Théo et les métamorphoses, le nouveau long métrage de Damien Odoul qui a démarré sa carrière internationale à la dernière Berlinale en section Panorama, décroche la récompense suprême du 21e Festival International New Horizons de Wroclaw, en Pologne.
Créé en 2001 et devenu au fil des ans l'un des festivals les plus importants de Europe de l'Est (et le plus important en Pologne), le Festival International New Horizons, qui s'est achevé le 22 août – avec une prolongation jusqu'au 29 août pour le versant numérique – a décerné pour la première fois son Grand Prix à un film français depuis Brodeuses d'Éléonore Faucher en 2004.
Théo et les métamorphoses, neuvième long métrage de Damien Odoul, raconte le quotidien de Théo, trisomique, dans la maison isolée de montagne où il vit seul avec son père, au cœur d'un univers emprunt de spiritualité orientale, intimement lié au monde animal et végétal qui l'entoure. Le jour où son père s'absente pour plusieurs jours, Théo entame un long voyage intérieur... Une œuvre inclassable à laquelle le jury a été sensible : sa présidente, Olga Tokarczuk, prix Nobel de littérature en 2018, a prononcé un discours au sujet de ce prix.
"Dans l'esprit du festival Nouveaux Horizons - qui vise à reconnaître et à soutenir les artistes visionnaires et intransigeants, qui ont le courage de suivre leur propre voie à l'encontre des modes dominantes et de parler de sujets brûlants dans un langage qui leur est propre - nous avons décidé de décerner le Grand Prix à une œuvre audacieuse et inattendue, qui nous entraîne dans un tourbillon de folie et bouleverse notre vision de la réalité et du cinéma.
Un voyage initiatique vers l'âge adulte, à la fois passionnant, plein d'esprit et stimulant, où un jeune homme découvre, mais aussi transforme - par la force de son esprit - le monde, son corps, le corps des autres, la mort et l'amour. Un voyage de découverte de soi et d'autodétermination, où le monde intérieur a le pouvoir de façonner la réalité, par le biais d'un langage audiovisuel libre, toujours changeant et toujours surprenant.
Le film prouve que devenir soi-même peut être une performance éblouissante et non calculée, où son personnage central est une inspiration, nous montrant ses vulnérabilités, ses peurs et sa puissance, à travers une expérience poétique et radicale. À la fois métamorphose du protagoniste principal et de notre regard sur la réalité, le film est une invitation à se mettre dans la peau de l'Autre et à regarder le monde à travers ses yeux. Pour reprendre les mots de l'écrivain et militant des droits de l'homme James Baldwin, il s'agit d'un rappel urgent, surtout de nos jours, que "l'Autre est un autre vous".
Vendu et produit par Kidam (en coproduction avec Same Player, ABS Productions et Wild Bunch, ainsi que les structures suisses Bord Cadre films et Freestudios), Théo et les métamorphoses sortira en France en février 2022, distribué par Wild Bunch Distribution, puis en Belgique et en Suisse.
Le jury a également donné une mention spéciale à Plumes, de Omar El Zohairy, coproduction française majoritaire (Still Moving) qui avait reçu le Grand Prix Nespresso de la Semaine de la Critique lors du dernier Festival de Cannes.