Synopsis
Gustave Minda, dit Gu, s'évade de prison. Au même moment, un règlement de comptes liquide Jacques, avec qui s'était « mise » Manouche, l'amie de coeur de Gu, sans que sa fidélité intérieure en ait souffert. Le commissaire Blot se met sur l'affaire. Les frères Ricci, Jo et Paul, l'un à Paris, l'autre à Marseille, semblent impliqués. Gu arrive juste à temps pour tirer Manouche des griffes des hommes de Jo, qu'il liquide selon une manière qui ne trompe pas le commissaire Blot. Obligé de se « planquer », Gu ronge son frein, puis se replie sur Marseille où Manouche lui a préparé une villégiature. Juste à ce moment, Paul Ricci prépare l'attaque d'un fourgon de la banque, coup pour lequel il a besoin d'un associé. Pressenti, un nommé Orloff se récuse, mais lui indique Gu, qui a besoin de se refaire, et à qui l'honneur interdit de vivre aux crochets de Manouche. Le coup réussit. Tantôt à Marseille, tantôt à Paris, Blot suit calmement la piste, arrête Gu en feignant un règlement de comptes monté de toutes pièces. Gu tombe dans le piège ; voulant se justifier, ses paroles, enregistrées à son insu par la police, semblent trahir Paul. Mais Gu tient à laver son honneur : il s'évade à nouveau et aura le temps de liquider Jo, qui avait « doublé » tout le monde, avant d'être lui-même abattu par la police.
Source : © Fiches du Cinéma
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (22)
Production et distribution (3)
- Production déléguée : Les Productions Montaigne
- Exportation / Vente internationale : Editions René Château
- Distribution France : SN Prodis
Générique détaillé (16)
- Adaptation : José Giovanni
- Scénaristes : Jean-Pierre Melville, José Giovanni, Suzanne Durrenberger
- Directeur de la photo : Marcel Combes
- Auteur de la musique : Bernard Gérard
- Monteurs : Monique Bonnot, Michèle Boehm
- Ingénieur du son : Jacques Gallois
- Auteur de l'œuvre originale : José Giovanni
- Producteurs : André Labay, Charles Lumbroso
- Assistants opérateurs : Jean-Claude Boussard, Jacques Nibert
- Cadre : Jean Charvein
- Directeur de production : Alain Queffelean
- Assistantse monteuses : Ziva Postec, Catherine Moulin
- Chef décorateur : Jean-Jacques Fabre
- Mixage : Alex Pront
- Photographe de plateau : Vincent Rossell
- Régisseur général : Robert Porte
Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Film noir
- Langue de tournage : Français
- Origine : France
- EOF : Non précisé
- Nationalité : 100% français (France)
- Année de production : 1966
- Sortie en France : 01/11/1966
- Durée : 2 h 30 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 31941
- Visa délivré le : 02/11/1966
- Agrément : Oui
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Noir & blanc
- Cadre : 1.66
- Format son : Mono
Box-office & sorties
Box Office
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Diffusion TV
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Sorties à l'international
Pays | Distributeur | Acheteur | Date de sortie | Titre local |
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Actualités & distinctions
A propos
Réception critique
Censuré, interdit au moins de 18 ans, Le Deuxième souffle de Jean-Pierre Melville ne laisse pas la presse indifférente.
« Après des débuts prometteurs, une période de films inégaux, [Jean-Pierre Melville] nous donne son chef-d’œuvre. Et peut-être bien un chef-d’œuvre du cinéma » affirme Michel Duran qui reconnaît dans Le Canard Enchaîné, avoir « goûté un plaisir total». « Cette œuvre », Michel Aubriant du Nouveau Candide « ne sait pas très bien par quel bout la prendre, tant elle est riche, surprenante, déroutante, insolite, insolente ». « Plein de grands moments de cinéma, [Le Deuxième souffle] est une œuvre exemplaire et qui fera date » applaudit Robert Chazal dans France Soir. Jean-Louis Bory n’éprouve pas le « besoin d’attendre pour savoir si [le] film vaudra le coup ou non. Les premières images, les premiers bruits surtout (…) et l’on est fixé. Pas besoin non plus de se précipiter pour en écrire. Mieux vaut laisser à ces images et à ces bruits le loisir de bourgeonner à l’intérieur de soi » conseille-t-il à ses lecteurs du Nouvel observateur. Ce « film que [Henry Chapier] considère le plus achevé de ceux qu’à réalisés Jean-Pierre Melville ne représente pas seulement une importante étape dans sa carrière de metteur en scène mais aussi, écrit le critique de Combat, une sorte de manifeste de cinéma classique, tel qu’on peut le concevoir de nos jours. »
La mise en en scène du Deuxième souffle intéresse la critique. « Melville a beaucoup de talent, reconnaît Louis Chauvet dans Le Figaro, il imprime aux séquences les plus banales (…) un style original, un mouvement qui s’accorde au rythme général et le soutient ». Jean Rochereau met en garde le public devant un film qui « dure deux heures trente minutes et se promène à un rythme lent. Seulement, retenez bien ceci, précise-t-il dans les colonnes de La Croix, il n’y a, semble-t-il, dans le film de Melville, ni un plan, ni un mot qu’on puisse couper sans rompe l’équilibre de l’ensemble ». Le réalisateur s’évertue à « filmer selon suivant la durée réelle. Quand il décrit le hold-up (…) tout est soigneusement montré : y compris l’attente fastidieuse et angoissante de l’arrivée du camion blindé » insiste Claude-Marie Tremois dans Télérama. Pierre Marcabru y décèle « la perfection même du cinéma américain au service d’une réalité, d’une sensibilité française. Le détail s’impose toujours, et ce détail est toujours juste (…). Pas un mouvement inutile. Ce qu’il faut, rien de plus » conclut-il dans Arts. Les « personnages sont intégrés à un décor où l’on reconnaît la magistrale science de l’atmosphère qui caractérise l’art de Melville. Rien, dans ses films, n’a jamais l’air d’être mis en scène : les objets, le paysage sont là comme les gens, avec leurs poids de vie, de passé, de présence » souligne Marcel Martin dans Les Lettres françaises.
A l’unanimité, les critiques portent en triomphe une interprétation qui a « le poids de l’évidence. Lino Ventura, Raymond Pellegrin, Paul Francoeur et tous les autres (…) posent sans hésitation leurs pieds et leurs regards » assure Madeleine Garrigou Lagrange aux lecteurs de Témoignage chrétien. « Paul Meurisse en inspecteur retrouvé de la série des Monocle, c’est dans un certain sens, rapporte Albert Cervoni pour France Nouvelle, une convention, une concession mais une convention et une concession qui passent grâce au rigoureux ajustement des dialogues et du style d’interprétation ». « Lino Ventura y trouve (…) son plus solide personnage. Il n’incarne plus, ici, un héros invulnérable, peu expressif ou rigolard, mais un homme de 46 ans, qui a souffert et ne voit guère la vie en rose » souligne Henri Marc dans Le Populaire. « Mais il faut ajouter, s’empresse de noter Etienne Fuzellier pour L’Education nationale, que les personnages secondaires du Deuxième souffle sont tous remarquables, jusqu’au moindres silhouettes ». Avec Le Deuxième souffle, écrit Pierre Ajame dans Les Nouvelles littéraires, « Melville démythifie jusqu’à l’os et il y autant plus de mérite que sa distribution comptait quelques-uns des interprètes les plus hypothéqués par un certain cinéma français : celui de La Patellière et de Lautner ».
La trame scénaristique du Deuxième souffle suscite des divergences. Dans L’Aurore, Claude Garson fait part de son « seul regret : l’indulgence avec laquelle est représentée cette pègre qui empoisonne la vie publique et qu’on souhaiterait voir honnie par tous les spectateurs ». « L’honneur des truands, la complicité des flics et des assassins, tout ça est purement symbolique. C’est de la dignité humaine qu’il s’agit, et pas d’autre chose » rétorque Samuel Lachize dans L’Humanité. « Et peut-être aussi que le cinéaste va (…) jusqu’à mettre en cause, d’une façon générale, un système où certaines méthodes destinées à obtenir plus facilement les aveux des gangsters et leur condamnation » poursuit Yvonne Baby du Monde. Annie Coppermann ne peut en douter : « ce film (…) sort nettement du lot des innombrables policiers produits chaque année par le cinéma français ». « C’est l’un des rares films à la fois vraiment noir (qui rappelle, par sa dureté et sa sobriété, l’excellent film américain The Killers) et, paradoxalement, romantique » soutient-elle dans Les Echos. « Sans doute le déroulement réel de cette aventure ne ressembla pas à une tragédie. Jean-Pierre Melville la magnifia sans pour autant la faire paraître moins authentique, bien au contraire » constate Claude Mauriac du Figaro Littéraire qui termine : « Le Deuxième souffle moins orchestré aurait fait moins vrai. »
Source : cinematheque.fr
« Dernier film en noir et blanc de Jean-Pierre Melville, Le Deuxième Souffle est l'un de ses titres majeurs. Il y procède à une synthèse parfaite des éléments contenus dans ses polars précédents, et annonce l'épure stylistique de la trilogie en couleur avec Alain Delon. Le film supprime les détails pittoresques attachés à la description de la pègre et récuse l'idée de réalisme (c'est le premier pas vers l'abstraction glacée du Samouraï) tout en se débarrassant d'un certain folklore. La notion de morale, si importante chez les gangsters, est bafouée tout au long du récit, rythmé par les mensonges et les doubles jeux. Gu (Lino Ventura, admirable), dénué du charme romantique des bandits, ne connaît que le règne de la violence et de la fuite. Melville ne se livre à aucune apologie du gangstérisme, mais il s'identifie à des hommes qui vivent hors du monde et de toute contingence sociale. Paul Meurisse interprète le plus beau personnage de flic de toute l'œuvre de Melville. La scène où il reconstitue en présence de témoins l'échange de coups de feu survenu dans un bar, tournée en un seul plan, constitue un admirable morceau d'anthologie, tout à fait représentatif de la maîtrise technique et narrative du cinéaste. »
© Olivier Père, "Les Inrocks"