Il a plusieurs cordes à son arc : acteur, metteur en scène de théâtre, puis réalisateur de courts et moyens-métrages ou encore de documentaires.
C’est à la fin des années 70 que Serge Avédikian fait ses débuts au cinéma : dans Nous étions un seul homme de Philippe Vallois puis en tenant le rôle de Christian Ranucci dans Le Pull-over rouge de Michel Drach.
Qu’elle fut longue la carrière de cet artiste engagé avant sa consécration cannoise.
La Turquie, terre de ses ancêtres, lui a toujours tenu à cœur. En 1987, il y fait un court séjour et retourne à Soloz, le village de son grand-père arménien, Avédis.
Vingt ans plus tard, son obsession est toujours la même et les images de ce passé enfoui le hantent encore, lui donnant à voir les traces furtives d’une communauté chassée en 1922. Il tourne un documentaire,Nous avons bu la même eau, pour briser les tabous et retourner les regards vers l’avenir.
Puis vient ce court-métrage, Chienne d'histoire, une évocation poétique mais réaliste sur les chiens errants qui envahissent les rues de Constantinople en 1910 et dont le gouvernement, influencé par un modèle de société occidentale, cherche à se débarrasser. De toutes les distinctions qu’il a obtenues, cette Palme d’or vient à point nommé. Elle récompense non seulement un film, mais encore plus l’homme intègre qu’il a toujours été, un artiste hors du commun qui n’a de cesse que de vouloir rendre le monde plus humain.
Christine Gendre