Le 41e Festival International du Film de Toronto a fermé ses portes le 18 septembre, après une édition exceptionnelle pour le cinéma français, et notamment pour les réalisatrices (ici en photo Julia Ducournau, réalisatrice de "Grave", entourée de ses producteurs Julie Gayet et Jean Des Forêts). Des réalisatrices venues en nombre défendre les films parmi les plus percutants et hardis de cette sélection.
Le cinéma français au TIFF 2016 en chiffres
- 29 longs métrages français (ou majoritaires) sélectionnés
- 9 courts métrages
- Plus de 60 artistes et producteurs français présents, dont 10 réalisatrices
- 30 exportateurs
- 3 films français en compétition (section Platform)
Le cinéma français au TIFF 2016 en faits
- I Am Not Your Negro de Raoul Peck (Les Films Velvet) a remporté le prix du public (catégorie Documentaires), et sera distribué aux Etats-Unis par Magnolia Pictures.
- Réparer les vivants, de Katell Quillévéré (Les Films Pelléas et Les films du Bélier), en compétition dans la catégorie Platform, a été acquis par Cohen Media Group pour les Etats-Unis.
- Blind Sun, de Joyce A. Nashawati (To Be Continued (TBC) & Good Lap Production), présenté en section Vanguard, a reçu le prix Creativity in Cinematography au nom de son chef opérateur Yorgos Arvanitis, de la part de John Legend - AXE Collective Vanguard Honours.
Le cinéma français a montré sa diversité, sa richesse, sa singularité (nombre de coproductions internationales, et une proportion de réalisatrices unique au monde), sa capacité à se renouveler avec de nombreux jeunes talents salués par le public et la critique.
Agnès Varda s’est imposée comme la vedette de ce 41e TIFF où elle a présenté plusieurs films restaurés auprès d’un jeune public avide de redécouvrir ses films. Elle a encouragé de jeunes réalisatrices comme Houda Benyamina ou Rebecca Zlotowski, a tenu une masterclass devant une salle pleine à craquer à l’Alliance Française de Toronto, reçu un hommage lors du Ebert Tribute Lunch dédié à des personnalités exceptionnelles du cinéma international (en présence de Chaz Ebert, Cameron Bailey et Piers Handling, mais aussi Danny Glover, Cheryl Boone Isaacs, Zhang Ziyi, Atom Egoyan, JR…) Enfin, le nouveau Directors’ Lounge du TIFF a été baptisé en son honneur.
Isabelle Huppert a confirmé sa notoriété exceptionnelle avec 3 films en sélection et une admirable conversation en public avec Piers Handling, le directeur du festival.
Constance Rousseau (actrice dans Le Secret de la chambre noire de Kiyoshi Kurosawa) a participé au premier « Actors’ program » initié par le TIFF, parmi une vingtaine d’acteurs du monde entier.
La French Night UniFrance a rassemblé quelque 400 professionnels autour de figures majeures du cinéma français et international : Isabelle Huppert, Agnès Varda, François Ozon, Olivier Assayas, Paul Verhoeven, Tahar Rahim, Nathalie Baye, Julie Gayet, Julia Ducournau, Katell Quillévéré, Kiyoshi Kurosawa, Thierry Frémaux…
Le Lounge UniFrance organisé à l’hôtel Germain avec le soutien de CHANEL a permis le temps de quatre éditions aux artistes, professionnels et journalistes de se retrouver chaque jour de 18h à 20h et également de célebrer le temps d'une soirée spéciale la collaboration d'UniFrance avec Télefilm Canada. The place to be !
Sans oublier le "buzz" phénoménal autour de Grave, très rare exemple de film d’horreur français, et de sa réalisatrice remarquée Julia Ducournau (plusieurs évanouissements signalés dans la salle lors de la première projection !)
Enfin, Unifrance avait mis en place un nouveau stand dans le cadre du marché au Hyatt, plus spacieux et plus convivial pour permettre aux vendeurs de recevoir les distributeurs dans les meilleures conditions.
Le cinéma français au TIFF 2016 côté marché du film
Concernant le marché du film, il n'y a pas eu cette année d'envolée d'un film en particulier : le marché est complexe, et dans un contexte de plus de 300 films présentés, il peut être difficile d'exister.
Une sélection en parallèle à Venise est un véritable atout pour exister à Toronto. Les ventes des films Frantz et Réparer les vivants se sont ainsi bien comportées (tous les 2 vendus par Playtime).
Toronto s'affirme plus que jamais comme un compromis entre Festival dédié au public et Marché, mais reste toutefois, en terme de volumes d'affaires, derrière les marchés de Cannes et de Berlin.