Le premier festival organisé par Unifrance au Kazakhstan du 23 au 26 septembre fut un franc succès.
Fort d'une histoire cinématographique qui avait toujours fait la part belle aux films français, ce pays à l'économie stable et à l'industrie du cinéma en pleine explosion est en train de devenir un territoire majeur au sein de la Communuaté des Etats indépendants et pourrait bien, dans un avenir proche, dépasser l'Ukraine en nombre de salles de standard international et en fréquentation par habitant.
C'est dans ce contexte plus que favorable qu'Unifrance a décidé de lancer une manifestation à l'instar de celle que notre association a lancée il y a onze ans en Russie et qui a porté ses fruits. En effet, c'est au moment même où l'exploitation commence à prendre son essor et où la distribution s'assainit et se structure qu'il faut venir soutenir le travail de ceux qui acquièrent les films français.
Bien que ce pays indépendant continue d'acheter tous les films, hormis les films nationaux, à Moscou - les Russes acquérant les droits sur l'ensemble de la CEI, voire de l'ex-URSS -, il est clair que le potentiel qu'il recèle et la future loi sur l'obligation de "fournir aux spectateurs la possibilité de voir tous les films en kazakh" conduiront, tôt ou tard, les distributeurs kazakhstanais à se tourner directement vers les vendeurs français.
En attendant, et grâce au travail fourni par le directeur de la salle de cinéma Arman d'Almaty qui est également distributeur, 6 des 8 films présentés lors de cet événement sortiront prochainement sur les écrans du pays. C'est Océans, de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, qui a ouvert cette manifestation, en présence de l'un des opérateurs des prises de vues sous-marines, René Heuzey, et de l'ambassadeur de France venu tout exprès de la capitale Astana, M. Jean-Charles Berthonnet. Valérie Mairesse pour Enfin veuve d'Isabelle Mergault, Dinara Droukarova pour Gainsbourg (vie héroïque) de Joann Sfar, François Dupeyron, coréalisateur de Trésor et Nathan Miller, coréalisateur de Je suis heureux que ma mère soit vivante, emmenés par Régine Hatchondo, directrice générale d'Unifrance, étaient également du voyage et ont, à eux tous, donné plus d'une cinquantaine d'interviews aux médias kazakhstanais, eu des débats nourris avec le public et répondu aux questions des étudiants de cinéma de l'Académie des arts de la ville dans le cadre d'une double master-class.
Compte tenu du succès remporté l'an passé par la nuit du court-métrage organisée à Novossibirsk dans le cadre du festival Unifrance, une première nuit du court-métrage eut lieu dès cette année à Almaty, attirant près de 380 personnes, dont les trois quarts restèrent jusqu'à six heures du matin voyant leur fidélité couronnée par un petit-déjeuner concocté par l'un des seuls chefs français de la ville qui avait préparé croissants et pain beurré en conséquence.
Organisée, cette fois, dans le cadre du festival Eurasia - qui a vu, pour la circonstance, Gérard Depardieu lors de son ouverture présenter le film kazakh, Amour tardif, dans lequel il avait tourné l'an dernier -, la manifestation d'Unifrance s'est déroulée avec le concours de la mairie d'Almaty, le partenariat de la fondation socio-culturelle Hennessy, l'ambassade de France à Astana et l'Alliance française d'Almaty, ainsi qu'avec le soutien d'un certain nombre de sponsors privés.
Le succès remporté dès cette première édition permet d'envisager la tenue d'un deuxième festival en 2011.