Le marché annuel de l’AFM - 2009 s’est tenu à Santa Monica du 3 au 10 novembre 2009.
21 sociétés françaises d’exportation, dont 9 regroupées sous l’ombrelle d’Unifrance, se sont jointes à 8.000 acheteurs en provenance de 70 pays lors du 30e AFM, à Santa Monica.
Cette édition était dominée par un désarroi prononcé d’un secteur en pleine mutation vers un avenir qui reste encore flou.
Signe de la crise économique, ainsi que d’une panoplie d’alternatives de distribution numériques qui restent encore non rentables, le nombre de vendeurs était légèrement en baisse cette année. L’organisation de l’AFM annonçait un nombre supérieur d’acheteurs mais ceux-ci provenaient surtout des secteurs de la distribution numérique ou de nouveaux pays. La trentaine d’écrans disponibles proposait un nombre de projections de films équivalent à celui de l’an dernier. Néanmoins les séances s’avéraient peu remplies, faisant écho aux couloirs parfois désertés du Loew’s Hôtel.
Le bilan du marché laisse apparaître que certains exportateurs français se trouvent en ce moment devant des distributeurs affaiblis par une recours difficile au crédit bancaire, le piratage, et les acquisitions en baisse en volume et des prix de la part des chaînes de télé impactées par un marché de publicité également touché. On sent néanmoins que certains acheteurs commencent à revenir, très prudemment, sur le marché.
Point fort de l’AFM, comme chaque année, la réception d’Unifrance a offert aux vendeurs français quelques heures précieuses de contact avec plus de 300 acheteurs étrangers de films français.
Du côté américain, les gros indépendants (Lionsgate, Overture Films, Summit Entertainment, The Weinstein Company et Fox Searchlight (USA)) ne s'intéressent plus vraiment aux films en langues étrangères. Un marché du DVD en chute et des acquisitions peu élevées de droits TV, contrôlés en outre par deux chaînes câblées spécialisées ( IFC, Magnolia) ont restreint les films français au seul marché de salles de cinéma indépendantes. Plusieurs distributeurs indépendants continuent d’acheter (Music Box Films, Lorber Films, Strand Releasing, Zeitgeist Films, Kino Lorber) mais pour des montants de plus en plus réduits en minima garanties et en budgets de sortie.
Les nouveaux modèles d’alternatives de distribution comme ceux d'IFC et Magnolia, appuyées sur des réseaux importants de cable-operateurs et nécessitant du volume pour alimenter des chaînes VOD et TV, permettent en ce moment aux exportateurs de vendre beaucoup de titres parfois au sacrifice d'un potentiel en salles.
Une exception non négligeable sort néanmoins du lot: Sony Pictures Classics profite de sa nouvelle position de force pour négocier âprement les droits de films français.