinématographique qu’elle avait vu de sa vie, la délégation artistique française viendra présenter 4 nouveaux films en avant-première nationale. Salaud, on t'aime de Claude Lelouch (acheté par Luxor) sera accompagné par Pauline Lefèvre, Babysitting de Philippe Lacheau et Nicolas Benamou (All Media) par Alice David, Adieu au langage de Jean-Luc Godard (Premium Film) par Zoé Bruneau et Les Vacances du Petit Nicolas (A-One/Nashe Kino) par son metteur en scène Laurent Tirard.
Un hommage sera rendu en sa présence à Gérard Krawczyk, le 2e metteur en scène français (après Luc Besson) qui a généré le plus d’entrées en Russie depuis la perestroïka : 5,6 millions de spectateurs en 7 films ! Dans le cadre d’une "Leçon de français", il présentera Fanfan la Tulipe, projeté en français, ainsi que deux films que les changements politiques profonds qu’a connus la Russie dans les années 1980-1990 avaient empêchés de sortir : L'Eté en pente douce et Héroïnes. Enfin, Unifrance et le cinéma Pobeda organiseront la traditionnelle Nuit du court-métrage (voir ci-dessous) et offriront à l’aube un petit-déjeuner français à tous les spectateurs nocturnes.
Cette manifestation sera lancée à Moscou le 11 novembre à l’occasion d’une conférence de presse et d’une belle avant-première. En effet, Gérard Jugnot viendra présenter, avec Alice David, Babysitting entre deux représentations théâtrales parisiennes, le film sortant sur les écrans nationaux le 20 novembre.
En Russie, l’année 2014 est marquée par une détérioration de la situation économique mais le marché cinématographique est cependant en croissance (+9% par rapport à l’an dernier). C’est surtout les films russes qui tirent bien cette année leur épingle du jeu, mais pour le cinéma français, et compte tenu du recul général des entrées pour les films étrangers, l’année 2014, à l’inverse de l’année 2013, s’annonce d’ores et déjà comme une excellente année. De fait, 30 films de langue française et 17 films de langue étrangère sont déjà sortis sur les écrans russes. Outre les bonnes performances de La Belle et la Bête, de Minuscule – La Vallée des fourmis perdues, de Terre des ours (3D), et, parmi les films sortant sur moins de 50 copies, de Sous les jupes des filles, c’est bien sûr l’exceptionnelle performance de Lucy qu’il convient de mettre en avant. Avec près de 3,3 millions de spectateurs (chiffre arrêté au 5 octobre 2014), le film devient le plus grand succès français (toutes catégories confondues, films minoritairement français inclus) depuis l’effondrement de l’URSS, il y a plus de vingt ans. Il a donc dépassé Taxi 4 qui, sorti en mars 2007, avait fini sa carrière à 2,97 millions de spectateurs.
Une quinzaine de nouveaux titres français doivent apparaître sur les écrans russes durant le dernier trimestre 2014, laissant supposer que le chiffre de 6,16 millions d’entrées (meilleur résultat d’ores et déjà depuis 2008) enregistré sur les trois premiers trimestres devrait être largement dépassé.
La nuit du court-métrage
A l’occasion du Festival du Cinéma français en Russie, une soirée courts-métrages aura lieu dans la nuit du 14 au 15 novembre.
Concoctée par Christine Gendre, cette sélection donne à voir le court-métrage français contemporain dans toute sa diversité. De la comédie au drame en passant par la romance ou encore le suspense, les cinéastes abordent des genres variés avec des rapports au temps hétéroclites : si certains privilégient la concision et l’efficacité (Hope, 505g), d’autres n’ont pas peur de repousser les limites de durée (Du grain à moudre) et d’installer le spectateur dans des narrations ambitieuses. Genre phare du court-métrage hexagonal, l’animation est aussi présente (La Bête, A Shadow of Blue).
Cet éclectisme est aussi le reflet des différentes générations réunies au sein de cette programmation. Les premiers films de jeunes auteurs côtoient ceux de réalisateurs plus confirmés, les styles comme les thématiques abordées couvrant ainsi un large éventail de sensibilités.
Sélectionnés et primés dans des festivals prestigieux, certains courts-métrages (L'Accordeur, La Femme de Rio…) ont déjà connu les honneurs d’une brillante carrière, gageons qu’un bel avenir s’annonce aux plus récents d’entre eux.