Plus ancien rendez-vous du court-métrage en France, gratuit et ouvert à tous, organisé par la Cinémathèque de Grenoble, le Festival du Film court en Plein air de Grenoble se tient chaque première semaine de juillet pour célébrer à la fois la création cinématographique contemporaine et le patrimoine du festival, son histoire.
Du 28 juin au 1er juillet, une 46e édition haute en couleur !
En dépit d’une baisse très conséquente de subvention de la Région Auvergne Rhône-Alpes, et placé dans un climat social tendu, les organisateurs ont relevé tous des défis pour offrir aux festivaliers, professionnels et publics, un événement que l’on peut qualifier d’inoubliable et "magique". Rien n’aura su entacher ce rendez-vous estival dédié à toutes les formes courtes (animation, fiction, documentaire et expérimental).
La programmation 2023, exigeante et judicieuse, s’est affichée comme un vaste panorama mondial du meilleur de la jeune création. Choisis parmi plus de 2500 titres (provenant d’une cinquantaine de pays) reçus en sélection, 44 films, venant d’Allemagne, de Belgique, du Chili, d’Égypte, d’Espagne, des États-Unis, de France - largement représentée avec 34 films -, du Portugal, de Suisse, mais aussi de Chypre, du Canada, de Croatie, du Royaume-Uni et de Turquie, concourraient en compétition internationale.
Aux côtés de la compétition internationale, une compétition jeune public a rassemblé une vingtaine de titres venus d’Allemagne, de Belgique, d’Espagne, de France (12 films) et de Suisse.
Qu’elles aient été diffusées dans le mythique Cinéma Juliet Berto, en plein air au Jardin de Ville, ou reprises au cinéma Le Club, chaque séance a fait salle comble et attiré un nombre de spectateurs historiquement élevé. Et quand bien même la Cinémathèque n’a pas eu l’autorisation, économies obligent, de les inviter, la plupart des cinéastes ont, à leurs frais, tenu à faire le déplacement pour témoigner de leur soutien au doyen des festivals du genre en France. Soulignons notamment à la séance d’ouverture la présence de Sis Gürdal, venue de Turquie présenter son premier film A Quiet Summer, et celle tout aussi remarquée du grenoblois Antonin Peretjatko pour Les Algues maléfiques. Un retour au format court pour ce réalisateur déjà passé au long !
Le palmarès a été dévoilé à ciel ouvert le samedi 1er juillet sur les hauteurs de Grenoble, à La Bastille.Il est à retrouver ici.
Partenaire de très longue date du festival, Unifrance, en partenariat avec TitraFilm, a remis son Prix à Rapide de Paul Rigoux (photo).
Un film original, teinté d’humour et volontairement décalé, mettant en exergue vitesse et lenteur. La justesse de la mise en scène, la subtilité des dialogues donnent un sens tout particulier à cette comédie loufoque et tendre, portée avec brio par deux beaux duos d'interprètes qui nous embarquent avec eux dans ce qui fait leurs différences, leurs contradictions et leur rapport au temps qui s’accélère.
Les événements parallèles
Le vendredi 30 juin, l’utile et nécessaire programme « Révoltons-nous ! », proposé par L'Agence du court métrage dans le cadre de son 40e anniversaire. Une séance de 5 œuvres majeures qui font la démonstration que tous les combats sont toujours à mener pour sauver ce qui doit l’être. À sa suite, une tribune de "parole publique" offerte aux partenaires institutionnels qui ont tour à tour manifesté leur soutien indéfectible au festival et à l’équipe de la Cinémathèque de Grenoble.
Après un mot d’introduction de Vincent Sorrel (Président) et d’Anaïs Truant (Déléguée générale) sont intervenus : Éric Roux (Président de Sauve Qui Peut le Court Métrage) – Olivier Pélisson (Syndicat Français de la Critique de Cinéma) – Christine Gendre (Unifrance) – Florette Grimault (L’Agence du court métrage) – Anne Luthaud (Grec). Se sont aussi exprimés deux réalisateurs : Christophe Loizillon (membre du jury 5x2) puis Sébastien Betbeder (lauréat du Grand Prix 2022 avec Planète triste). Et chacun de souligner le travail indispensable des festivals pour le déploiement des œuvres et de notre culture, pour l’impact fort qu’ils ont aussi sur l’économie locale, régionale. Pour le rôle éducationnel qu’ils jouent indiscutablement auprès des publics et pour la mémoire collective qu’ils transmettent.
La fin de soirée aurait dû se poursuivre par la traditionnelle nuit blanche du court-métrage sur le thème Mélancolie de l’été. Compte tenu des événements et du contexte social, cette nuit sera reprogrammée à la fin de l’été.
De son côté, la Maison de l’International a accueilli pour la première fois des séances d’initiation à la réalité virtuelle avec la trilogie animée en VR Gloomy Eyes de Jorge Tereso et Fernando Maldonado.
Nos remerciements vont à Anaïs Truant, Jenny-Jean Penelon, Vincent Sorrel, ainsi qu’aux 83 bénévoles et stagiaires.