Le cinéaste René Féret s'est éteint dans la nuit de lundi à mardi, à l'âge de 69 ans. Au gré de sa filmographie, il a exploré les ressorts de la famille, de la troupe, et des personnages en marge.
Cinéaste discret et autonome (il produisait tous ses films) René Féret a longtemps construit sa filmographie autour du clan Gravet, une famille imaginaire du Nord de la France, inspirée de sa propre histoire familiale, dont les aventures et les histoires vont s'épanouir de film en film, au gré de l'histoire de France qui sert de toile de fond : La Communion solennelle (le film qui le fait connaître en 1977), Baptême (1988), Les Frères Gravet (1995). Il fait régulièrement tourner des membres de sa propre famille, comme pour prolonger l'exploration de cette thématique.
René Féret aimait aussi les personnages en marge, en difficulté : l'enfermement psychiatrique dans Histoire de Paul (1975), l'hermaphrodisme dans Mystère Alexina (avec le dessinateur Vuillemin dans son unique, et extraordinaire, composition), le 4e âge dans Rue du Retrait (2000) le cancer dans Comme une étoile dans la nuit (2009).
Depuis quelques années il s'était attaché à des personnages historiques liés au monde des arts (Nannerl, la sœur de Mozart, 2010), Anton Tchékhov 1890 (2015).
Il laisse derrière lui une œuvre subtile et d'une grande sensibilité, à redécouvrir.