Personnages forts, univers singulier, casting prestigieux, Paris comme toile de fond : "I3P" réunit de nombreux atouts. Nicolas De Saint-Meleuc, Producteur chez Storia Television , Charles Touboul, Directeur des acquisitions, et Randall Broman, Directeur des Ventes Internationales Fiction chez Mediawan Rights nous en disent plus sur cette série qui a intégré très tôt dans sa réflexion l’ambition d’une distribution internationale.
Unifrance : D’où est venue l’idée de produire "I3P," cette série policière centrée sur l’histoire de patients venant d’être internés ? Pouvez-vous nous parler de sa genèse ?
Nicolas de Saint-Meluc : Nous cherchons toujours de nouvelles manières d’enquêter pour incarner nos séries polar. Quand Jean-Christophe Grangé nous a révélé l’existence de l’infirmerie psychiatrique de la Préfecture de Police de Paris ou « I3P », l’équipe de psychiatres qui reçoit tous les jours des personnes en état de délire sur la voie publique, nous avons été tout de suite séduits. En effet, quand ces médecins découvrent que leurs patients sont liés à des crimes, ils peuvent aller plus loin que la police dans des crimes complexes et psychologiques. Jean-Christophe a lié cette ambition avec son goût pour des univers remarquables, ici trois monuments et quartiers célèbres de Paris, pour raconter la face cachée de la capitale. TF1 International nous a très vite fait confiance pour proposer ces personnages et ce cadre singulier.
Après la série franco-belge "HPI", vous avez choisi de produire ce programme intitulé "I3P". Pourquoi avoir une nouvelle fois choisi un acronyme comme titre de série ? Quelle est sa signification ?
NdSM : Le choix de l’acronyme est un gage de réalisme pour introduire un héros par le biais d’une arène particulière qui existe bien, et c’est aussi une manière de dire aux spectateurs que nous pourrons suivre les personnages sur plusieurs saisons.
Une partie du tournage se déroule dans les locaux de l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne de Paris. Avez-vous une anecdote de tournage à partager ?
NdSM : Beaucoup de psychiatres que nous avons rencontrés ont travaillé à l’I3P et voulaient être figurants dans notre série, et inversement, certains acteurs ont été réellement infirmiers, mais je ne révélerai pas les noms !
Marc Lavoine joue aux côtés de Barbara Schulz, qu'il avait déjà pour partenaire dans le film Celle que j'aime. Comment la constitution du casting s’est-elle faite ?
NdSM : Chanteur comme comédien, Marc Lavoine a une voix immédiatement reconnaissable, grave et empreinte d’émotion, avec un brin de folie qui caractérise parfois les psychiatres. Nous connaissions sa complicité avec Barbara Schulz depuis Celle que j’aime, et nous cherchions encore une complémentarité entre deux êtres sensibles, un psychiatre hors des cases et une flic qui les coche toutes, mais qui se prend au jeu d’enquêter sur des affaires qui finiraient oubliées sans leur duo.
Il s’agit d’une production interne Mediawan, comment s’est constituée l’équipe du projet ? Quelle synergie entre Storia et Mediawan Rights ?
NdSM : Nous échangeons en permanence avec Mediawan Rights, qui nous accompagne sur la majorité de nos projets. Ils connaissent très bien l’univers de Jean-Christophe Grangé et partagent notre attirance pour ce type de polar. Ils ont donc pu être au courant de l’avancée du projet pour être prêt à le promouvoir ensemble dès le début.
Charles Touboul : Storia est un producteur qui intègre toujours la distribution internationale dans son économie de production, quel que soit le projet. Aussi, nous échangeons beaucoup autour de leurs programmes, que cela soit au stade de leur développement ou lors de leur commercialisation. Nous avions travaillé ensemble sur "Unclaimed", "Beneath the Skin" et "Elementary Particles". "I3P" a toujours été une série que nous surveillions avec attention : par son genre et certains aspects (son héros atypique et la mise en avant de Paris, notamment), la distribuer à l’international relevait de l’évidence.
Quels sont les atouts différenciants de cette nouvelle fiction pour rencontrer son public à l’international ?
Randall Broman : "I3P" (en anglais "3PU" = Paris Police Psychiatric Unit) a des éléments très distincts qui la démarquent d’autres séries procédurales :
- Un angle frais et original, celui d’un psychiatre travaillant dans un service spécialisé de la police s’occupant de patients interpellés par elle et amenés à l’I3P. Structure qui existe vraiment et qui prend place à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne à Paris.
- Un personnage central fort et charismatique.
- Une dynamique intéressante entre le personnage principal, le psychiatre Mathias Bernardt, un caractère excentrique, et l’inspecteur de police Nathalie Fontaine, plutôt terre-à-terre.
- La ville de Paris, qui est un décor fantastique, est un véritable atout (comme pour "Lupin", "Dix pour cent", "Emily in Paris", etc.).
- La série est créée et écrite par Jean-Christophe Grangé, à qui l’on doit la série de France 2 tirée de son roman "Les rivières pourpres".
Quelles sont vos ambitions pour le programme à l’international ? Avez-vous des cibles particulières ?
RB : Nous avons toujours de grandes ambitions à l’international, en particulier auprès de marchés puissants tels que les Etats-Unis et le Royaume-Uni, qui s’ouvrent de plus en plus à la série procédurale alors qu’ils avaient tendance à favoriser les feuilletons, il y a encore quelques années.
Vous avez présenté la série en exclusivité lors de la session de pitches du Coming Next from France, qui a eu lieu pendant le Series Mania Forum. Quelles sont vos impressions après cette session ? Avez-vous déjà des contacts ou des pistes pour l’export de la série ?
RB : Nous sommes très heureux d’avoir participé au Coming Next from France cette année, et très fiers d’y avoir présenté "I3P". Notre participation a suscité l’intérêt de plusieurs clients de pays variés. A ce stade, nous sommes en discussion avec les Etats-Unis, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne.