Synopsis
Le procureur Andergast a fait condamner à la prison perpétuelle Léonard Maurizius. Une vingtaine années après, le propre fils du procureur, Etzel, soupçonne Andergast de s'être acharné contre Maurizius, sur de faibles indices. Etzel reprend l'enquête, rencontre Waremme dont le témoignage dans le procès a été décisif. Waremme avoue que sa déposition accablait sciemment Maurizius. Ce dernier n'a pas assassiné sa femme Elizabeth. Il était amoureux de sa belle-soeur Anna dont Waremme était épris.Une pre discussion avait opposé Anna et Elizabeth, et c'est Anna, armée par Waremme, qui a tué l'épouse jalouse. Etzel parvient à faire gracier Léonard Maurizius, mais celui-ci n'a plus de go t à vivre.
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (21)
Production et distribution (4)
- Production déléguée : Franco-London Films
- Production étrangère : Jolly Film
- Exportation / Vente internationale : Gaumont
- Distribution France : Gaumont
Générique détaillé (12)
- Adaptation : Julien Duvivier
- Directeur de la photo : Robert Lefebvre
- Auteur de la musique : Georges Van Parys
- Monteuse : Marthe Poncin
- Ingénieur du son : Robert Biard
- Costumes : Rosine Delamare, Jean Zay
- Auteur de l'œuvre originale : Jakob Wassermann
- Producteur : Henry Deutschmeister
- Cadre : Roger Delpuech
- Directeur de production : Louis Wipf
- Scripte : Denise Morlot
- Chef décorateur : Max Douy
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Langue de tournage : Français
- Origines : France, Italie
- EOF : Non précisé
- Nationalité : Majoritaire français (France, Italie)
- Année de production : 1953
- Sortie en France : 04/06/1954
- Durée : 1 h 50 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 14125
- Visa délivré le : 29/03/1954
- Agrément : Inconnu
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Noir & blanc
- Cadre : 1.37
- Format son : Mono
- Interdiction : Aucune
Box-office & sorties
Diffusion TV
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Actualités & distinctions
A propos
Les préjugés ont décidément la vie dure : plus de 40 ans après sa mort, Julien Duvivier continue de traîner une réputation de simple artisan dont les quelques réussites seraient presque des accidents de parcours selon certains critiques. Même dans leur fascicule sur la rétrospective qu’elle lui dédiait l’année dernière, la Cinémathèque entretient cette « vérité ». La conclusion de leur texte annonce un lapidaire et définitif « dix chefs d’œuvres et au moins 5 grands films. Tout le reste est raté. » (...)
L’Affaire Maurizius, film méconnu, est le parfait exemple qui vient tordre le cou à de nombreuses légendes. Duvivier uniquement technicien inspiré ? Pas seulement, dans la mesure où sa mise en scène rentre souvent en diapason avec la tonalité d’une scène, d’un personnage ou de l’esprit d’un film. Duvivier simple artisan qui n’a rien d’un auteur ? Totalement faux, il a toujours collaboré à l’écriture de pratiquement tous ses films (à l’exception de sa période américaine). Dès son passage au parlant, les scénarios font régulièrement preuve d’un vision très personnelle de l’humanité.
Ici, il a signé seul l’adaptation et les dialogues de L’Affaire Maurizius, d’après un roman de Jakob Wasserman. Le scénario reposant énormément sur les comptes-rendus de dépositions ou d’entretiens, Duvivier opte pour une idée simple mais très originale : puisque seule demeure une mémoire lointaine ou des mots couchés sur papier, tous les flash-backs sont filmés dans des décors très dépouillés. On n’y trouve pour ainsi dire que les acteurs, des murs et le minimum de décor dont les protagonistes avaient besoin sur le moment (un chaise, un bureau, un téléphone etc.. ). Tout le reste est simplement inexistant : de grandes pièces vides, des décors qui ne semblent pas finis, des ruelles fermées par de grand panneaux noirs…
L’effet est double. Tout d’abord, Duvivier interroge la place de chaque personnage dans son environnement. Cela comprend bien-sûr le lieu mais aussi le temps. Car les flash-backs ne sont pas les seules séquences à proposer des décors vides et abstraits. Ainsi la cellule de Léonard Maurizius rappelle que pour lui le temps s’est arrêté depuis le procès ; l’appartement de son père (dont tous les meubles ont été vendus pour tenter de faire libérer son fils) évoque un personnage littéralement prisonnier d’une rancœur et d’une haine tenace qu’il n’a pas digérées en 20 ans. Quant au jeune héros, il se met, dans l’une des dernières scènes, à détruire sa chambre et donc le temps présent pour retourner en arrière à une époque où il avait gardé son innocence.
Car c’est aussi le deuxième effet atteint par Duvivier grâce à ce procédé, celui de montrer toute la noirceur de cette histoire et d’exprimer son pessimisme envers la société dans tout (ou presque) ce qu’elle englobe. De mémoire, nous avons rarement vu un film à ce point misanthrope. Pourtant Duvivier nous a habitué tout au long de sa carrière à cette vision dépréciative de l’homme (Panique, La Fin du jour, Voici le temps des assassins, Marie-octobre, Chair de poule, La Charrette fantôme, David Golder, La Chambre ardente…), mais jamais à ce point.
Duvivier piétine, étouffe, déchiquette la moindre once d’espoir qui pourrait subsister de cette fable non pas immorale mais bel et bien amorale. Rien ni personne n’en sort intact. La famille et la justice sont dépeintes avec une virulence extraordinaire qui donnerait presque la nausée à plusieurs reprises.
Il faut voir et entendre le laïus sur la justice de Anton Walbrook dans un rôle grotesque de pédophile ignoble et pathétique. La vérité ? Tout le monde s’en fout. Le monde tourne ainsi et chacun semble y trouver son compte. D’ailleurs son personnage est peut-être celui qui s’en sort le mieux dans le film ! Le pessimisme de Duvivier, en rien gratuit ou superficiel, est au contraire désespérément lucide face au cynisme des institutions malheureusement bien prégnant.
La démarche est sans doute démonstrative mais peut-on lui en vouloir d’aller au bout de sa plaidoirie ? On ressort en tout cas du film en état de choc, d’autant plus violent que rien ne nous préparait à ce déferlement de nihilisme.
La principale chose que l’on puisse reprocher à Duvivier durant sa longue et fructueuse carrière viendrait plutôt à sa direction d’acteur parfois maladroite. Ici quelques scènes sont entachées par la jeu de Claude Arlay (dans le rôle du fils du procureur) qui a du mal à trouver le ton juste pour bien faire passer l’émotion. Cela est heureusement souvent sauvé par la mise en scène de Duvivier qui n’a rien d’académique. Son utilisation des décors et de l’espace est l’un des plus pertinentes et intelligentes qui soit (comme celles des transparences qu’il utilisé régulièrement tout au long de sa carrière).
L’Affaire Maurizius est en tout cas l’un des joyaux les plus amers, grinçants et dérangeants de Julien Duvivier. Le monde n’est pas beau. C’est pour ça qu’il l’est.
Source : 1kult.com