Née lors de la co-pro pitching session du Séries Mania Forum 2019, programme dédié à la recherche de financements internationaux pour les séries TV, la nouvelle série polar noir "Hors Saison" (une coproduction franco-suisse Akka Films et Gaumont Télévision) était de retour en 2022 sur le festival international qui l’a vu naître, en compétition française. Lancée en mars sur la RTS puis en septembre sur France 3, la série (6 x 52') se tourne désormais vers son public international avec déjà de premières sélections en festivals. Producteurs, distributeurs et talents nous en disent plus sur la genèse du projet, les personnages qui portent la série et son attrait pour le marché international.
Unifrance : Comment le projet a-t-il vu le jour et comment s’est-il développé ?
Philippe Coeytaux (producteur, Akka Films) : En 2018 à Séries Mania, j’ai rencontré Marine Flores-Ruimi qui m’a parlé de "Hors Saison", projet qu’elle avait écrit avec deux autres scénaristes, Claire Kanny et Sarah Farkas. Quelques semaines plus tard, avec les scénaristes, nous avons pitché la série à la RTS et nous avons alors commencé la première phase de développement.
Comment est née cette collaboration franco-suisse entre Gaumont Télévision et Akka Films ?
Philippe Coeytaux : Grâce à notre sélection au pitching de Séries Mania en mars 2019, nous avons pu rencontrer beaucoup de sociétés de production. À l’issue du pitching, nous avons été contactés par France Télévisions, qui voulait coproduire la série en partenariat avec la RTS. Notre but était aussi de trouver un partenaire avec beaucoup d’expérience dans la production de séries internationales. Qui soit aussi à l'écoute d'une société plus petite en taille mais majoritaire sur la production du projet. Nos rencontres avec Alexis Barqueiro à Séries Mania, puis avec Isabelle Degeorges à Cannes, en mai 2019, nous ont définitivement convaincus de choisir Gaumont Télévision pour cette aventure. Et nous ne l’avons jamais regretté tant la collaboration s’est passée dans la bienveillance et le respect de l’autre !
Marina Hands et Sofiane Zermani, qu’est-ce qui vous a séduits dans le scénario, et qu’est-ce qui vous a donné envie d’incarner les personnage de Sterenn Peiry et de Lyes Bouaouni ?
Marina Hands : Je n’ai jamais autant eu envie d’incarner des personnages féminins imparfaits, qui transgressent la bienséance, à une époque où chacune d’entre nous se doit de se montrer sous son meilleur jour. Je trouve important de représenter une femme combattante, fêlée, abîmée par la vie et ses difficultés, qui rate, qui se trompe, qui vit tout simplement.
Sofiane Zermani : Ce qui m’a séduit dans le personnage de Lyes c’est le fait de jouer un policier - un capitaine de police – aux multiples facettes : entre ce jeune futur papa, ce fils un peu fuyant et ce policier qui n’arrive pas à dormir à cause de ses enquêtes et qui est d’une intégrité exemplaire. Toutes ces facettes de sa personnalité m’ont plu ainsi que toutes les ficelles sur lesquelles il devait tirer dans la journée pour pouvoir se concentrer sur des passions différentes : sa famille, son futur bébé ou son métier qui lui tient autant à cœur.
© Jean-Claude Lother
Marina, quelle a été votre préparation pour incarner Sterenn Peiry, un personnage portant un lourd passé, qui se retrouve de surcroit confronté à un dilemme cornélien ?
Marina Hands : Je fais toujours un travail d’exploration auprès des femmes qui se rapprochent le plus de mon personnage, je commence par le corps de métier auquel elles appartiennent. J’ai parlé avec des policières, regardé des documentaires, aussi autour du deuil impossible d’un enfant ou sur l’alcoolisme, mon souci c’est la crédibilité. Et puis je me suis mise d’accord avec Pierre Monnard évidemment.
Sofiane, comment avez-vous construit votre personnage, enquêteur, mais aussi père en devenir, qui a rapidement emporté la sympathie du public ?
Sofiane Zermani : J’ai construit ce rôle de jeune père en faisant appel à mon expérience personnelle : je sais ce que c’est d’être un jeune papa qui attend un bébé et qui n’a pas le temps, avec beaucoup de travail et un planning qui se remplit.
