VOD, SVOD... Un rapport étudie ces plateformes de diffusion numérique pour mieux en définir les enjeux et le potentiel dans un contexte de croissance pour le cinéma français et européen.
Unifrance a confié à EY une étude publiée aujourd’hui 25 mars 2015 (dévoilée hier à Bruxelles en avant-première en présence de Jean-Paul Salomé, président d'Unifrance et du réalisateur Michel Hazanavicius), portant sur les nouveaux marchés du cinéma français et européen, à l’heure du développement de la vidéo à la demande (VOD) et de la vidéo à la demande par abonnement (SVOD). L’objectif de cette étude est d’analyser le potentiel économique des films français et européens sur ces nouvelles plateformes de diffusion numérique dans une dizaine de territoires (Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne, Pologne, Japon, Chine, Brésil et Afrique) et de proposer des recommandations pour saisir toutes les opportunités de ce nouveau marché.
En 2020, le potentiel du marché de la VOD et de la SVOD, sur les dix territoires analysés, toutes cinématographies prises en compte, est estimé à 13 milliards d’euros (2/3 du marché global), d’où une estimation du marché mondial à 20 milliards d’euros.
Quelles opportunités pour le cinéma français et européen ?
Dans un contexte globalement favorable, l’étude EY estime que le marché international de la VOD et SVOD atteindrait 75M€ en 2020. Les revenus issus de la VOD et SVOD sont aujourd’hui encore peu significatifs pour les sociétés d’exportation françaises : moins de 5% de leur chiffre d’affaires à l’export. Pour elles comme pour leurs homologues européens, saisir les opportunités offertes par les nouvelles plateformes de diffusion numérique est un enjeu essentiel.
Pour Jean-Paul Salomé, Président d’Unifrance, "il est important pour les producteurs et vendeurs français d'anticiper les revenus futurs de la VOD et de la SVOD pour se positionner sur ce secteur dont le développement sera essentiel à la croissance du cinéma."
VOD et SVOD : un marché global de 8 milliards d’euros
Le marché total des nouvelles plateformes numériques dans les territoires analysés par l’étude EY s’élève à 8 milliards d’euros en 2013.
Les Etats-Unis représentent plus de la moitié (59%) de ce marché, soit 4,7 milliards d’euros. Sur ce territoire, la part du numérique y dépasse désormais la part de la vidéo physique, signe d’une transformation numérique déjà bien amorcée. Plus significatif peut-être, depuis 2012, ce sont les services de SVOD, et donc de streaming, qui tirent la croissance de la vidéo à la demande, atteignant une part de marché de 53% au premier semestre 2014.
Si la place des Etats-Unis est prépondérante, la valorisation des films français et européens sur les principales plateformes américaines reste un enjeu important. En effet, la part de marché des films français actuellement sur Netflix, Hulu Plus et Apple TV oscille entre 2 et 5%.
Dans ce contexte, le marché européen, qui représente 24% (1,9 milliard d’euros) du marché, offre une capacité de valorisation essentielle.
En Europe, si la part des services de vidéo numérique augmente de manière significative (43% entre 2012 et 2013), le marché de la vidéo physique représente encore 80% du marché. On constate cependant que, parmi les plateformes numériques, et de la même façon qu’aux Etats-Unis, les services de SVOD se développent bien plus rapidement avec un taux de croissance annuel de 126% entre 2009 et 2013.
Danielle Attias, Senior Manager chez EY, conclut l’étude par une série de préconisations. “Il existe plusieurs leviers qui pourront contribuer à développer l’accès à l’offre légale pour un nombre croissant d’utilisateurs au niveau mondial, explique-t-elle, comme soutenir les efforts de promotion pour l’exploitation VOD/SVOD, adapter les aides publiques à l’export ou encore étudier de nouveaux modèles de distribution en fonction des spécificités de chaque marché.”
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