Synopsis
Octobre 1942. "Ingénieur distingué des Ponts et Chaussées, soupconné de pensée gaulliste, semblant jouir d'une certaine influence", Philippe Gerbier est interné dans un camp français puis transféré au quartier général de la Gestapo de l'hotel Majestic à Paris. Il s'en évade en tuant une sentinelle. A Marseille il est chargé avec Félix et "le Bison" d'exécuter Dounat qui les a trahi. Jean-François, un ancien copain de régiment de Félix entre dans le réseau et réussit sa première mission : livrer un poste émetteur à Malthilde, membre du réseau de Paris. Il en profite pour rendre visite à son frère, Luc Jardie, grand bourgeois rêveur qui en réalité dirige tout le réseau. Gerbier qui se cache à Lyon sous le nom de Roussel organise l'embarquement de 8 personnes à bord d'un sous- marin pour l'Angleterre, parmi eux Luc Jardie. Pendant ce temps Felix arreté par la Gestapo lyonnaise est torturé. Malthilde gr ce à un actucieux stratagème réussit à s'introduire, avec "le Bison" et Lemasque dans le Q.G de la Gestapo. Hélas il est trop tard, Félix est mourant. Jean-François qui s'était fait arreter volontairement pour prévenir Félix est lui aussi torturé. Gerbier, arreté au cours d'une rafle est condamné à mort. Mathilde réussira à le sauver en extremis. Alors qu'il se fait oublier dans une planque, Jardie lui annonce l'arrestation de Mathilde ; elle avait commis la faute de garder sur elle la photo de sa fille qu'elle adore, aussi les Allemands en font un moyen de pression. Prétendant reprendre des contacts, Mathilde est relachée. Jardie démontre qu'il n'y a qu'une seule solution, la tuer et va même jusqu'à prouver que c'est elle- même qui le demande. Dans une rue proche de l'Etoile, elle s'effondrera sous les balles de "le Bison".
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (29)
Production et distribution (4)
- Production déléguée : Les Films Corona
- Production étrangère : Fono Roma
- Exportation / Vente internationale : Tamasa Distribution
- Distribution France : Valoria Films
Générique détaillé (16)
- Scénariste : Jean-Pierre Melville
- Directeurs de la photo : Pierre Lhomme, Walter Wottitz
- Assistants à la réalisation : Jean-François Adam, Georges Pellegrin, Jean-Claude Ventura
- Monteurs : Françoise Bonnot, Jean Nény
- Ingénieurs du son : Éric Demarsan, Jacques Carrère
- Costumes : Colette Baudot
- Auteur de l'œuvre originale : Joseph Kessel
- Producteur : Jacques Dorfmann
- Assistant son : Victor Revelli
- Assistants opérateurs : Jacques Renard, Pierre Li
- Cadre : Philippe Brun
- Directeurs de production : Alain Queffelean, Jean-Pierre Spiri-Mercanton
- Scripte : Betty Elvira
- Chef décorateur : Théobald Meurisse
- Mixage : Alex Pront
- Photographe de plateau : Raymond Voinquel
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Policier, Drame
- Thèmes : Guerre
- Langue de tournage : Français
- Origines : France (80.0%), Italie (20.0%)
- EOF : Oui
- Nationalité : Majoritaire français (France, Italie)
- Année de production : 1969
- Sortie en France : 12/09/1969
- Durée : 2 h 15 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 35415
- Visa délivré le : 17/09/1969
- Agrément : Oui
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Cadre : 1.85
- Format son : Mono
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Sorties à l'international
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Actualités & distinctions
Actualités (4)
Sélections (9)
A propos
Propos
Ancien résistant gaulliste, Melville a porté ce film en lui vingt-cinq ans durant et n'a pu le réaliser qu'à la fin de sa carrière. C'est un regard démythifiant et grave à la fois qu'il porte sur la Résistance et ses hommes de l'ombre. Il montre un quotidien soumis à une tension permanente, où chacun doit se cacher attendre, guetter, fuir, et cela sans mot dire ou presque. Cette forme extrême d'engagement tend au cauchemar. Elle exige de se salir les mains (l'exécution des traîtres) et surtout de se battre constamment avec soi-même, avec ses doutes, sa lâcheté, sa peur.
Filmant ces combattants clandestins comme des fantômes, des morts en sursis, Melville loue leur courage et leur abnégation sans céder au spectaculaire, à l'imagerie héroïque. Si héroïsme il y a, il avance masqué, hanté par la mort. L'Armée des ombres est une épure funèbre et hypnotique dans laquelle les hommes et les femmes, bien qu'unis par des convictions très fortes, sont immanquablement seuls. Au bout du compte, c'est par le bais de cette solitude mélancolique que ces silhouettes souveraines rejoignent le mythe.
