Les films français enregistrent une année exceptionnelle au Brésil.
Avec probablement un décalage d'un an par rapport à l'Europe, le Brésil voit enfin box-office et fréquentation décoller en 2002 pour les films français. Concernant les seuls films de langue française : 1 239 129 entrées engrangées contre seulement 212 824 pour l'année 2001 !
Parmi les films de langue française, en tête, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, sorti en février par Lumiere Filmes sur 48 copies récolte plus de 330 000 entrées. Le Pacte des loups, sorti en juin par Europa Filmes sur 45 copies, engrange quant à lui pas moins de 211 000 entrées. Un trio gagnant suit de prêt : Le Placard sorti en avril (Providence Filmes, 16 copies), 8 Femmes sorti en juillet (Imovision, 20 copies) et enfin Astérix et Obélix, mission Cléopâtre (sorti en octobre) atteignent tous la barre de 150 000 spectateurs.
Par ailleurs, le distributeur brésilien André Sturm (Providence Filmes) qui avait reçu la visite en Janvier d'Agnès Jaoui pour la sortie du Goût des autres a attiré près de 85 000 spectateurs. Ce même distributeur a initié en 2002 un Tour du Cinéma Français au Brésil en septembre-octobre derniers. Il a inclu dans sa sélection le film On connaît la chanson et a de nouveau accueilli Agnès Jaoui qui a présenté ce film à Goiânia et Salvador.
À noter également le joli succès en salles de Avril brisé de Walter Salles, de coproduction franco-brésilienne (Videofilmes, Haut et Court et Bac Films), qui frôle les 300 000 spectateurs.
Ce boom de la fréquentation au Brésil est accompagné d'un nouvel élan de la production nationale et d'une belle représentativité sur le plan international : avec une production annuelle en hausse de 30 films environ, tous genres confondus, dont 3 films particulièrement remarqués cette année au Festival de Cannes (Cidade de Deus de Fernando Meirelles en sélection officielle hors compétition, Madame Sata de Karim Ainouz une coproduction franco-brésilienne - Wild Bunch, Videofilmes - sélectionnée à Un Certain Regard et le court métrage Sol Alejandro d¹Eduardo Valente, qui a remporté le prix de la Cinéfondation), la présence de Walter Salles au jury du même Festival, et aussi bien sûr la mise en route de l'Ancine (comparable à notre CNC).
Bref, à tous points de vue, 2002 pour le Brésil s'illustre comme une très belle année cinématographique.
Delphine Martin
et Cécile Poutiers