Et le rôle du capitaine de Police, je l’ai construit avec toute l’intégrité, l’honnêteté et l’engagement que j’ai pu lire dans ce script et percevoir du personnage. Cette intégrité m’a touché et lié corps et âme car c’est ce qui fait vibrer le cœur de Lyes : il risque tout pour que la vérité éclate et pour que la justice soit faite, car c’est l’ordre des choses et qu’il conçoit le monde comme ça. J’ai construit ce personnage avec l’aide de Pierre Monnard, le réalisateur – que je remercie infiniment – et aussi avec l’image sacrée du policier intègre et engagé, qui fait passer son métier et sa vocation par-dessus tout dans sa vie.
La série repose sur un duo d’enquêteurs forts, pouvez-vous nous parler de la dynamique entre les personnages de Sterenn et Lyes ?
Marine Flores-Ruimi et Sarah Farkas (créatrices et autrices) : La dynamique du duo Sterenn/Lyes est celle du chat et de la souris, à ceci près que le chat ne connaît pas l’identité de la souris, contrairement à elle ! Pour Sterenn, c’est donc un dilemme permanent : elle doit faire avancer l’enquête officielle sur le tueur en série tout en collaborant au quotidien avec son principal antagoniste qui sent très tôt que la mort de Mélinda ne correspond pas au profil des victimes. Elle doit se montrer efficace et insoupçonnable à la fois, avoir en permanence un temps d’avance sur Lyes pour pouvoir le détourner, voire le mener à des impasses. Quant à Lyes, s’il est au départ dans l’empathie envers Sterenn, son obsession pour la vérité le transforme peu à peu en adversaire redoutable. C’est un entêté qui fonctionne à l’instinct et dont les méthodes de police peu conventionnelles vont donner du fil à retordre à Sterenn.
Le décor de la série participe grandement à la création de son atmosphère, rappelant les codes du polar scandinave. Quelles ont été vos inspirations pour filmer ce décor ? Peut-on considérer la montagne comme un personnage à part entière ?
Pierre Monnard (réalisateur) : J'ai voulu éviter le côté 'image d'Epinal'. Mon objectif était d'évoquer la puissance de la montagne en contre-point aux tourments de Sterenn. À ce titre, je considère la montagne comme un personnage à part entière de "Hors Saison". Tout particulièrement le sommet des Dents du Midi à Champéry, qui surplombe tout le récit de la séquence d’ouverture à la dernière image de la série.
Quelles sont les singularités de la série et ses atouts pour séduire un public international ?
Cécilia Rossignol (Directrice des ventes internationales Catalogue de Gaumont) : Le thriller noir fonctionne toujours avec un duo d’enquêteurs que tout oppose (méthodes, histoires…) mais qui s’avèrent complémentaires dans leurs quêtes personnelles et pour la résolution des intrigues. Ces éléments permettent des rebondissements à chaque fin d’épisode et tiennent le spectateur en haleine. Le dilemme auquel Sterenn, le personnage principal, fait face (jusqu’où est-elle prête à aller pour sauver son enfant ?) résonne en chacun des téléspectateurs et l’amène à se questionner. De plus, l’histoire se déroule dans un décor grandiose dans les montagnes suisses et est interprétée par un casting prestigieux à la renommée internationale.
Quels sont les retours après les premières diffusions sur France 3 et sur Salto ?
Isabelle Degeorges et Alexis Barqueiro (producteurs, Gaumont Télévision) : Dans la foulée de la sélection de "Hors saison" en compétition française à Séries Mania 2022, nous avons eu un très bon accueil de la part de la critique et c’est pour nous une grande source de satisfaction.
La série a ensuite été programmée avec succès sur la RTS (Suisse) puis sur France 3. Malgré une rentrée chargée et très concurrentielle, "Hors Saison" a performé au-delà des attentes et bien au-delà des moyennes de la case.
Le public est resté fidèle notamment lorsqu’en deuxième soirée la série a subi la concurrence des émissions spéciales suite au décès de la reine Elizabeth II.
La série a déjà entamé son voyage à l’international, pouvez-vous nous en dire davantage ?
Cécilia Rossignol : En effet, la série a été présentée aux acheteurs internationaux lors des derniers Rendez-vous d'Unifrance à Biarritz, organisés par Unifrance – les visionnages ont été très bons et nous commençons des discussions. Nous venons d’apprendre en parallèle la sélection de la série au prochain American French Film Festival (ex-COLCOA) (ex-COLCOA) ce qui vient lui donner une visibilité additionnelle après sa sélection à Séries Mania 2022 et au Berlin TV Series Festival 2022.
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