Source : cineclubdecaen.com
Autour du film
Un des thèmes musicaux du film (la marche de Gerbier vers le peloton d'exécution) est surtout célèbre pour avoir servi de générique à l'émission de télévision française Les Dossiers de l'écran. Ce thème n'est pas du compositeur du film, Éric Demarsan, mais est un extrait du deuxième mouvement du concerto Spirituals for Strings Choir and Orchestra du compositeur américain Morton Gould.
Melville suit assez fidèlement le roman de Joseph Kessel, écrit en 1943, mais ajoute quelques détails de ses propres souvenirs de résistant. Des références claires sont faites à des figures du réseau Cohors-Asturies (Jean Gosset, René Iché) et du réseau la confrérie Notre-Dame (notamment le colonel Remy : Gilbert Renault) ainsi qu'à d'autres grandes figures de la Résistance.
Luc Jardie représente notamment :
- Jean Cavaillès : on voit les titres de ses livres "Transfini et continu" et "Méthode axiomatique et formalisme" à 1h53 ; puis Philippe Gerbier, après son évasion, lit "Méthode axiomatique et formalisme", un "Essai sur le problème du fondement des mathématiques" (qui n'est en réalité que le sous-titre de "Méthode axiomatique et formalisme"), "Sur la Logique et la théorie de la science", "Transfini et continu" et "Remarques sur la formation de la théorie abstraite des ensembles". Dans le film (à 2h06), ces livres auraient été écrits par Luc Jardie « avant la guerre » ; ce qui, dans la réalité, n'était pas le cas de "Transfini et continu" et encore moins de "Sur la Logique et la théorie de la science", dont même le titre est posthume ;
- Pierre Brossolette (la scène se déroulant entre Jardie et Gerbier sortant du cinéma s'inspire d'une sortie au cinéma entre Brossolette et Melville) ;
- Jean Moulin (Luc Jardie décoré par de Gaulle).
Gerbier représente quant à lui :
- Jean Pierre-Bloch, futur ministre (scène dans le camp d'internement),
- Paul Rivière, assistant du général de Gaulle (évasion du quartier général de la Gestapo)3.
Lucie Aubrac, modèle du personnage de Mathilde, encore professeur au début de la guerre, a enseigné l'histoire à Simone Signoret en Bretagne.
Réception : le film sortit dans le contexte politique de l'après-Mai 68. Rendant hommage à la Résistance et au général de Gaulle, il reçut une critique parfois négative, en particulier de la part des Cahiers du cinéma, qui entamaient alors un virage vers un discours plus politique. Ces mauvais échos critiques dissuadèrent les programmateurs américains de distribuer le film aux États-Unis. Il sortit finalement en 2006 et cette sortie tardive fut un événement cinéphilique unanimement applaudi par les critiques spécialisés6. Il a même été classé meilleur film de l'année par les critiques du magazine américain Premiere, de Newsweek, du LA Weekly et du New York Times. Il reçut la récompense du meilleur film en langue étrangère lors des New York Film Critics Circle Awards 2006.
André Dewavrin, le colonel Passy, joue son propre rôle.
D'après Bertrand Tavernier, ancien assistant de Melville, Signoret, avant de tourner la scène de l'exécution de Mathilde, a demandé à Melville si Mathilde avait trahi ou non. La réponse de Melville fut : « Je ne sais pas, c'est toi qui le sais. »
Pour le premier plan du film, qui voit les soldats allemands défiler sur les Champs-Elysées, Melville est allé contre une tradition qui voulait qu'aucun acteur portant l'uniforme allemand ne marche sur la place de l'Étoile. Vincente Minnelli n'avait ainsi pu mener à bien une telle scène pour Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse. C'est l'une des deux séquences de sa filmographie dont Melville est le plus fier (l'autre étant une scène du Doulos).
Source : Wikipedia
Réception critique
Vingt-cinq ans après Le Silence de la mer, le cinéaste, passé maître dans la réalisation de films policiers, retrouve pour L’Armée des ombres la Résistance, dans son combat contre l’occupant nazi. « Jean-Pierre Melville ou l’art de surprendre » résume Gaston Haustrate dans Témoignage chrétien, « mais, peut-être, n’y a-t-il pas tant de différence entre les héros du Deuxième souffle et du Samouraï et ceux de L’Armée des ombres ? » se demande Michel Mohrt dans Carrefour. Les Résistants succèdent aux gangsters « et pourtant, écrit Etienne Fuzellier dans L’Education, on voit transparaître en filigrane des thèmes chers à Melville : l’amitié, la fidélité, la confiance et aussi cette fatalité qui rend dérisoires les efforts les plus héroïques ». « Allégorie suicidaire » selon Le Journal du Dimanche, « L’Armée des ombres est peut-être le film le plus melvillien que nous ait donné l’auteur » constate François Maurin pour L’Humanité. « Que le livre de Kessel soit devenu un film typiquement melvillien » ne surprend pas Jean de Baroncelli : « Melville, écrit le journaliste du Monde, a toujours eu le culte du héros, de l’homme en marge qui poursuit inexorablement, pour le meilleur ou pour le pire, le but qu’il s’est fixé ». L’Armée des ombres est-il un énième film sur la Résistance ? Pas exactement, semble réponde André Lafargue dans Le Parisien libéré : « Melville semble s’être davantage intéressé à l’homme, à son caractère, à ses faiblesses qu’à ce qui, en l’occurrence, le sublimait ».
Les critiques saluent les vertus pédagogiques de L’Armée des ombres. « Tout (…) respire l’authenticité » précise la revue Europe. Pour Michel Duran du Canard enchaîné, le réalisateur nous (…) fait revivre [cette atmosphère] avec minutie et avec un souci de vérité absolument hallucinant ». « Le mérite de l’auteur du livre et de celui du film, écrit Jean-Louis Tallenay dans Télérama, c’est d’avoir imaginé comment cette vie était vécue, comment elle était simplement possible, pour permettre au spectateur de l’imaginer à son tour ». Melville, écrit Robert Chazal dans France Soir, « nous fait revivre les moments, affreux ou exaltants, où quelques-uns travaillaient dans l’ombre pour la délivrance de tous », tout en parvenant, nous dit Henry Chapier de Combat, à démystifier « la belle légende du surhomme, et (…) à exprimer tout ce qu’une action d’éclat comporte d’ardu, et parfois d’impossible à vaincre ». Ainsi, « comme dans Léon Morin, prêtre », reconnaît Albert Cervoni dans France Nouvelle, il « a réalisé une évocation des années terribles qui dépasse les canevas édifiants habituels, alignant seulement face à face les méchants Allemands, les bons résistants ». « L’Armée des ombres n’est certes pas un film distrayant, conclut Claude Garson dans L’Aurore, mais il est là pour rappeler aux jeunes (…) ce que représentait alors la présence des nazis sur notre territoire ».
La presse savoure la réalisation d’un film « très bien construit » (Les Echos) « Voilà Melville saisi par la passion de l’art méticuleux cher à Bresson » note Louis Chauvet dans Le Figaro, « la mise en scène est d’un classicisme maniaque (…), le récit ne perd jamais son droit fil » signale Michel Mardore dans Le Nouvel Observateur. L’Armée des ombres est « une forte démonstration de professionnalisme. Un professionnalisme que d’autres peuvent évidemment acquérir, mais qui sert une personnalité, une sensibilité, des qualités et des défauts inimitables » admire Claude Veillot dans L’Express. Résolument moderne, « Jean-Pierre Melville (…) utilise ici (…) les nouvelles possibilités offertes par une pellicule tellement sensible qu’elle fait du réalisateur et de nous des nocturnes aux regards aigus » souligne Le Figaro littéraire. Ainsi, dans Le Coopérateur de France François Gault s’émerveille ces « images et [ces] couleurs (…) belles, apaisantes » qui viennent « contrebalancer toute la brutalité et la cruauté de la tragédie ».
L’Armée des ombres vaut aussi pour son interprétation « d’une veine assez rare » (id.). En particulier : Lino Ventura dans une création « admirable » (L’Aurore) qui « rappelle celle des grands interprètes américains » (Combat) ; et Simone Signoret qui campe « un personnage émouvant » (id.) aux « marquantes interventions » (Le Figaro).
Face à ce concert de louanges, les reproches paraissent bien timides. Dans la Revue des deux mondes, Roger Régent regrette une « approche de multiples sujets [qui] détruit un peu l’unité du film [et donne] l’impression d’assister à une suite de sketches ». Dans La Croix, Henry Rabine attend « de Melville un film de la trempe du Doulos ou du Deuxième souffle, ces œuvres de pure fiction d’où il s’entend comme personne à faire surgir la réalité ». « Ce film est un échec complet » tonne Marcel Martin, avant de s’interroger, dans Les Lettres françaises : « A quoi bon en effet (…) faire un film qui ne témoigne pas de la moindre distance, de la moindre perspective ? »
Source : cinematheque.fr