La 3e édition du festival « Le Cinéma français aujourd’hui » s’est tenue à Almaty, ancienne capitale du Kazakhstan, du 18 au 21 avril dernier.
Ce retour a permis de constater une fois encore l’engouement que remportent les films français dans un pays qui, malheureusement, n’en voit pas assez. L’ouverture de très bonnes salles (200 écrans dans le pays), l’augmentation du nombre de films produits et la forte croissance de la fréquentation ne permettent cependant pas de diversifier l’offre des films distribués. En effet, le secteur de la distribution reste presque totalement inféodé à celui du grand voisin russe, les distributeurs kazakhstanais ne sortant sur les écrans que les films que les Russes ont achetés pour l’ensemble de la CEI – films américains compris.
C’est pour tenter de redonner le goût du cinéma français à des générations qui l’ont bien connu en salle du temps de l’URSS et aux nouvelles qui ne le connaissent guère que sur le petit écran que cette manifestation a été conçue.
Le cœur de l’événement reste, bien sûr, le soutien apporté aux distributeurs kazakhstanais lors de la mise sur le marché des films français.
De fait, les hasards du calendrier ont voulu, cette année, que des titres aussi importants qu’Intouchables, Les Infidèles, Comme un chef et La Ligne droite sortent ce printemps en Russie – et donc au Kazakhstan. Venue soutenir la sortie d’Intouchables, Anne Le Ny a fait le voyage, le film ouvrant la manifestation devant une salle comble. L’accueil réservé à Daniel Cohen, le metteur en scène de Comme un chef, fut à la hauteur des attentes du distributeur : Jean Reno + Paris + cuisine française = succès public assuré !
Le véritable événement dans l’histoire du cinéma kazakhstanais fut la présentation en avant-première (le film sortira doublé en russe et en kazakh en juillet prochain) de L'Assaut de Julien Leclercq. En effet, il s’agissait là de la toute première acquisition faite par un distributeur local d’un film étranger sans passer par les intermédiaires moscovites habituels. Sur un thème sensible dans ce pays, cette projection unique a su attirer un parterre de spectateurs très important qui laisse augurer un bel avenir pour la carrière de ce film.
Afin de compléter la sélection, deux films non achetés, sous-titrés en russe par Unifrance Films, étaient aussi présentés: L'Exercice de l'État de Pierre Schoeller et 38 témoins de Lucas Belvaux, que Natacha Régnier est venue présenter.
Enfin, l’événement ne serait pas ce qu’il est sans la Nuit du court-métrage qui, cette année, a attiré, de minuit à six heures du matin, plus de 300 personnes, majoritairement des étudiants, heureux de se voir offrir un petit-déjeuner français à la levée du jour.
Nombreuses furent les interviews données par les artistes, la presse étant cette année bien plus présente sur l’événement que les années précédentes. Bénéficiant d’un excellent bouche-à-oreille développé par un réseau de blogueurs adeptes du cinéma français, l’opération fut un beau succès avec 2000 spectateurs.
L’an prochain, l’extension à la nouvelle capitale, Astana, devrait pouvoir se faire grâce à l’appui de sponsors locaux qui semblent convaincus désormais du bien-fondé de l’événement, que qualifie la plus grande journaliste kazakhstanaise de « troisième plus grand événement cinématographique du pays » désormais, après les festivals internationaux Eurasia et Action Film festival.