Synopsis
Nishant, un jeune écrivain indien vivant à Paris, arrive à la source du Gange, dans l'Himalaya, pour commencer un voyage initiatique le long du fleuve sacré. Hanté par le souvenir d'une belle Parisienne nommée Jaya, il poursuit le dessein d'écrire un livre autour de ce périple.
Au bord du Gange, il rencontre Zehra, une ravissante danseuse et poète dans la grande tradition des courtisanes indiennes, qui travaille dans une maison de passe. La rencontre avec Zehra ressuscite le souvenir de Jaya. Nishant demande à la jeune femme de l'accompagner dans son voyage, mais il découvre que Zehra est constamment surveillée par des souteneurs intraitables. Nishant réussit néanmoins à l'arracher au bordel. Elle se joint à lui dans sa descente du Gange. Zehra découvre alors une nouvelle vie - l'amour, la complicité, la promesse de suivre Nishant à Paris...
A mi-chemin du voyage, alors que leur amour ne cesse de croître, Nishant reçoit un télégramme de Jaya lui donnant rendez-vous à Bénarès. Deux amours, l'un réel, l'autre irréel, vont ainsi s'affronter. Zehra réalise brutalement que la fantôme d'une femme peut bouleverser la réalité de son amour.
Sensualité, jalousie, néant - l'amour aux rives sacrées du Gange...
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (3)
Production et distribution (3)
- Production déléguée : Sodaperaga
- Production étrangère : Silhouette Films International Ltd.
- Distribution France : MACT Productions
Générique détaillé (3)
Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Comédie dramatique
- Origines : France, Inde
- EOF : Non précisé
- Nationalité : Minoritaire français (France, Inde)
- Année de production : 1996
- Sortie en France : 25/09/1998
- Durée : 1 h 25 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 92.003
- Visa délivré le : 17/11/1998
- Agrément : Non
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Cadre : 1.66
- Format son : Dolby Stéréo
Actualités & distinctions
A propos
Ganga , appelée curieusement le Gange en français, est devenue pour moi une étrange obsession. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais ce qui est sûr, c'est que Ganga est une femme splendide qui habite mon esprit : elle sourit, elle joue, elle danse, elle pleure... Je m'incline devant son charme ensorcelant.
C'est tout enfant que j'ai connu le Gange. Ma mère m'emmena un jour à Rishikesh, une magnifique cité ancienne sur les rives du fleuve, au pied de l'Himalaya. Il faisait encore nuit. On ne pouvait prèsque rien distinguer. Lentement l'aube se leva sur les ailes de la lumière, et je vis un large ruban sinueux d'eau turquoise se dérouler sans fin de l'origine même de l'Himalaya. "Gangama", soupira ma mère.
Peut-être est-ce là la naissance de mon obsession pour le Gange.
Trente ans plus tard, en 1985, je rendis hommage à ce rêve d'enfance en écrivant Jaya, Ganga, un roman issu d'un voyage de près de six mois le long du fleuve, de sa source à son delta. Très étrangement, plutôt que de diminuer mon obsession du Gange, ce livre m'a semblé n'avoir fait que la renforcer. Ganga était comme un embryon pesant, palpitant, mobile, qui n'était né que pour vivre au sein d'une matrice. Pendant de nombreuses années, j'essayai d'oublier Ganga. J'écrivis d'autres livres sur des sujets très différents, mais la femme-fleuve continuait à me hanter, séduisante, tentatrice, magique...
Dix ans après Jaya Ganga, je songeai à ensevelir une fois pour toutes le rêve de Ganga en tournant un film tiré du roman. Le film est aujourd'hui en bobines, son tournage a demandé une incroyable dépense de sueur, de labeur et d'argent, mais mon obsession malheureusement subsiste encore... Pour être tout à fait honnête, mon réel désir est de tourner un autre film autour du même fleuve et d'après une histoire similaire. Et, si je jouis encore des faveurs de la vie, j'aimerais achever une trilogie avec une ultime Jaya
Ganga . Quelle rêverie nocturne insensée pour quelqu'un qui ne croit pas au temps linéaire ! Mais je le sais, le temps sait mentir bien mieux que n'importe lequel d'entre nous...
Avant de pénétrer dans le monde du cinéma, j'avais toujours pensé qu'écrire, comparé au cinéma, était plus magique, plus intériorisé, plus propre à combler l'âme. Je ne perçois plus tout à fait la même chose. La différence vient de ce que l'écriture est un acte plus privé : chaque chose prend place dans un espace intime, dans le silence, dans la solitude. Sur un plateau, le metteur en scène est aussi nu qu'un oiseau : chaque chose se déroule à l'air libre, sur les eaux houleuses du Gange, sur les Ghats agités de Bénarès, au milieu de cinq mille personnes qui jouent des coudes pour saisir quelques bribes d'une prise de vue, tandis qu'il essaie de filmer une larme silencieuse. Ainsi la méditation est la même : un écrivain agit en solitaire, un metteur en scène agit au milieu d'une foule assourdissante...
Vijay Singh