Synopsis
Ce sera le récit de ce qui arrivera à quelques personnages entre - très précisément - le 14 juillet et le 15 août 1994, à Paris. Ce sera l'histoire de trois jeunes femmes, Louise, Ninon et Ida, à Paris, au cours de l'été 1994, le récit de leurs aventures dans l'espace de la capitale. Dans les rues, les jardins, les dancings et les bibliothèques ou les ateliers... moins peuplés que d'ordinaire, partout la vie est ralentie par les vacances, par la chaleur. Louise, Ninon et Ida, avancent sur des pistes mystérieuses. Sont-elles les pions d'un "Jeu de rôles", mené par Edgardo, Sarah et Roland ? Réussiront-elles à prendre l'initiative du jeu dans la dernière partie ?
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (15)
Production et distribution (3)
- Production déléguée : Pierre Grise Productions
- Productions étrangères : George Reinhart Productions, Carac Film, Mikado Film
- Distributions France : Wild Bunch Distribution, Pan-Européenne (Pan Cinéma)
Générique détaillé (19)
- Productrice déléguée : Martine Marignac
- Adaptation : Pascal Bonitzer, Christine Laurent
- Scénaristes : Laurence Côte, Marianne Denicourt, Nathalie Richard, Pascal Bonitzer, Christine Laurent, Jacques Rivette
- Directeur de la photo : Christophe Pollock
- Auteur de la musique : François Bréant
- Monteuse : Nicole Lubtchansky
- Ingénieurs du son : Florian Eidenbenz, Christian Fontaine
- Costumes : Charlotte David
- Producteur : Maurice Tinchant
- Voix : László Szabó
- Assistants son : Olivier Le Vacon, Michel Mellier
- Directeur de production : Vincent Lombard
- Attachée de presse (film) : Agnès Chabot
- Assistante monteuse : Valentine Duley
- Scripte : Lydie Mahias
- Décors : Manu De Chauvigny
- Bruitage : Pascal Chauvin, Pascal Dedeye
- Mixage : Bernard Le Roux
- Photographes de plateau : Moune Jamet, Nathalie Eno
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Comédie musicale
- Thèmes : Amitié
- Langue de tournage : Français
- Origines : France, Suisse
- EOF : Oui
- Nationalité : Majoritaire français (France, Suisse)
- Année de production : 1994
- Sortie en France : 12/04/1995
- Durée : 2 h 49 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 86.264
- Visa délivré le : 05/04/1995
- Agrément : Oui
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Cadre : 1.85
- Format son : Dolby SR
Box-office & sorties
Box Office
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Diffusion TV
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Sorties à l'international
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Actualités & distinctions
Sélections (3)
A propos
« Je ne cherche pas l'égalité, la perfection. Presque tous les films que j'aime sont des films inégaux et ça m'est égal qu'ils le soient. (...) Je pense que quand il y a eu des erreurs sur un tournage, il faut les respecter. C'était un de mes grands points de désaccord avec François Truffaut qui pensait qu'il fallait faire le tournage contre le scénario et le montage contre le tournage. Moi, j'essaye de faire en sorte qu'il n'y ait pas d'avant. Ou du moins très peu. Si auparavant je pensais qu'un film se faisait au montage, je pense maintenant que tout se passe au tournage : s'il y a un avant tournage et un après tournage, c'est par la force des choses. Un film est une chose organique. C'est un organisme comme n'importe quel corps. Les corps sont plus ou moins harmonieux, mais ce qui est important, c'est qu'ils marchent : je veux dire qu'il soient autonomes, vivants, avec leur défauts et éventuellement leur infirmités. C'est mon seul critère dans la préparation, le tournage ou le montage : essayer de faire que ça fasse une grande courbe. (...) Le modèle pour Haut Bas Fragile, c'est les petits films de la Metro Goldwin des années 50 tournés en quatre ou cinq semaines dans des décors déjà existants. Je pensais beaucoup à un film de Stanley Donen Give the girl a break, un film simple tourné très vite avec seulement des numéros de danse. (...) Le point commun entre La Bande des quatre, La Belle Noiseuse, Jeanne et Haut Bas Fragile : ce sont des films sur les corps des comédiens : sur la scène de théâtre, dans l'atelier du peintre et puis dans Jeanne, où les défis physiques étaient évidents, se battre, monter à cheval, etc. J'ai envie de filmer les comédiens de haut en bas, c'est comme avec les maisons : les pieds sont aussi importants que la tête. On pourrait dire que j'aime bien filmer avec les pieds. »
Source : interview de Jacques Rivette par Gérard Lefort, Marcus Rothe et Olivier Séguret - "Libération".
