UniFrance a présenté, pendant les Rendez-vous du cinéma français à Paris (14-18 janvier) cette étude réalisée sur les 13 genres du cinéma français qui s'exportent le mieux à l’international depuis 20 ans.
Avec cette étude sur le cinéma français vu à travers les différents genres qui le composent, il ressort, plus que jamais, que l’international est le lieu de la diversité de leur diffusion. La production française a connu ces quinze dernières années une extension de ses champs d’intervention. Contrairement aux idées reçues, le cinéma français ne se limite pas aux drames et aux comédies. Films d’animation, documentaires (animaliers ou non), thrillers (souvent en langue anglaise), biopics de grandes figures nationales connues dans le monde, le cinéma français s’est décomplexé face aux genres et ce sont les spectateurs étrangers qui semblent l’avoir le mieux compris.
Le documentaire français, plus populaire à l'étranger qu'en France
Ainsi les pays étrangers apportent plus de spectateurs qu’en France aux documentaires, aux thrillers, aux films historiques ou fantastiques, et aux biopics. C’est notamment dû au fait que la comédie, qui est le genre prépondérant du box office français (66% des entrées des films français), l’est aussi à l’étranger, mais dans une moindre mesure (35% des entrées à l’étranger). Cela permet aux autres genres d’exister de façon beaucoup plus visible que sur le marché national. La comédie demeure toutefois le genre qui propose le plus grand nombre de productions en circulation – autant à lui seul que l’ensemble des autres réunis. Le drame (qui s’apparente aux films Art & Essai) fournit le deuxième plus gros contingent de films français à l’international derrière les comédies. C’est aussi le genre le plus représenté dans cette autre forme de circulation des films que sont les festivals internationaux, mais les drames réalisent moins d’entrées dans les salles étrangères qu’en France. De même, les films policiers ou l’animation ne dépassent pas hors des frontières leurs performances nationales.
Certains genres voyagent plus que d’autres, quasiment automatiquement. Ainsi les biopics, l’animation, les films historiques voient près de 9 films sur 10 trouver une sortie à l’étranger (le genre le moins exporté étant le documentaire).
L'anglais, un atout pour les thrillers, mais pas pour les comédies
La langue anglaise peut se révéler un atout, mais seulement pour un certain type de film comme les thrillers, les films historiques ou fantastiques. 80 % de leurs entrées sont enregistrées pour des versions en anglais. À l’inverse, 4 entrées sur 5 des comédies, biopics et films policiers reviennent à des films de langue française. À noter que les films d’animation et les documentaires s’affranchissent des contingences de la langue car ils sont presque systématiquement doublés.
Le budget est aussi un critère de succès ou de frein pour franchir les frontières. Pour les thrillers, biopics et films d’animation, les résultats sont d’autant plus importants que le budget du film est élevé. Les résultats des drames et des comédies sont moins liés au niveau du coût de production. Seuls les documentaires peuvent espérer des bons succès malgré des budgets relativement bas.
Cette vision par genre de la circulation des films français à l’étranger est tout à fait stimulante. Elle démontre la vitalité de la production nationale, mais elle révèle aussi les potentialités encore inexplorées. Faut-il produire cher et en anglais pour exister dans certains genres à l’international ? Les drames peuvent-ils percer en Russie ? Est-ce que l’animation française fait le poids au Japon ? Les États-Unis sont-ils réfractaires à la comédie française ? Quel genre proposer aux nouveaux spectateurs chinois ? Cette étude permet de donner des clés pour répondre à ces questions.
L'étude est à télécharger dans son intégralité en français via le fichier joint. La version anglaise est une version allégée.
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Etude en version française
English version of the study