Philippe Pasquier, dynamique P.D.G. de la firme « Baby-Service », qui se flatte de répondre à tous les besoins de l'enfant, n'a guère le temps de faire la cour à sa femme Annie. Elle néglige d'ailleurs un peu sa beauté et, suivant les conseils de sa mère et d'une amie publiciste, décide de devenir l'irrésistible séductrice que vante, sur tous les murs et dans tous les hebdomadaires, une publicité résolument orientée vers l'érotisme. Mais son mari a bien d'autres soucis que d'admirer sa nouvelle coiffure et ses aguichantes toilettes. Un contrôle inopiné de la Direction Générale des Impôts, en la personne du dénommé Butor, le met hors de lui : sa comptabilité est passée au peigne fin à longueur de journée, de soirée même, et il se sent menacé d'écrasantes amendes. Il ne décolère pas et ne prête pas plus attention aux excentricités séductrices d'Annie qu'aux frasques d'un jeune beau-frère qui fréquente plus assidûment les drugstores que la Fac et préfère de beaucoup la voiture de sa soeur au métro. Tandis que sa femme dévore les magazines féminins, maîtres ès-séduction, et le gave de cuisine chinoise, dite aphrodisiaque, Philippe cherche dans les revues spécialisées le moyen de contrer l'inquisiteur fiscal et souffre de l'estomac. Il finit par avoir raison du technocrate du Ministère des Finances à qui il ne fait grâce d'aucune de ses spécialités. Butor, saturé de couches-culottes, de biberons, de bavoirs, de pots de chambre à musique, de landaus, de poussettes, de balancelles, gavé d'aliments en pots, le quitte, épuisé mais sans rancune, pour aller à la pêche. Philippe retrouve enfin des yeux pour voir sa femme, qui avait même tenté de le tromper pour le rendre jaloux, et ils partent en vacances. Mais ils ne vont pas loin sur la route où des motards arrêtent leur voiture avec laquelle le petit beau-frère avait fait de dangereuses acrobaties. Dans l'encombrement monstre ainsi provoqué, la fureur volubile d'Annie détaille, à Butor qui survient et qu'elle ne connaît pas, le luxueux confort dans lequel elle vit. Jubilant, l'homme du fisc se frotte les mains, espérant bien cette fois-ci coincer Pasquier pour bénéfices non déclarés !
Source : © Fiches du Cinéma