Troisième jour de festival pour le cinéma français à Tokyo, avec les projections de Cézanne et moi, Mal de pierres, Les Innocentes et Ouvert la nuit, mais aussi deux masterclasses. Et les interviews des acteurs et réalisateurs qui se poursuivent avec la presse japonaise, dans le cadre de la sortie prochaine en salle des films présentés. Et toujours Ginza, ses petits bars, ses grandes salles de cinéma (dont le somptueux Asahi Hall où se déroulent les projections), ses théâtres... ce flux incessant de vie.
La fête du cinéma français continue de battre son plein à Tokyo, avec, en corollaire, son lot à la fois émouvant et folklorique de jeunes femmes ou hommes qui tendent des carnets d'autographes aux membres de la délégation. Danièle Thompson en signera dans le hall de l'hôtel jusqu'à son départ pour l'aéroport du retour, alors qu'elle a les mains pleines de bagages.
Le matin même, elle était très émue par l'accueil plus qu'enthousiaste qui a été réservé à Cézanne et moi par le public japonais, très féru de culture et d'art, qui ne demandait pas mieux que la rencontre d'un peintre et d'un écrivain français. Débat, autographes, et un grand sourire pour répondre à tous ceux que les Japonais lui accordent !
Dans l'après midi, c'est Jean-Paul Salomé, le président d'UniFrance pendant encore quelques jours, qui présente Mal de pierres devant une salle comble une fois de plus, Nicole Garcia n'ayant finalement pu faire le déplacement. Et la salle du Asahi Hall reste encore française avec Les Innocentes, présenté par Anne Fontaine et Lou De Laâge.
Pendant ce temps, Isabelle Huppert, réellement infatigable, donne une Masterclass à la magnifique Université de Waseda, vieille de 150 ans, où ont étudié Shohei Imamura et Hirokazu Koreeda, entre autres. Isabelle Huppert évoque, à travers plusieurs extraits de sa filmographie, les grands cinéastes qui l'ont faite tourner : Chabrol, Hartley, Godard, Haneke, Cimino... Même exercice de son côté pour Paul Verhoeven, mais à la Film School de Tokyo, où de nombreux fans du cinéma du "Hollandais violent" se sont réunis pour approcher un des grands maîtres du thriller.
Le soir venu, Édouard Baer, qui tremble de présenter Ouvert la nuit devant une salle comble (malgré une séance d'autographes d'anthologie), met tout le monde dans sa poche dès la présentation du film en disant aux spectateurs présents que "les Français ne rêvent que d'une chose, être à la hauteur de ce que les Japonais sont en droit d'attendre d'eux". Eclats de rire, puis Edouard serre la traductrice dans ses bras devant une salle médusée eet remonte la travée en courant, les bras écartés et en criant "hop ! hop ! hop !".