« J'ai posé la question à Marianne Denicourt et à Nathalie Richard : "Est-ce que tu es libre cet été ? ". Elles me disent qu'elle n'ont aucun projet. Donc, on se voit. Qu'est-ce qu'on a envie de faire ? et je me suis souvenu qu'elles avaient toutes les deux fait de la danse, avec une formation assez différente - plus classique pour Marianne, plus moderne pour Nathalie, qui a même débuté sa carrière dans la danse. On a donc commencé à se dire que ce serait bien qu'elles bougent beaucoup. Et pourquoi pas un peu la danse, la comédie musicale ? Et je me suis demandé pourquoi il n'y aurait pas un leitmotiv de décors de boîte, de dancing. Là, j'ai eu envie qu'Enzo chante "Les Naufragés volontaires", filmée en plan séquence. Ensuite il me semblait évident que les histoires des deux filles seraient des histoires parallèles. J'avais envie de deux films qui se croisent. La troisième fille est arrivée après. (...) On a débuté avec l'idée de Paris entre le 14 juillet et le 15 août et avec celle de ces deux jeunes filles, l'une riche, l'autre pauvre. L'une qui peut se balader comme ça, les mains dans les poches, l'autre qui a besoin de gagner des sous. Très vite le boulot de coursier nous a paru une bonne idée, sur les principes classiques du messager. »
Source : Jacques Rivette, 'Les Inrockuptibles', 12 avril 1995, entretien avec Frédéric Bonnaud.
Avis
Lorsque Rivette tourne Haut Bas Fragile, cela faisait longtemps qu'il rêvait de faire une comédie musicale ; d'ailleurs Anna Karina qui joue le rôle de la mère fantasmée de Ida (Laurence Côte), devait tenir le rôle principal d'une des quatre " Filles du feu ", ce groupe de films, au milieu des années soixante-dix, qui devait comporter un musical (jamais tourné). Evidemment, Haut Bas Fragile - titre qui résume magnifiquement la tonalité même de l'univers rivettien - rend aussi hommage aux comédies musicales américaines des années cinquante que Rivette a découvertes et adorées à l'époque où il était critique aux "Cahiers du cinéma", et notamment aux "petits" films de Charles Walters. La nouveauté donc, dans ce film, ce sont les numéros dansants et chantés qui récapitulent à chaque fois l'un des noeuds de l'intrigue : apprentissage de l'amour, de l'amitié, de l'âge adulte. Mais la nouveauté, c'est surtout que, pour la première fois dans l'oeuvre de Rivette, constamment habitée, depuis Paris nous appartient, par l'obsession des sociétés secrètes et de la manipulation, le fin mot du mystère ne réside plus dans un quelconque complot mondial, réel et/ou imaginaire, mais dans un secret de famille. En effet, chacune des trois héroïnes de Haut Bas Fragile se débat avec des questions de filiation (de quoi mon père est-il coupable ? qui est ma "vraie" mère ?) qui, à l'issue du film, devront être déplacées pour qu'elles commencent, enfin, à vivre. En ce sens, Haut Bas Fragile ouvre la voie à Secret Défense, entièrement centré sur une tragédie familiale, mais aussi à Va savoir, qui renonce complètement à la mythologie rivettienne du complot mondial. On peut donc dire qu'avec Haut Bas Fragile, Rivette, comme ses trois héroïnes, décide de "changer de jeu".