Synopsis
André, pianiste virtuose et Mika Muller, PDG des chocolats Muller, se remarient à Lausanne après une première et très brève union des années auparavant. André avait alors épousé Lisbeth dont il a eu un fils, Guillaume. Le jour de l’anniversaire de ses six ans, alors qu’ils étaient de passage en Suisse chez Mika, Lisbeth se tue dans un accident de voiture. La jeune Jeanne Pollet, qui prépare le concours de piano de Budapest, apprend incidemment qu’elle a failli être échangée le jour de sa naissance avec Guillaume Polonski. A la recherche de ses origines et d’un mentor, Jeanne va pénétrer dans une famille qui n’est pas la sienne.
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (12)
Production et distribution (5)
- Production déléguée : mk2 films
- Coproduction : France 2 Cinéma
- Productions étrangères : Cab Productions, RTS - Radio Télévision Suisse
- Exportation / Vente internationale : mk2 films
- Distribution France : mk2 films
Générique détaillé (19)
- Producteur délégué : Marin Karmitz
- Adaptation : Claude Chabrol, Caroline Eliacheff
- Directeur de la photo : Renato Berta
- Auteur de la musique : Matthieu Chabrol
- Assistantes à la réalisation : Cécile Maistre, Isabelle Vossart
- Monteuse : Monique Fardoulis
- Ingénieur du son : Jean-Pierre Duret
- Costumes : Élisabeth Tavernier
- Auteur de l'œuvre originale : Charlotte Armstrong
- Assistant opérateur : Jean-Paul Toraille
- Cadre : Michel Thiriet
- Directeur de production : Yvon Crenn
- Attachée de presse (film) : Monica Donati
- Assistants monteurs : Rodolphe Molla, Florence Poulain, Sylvie Lager
- Scripte : Aurore Chabrol
- Décors : Ivan Niclass
- Bruitage : André Naudin
- Mixage : Claude Villand, Pascal Vuillemin
- Photographe de plateau : Jérémie Nassif
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Drame psychologique
- Langue de tournage : Français
- Origines : France (80.0%), Suisse (19.0%)
- EOF : Oui
- Nationalité : Majoritaire français (France, Suisse)
- Année de production : 2000
- Sortie en France : 25/10/2000
- Durée : 1 h 39 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 99.295
- Visa délivré le : 13/10/2000
- Agrément : Oui
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Cadre : 1.85
- Format son : Dolby SRD
Box-office & sorties
Box Office
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Diffusion TV
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Sorties à l'international
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Actualités & distinctions
Actualités (12)
Sélections (14)
Festival International du Film Francophone de Namur (FIFF)
Belgique, 2008
Coup de cœur à Isabelle Huppert
Palmarès (2)
Festival des films du monde de Montréal
Canada, 2000
Prix d'interprétation féminine : Isabelle Huppert
Délégations (4)
Festival du Film Français à Acapulco
Mexique, 2000
Adaptation et/ou dialoguiste : Caroline Eliacheff
Acteur : Anna Mouglalis
A propos
Point de vue
"Que répondez-vous aux gens qui prétendent que Claude Chabrol n’a plus fait de bon film depuis 1995 (date de sortie de La Cérémonie) ?" "Que ce sont des cons ! Vous êtes des cons !", avait répondu le réalisateur, avec son humour habituel, dans la fameuse « boite à questions » de l’émission "Le Grand Journal".
Force est de reconnaître que Merci pour le chocolat fait partie des films qui feraient clairement mentir les défenseurs de cette thèse douteuse. Douteuse, car si on est en droit de ne pas être personnellement touché par les derniers Chabrol – par les histoires qu’ils racontent, du moins – il est indéniable qu’ils reflètent tous, à leur manière, le sommet de son art, témoignant, du premier au dernier plan, d’une maîtrise absolue.
L’histoire de Merci pour le chocolat est en totale osmose avec l’univers du réalisateur ; on y retrouve en effet plusieurs de ses thèmes fétiches : le mensonge, l’ambiguïté, le mystère. Mais c’est surtout, de son propre aveu, une œuvre sur la perversité, le mal.
Chabrol orchestre avec une précision géniale cette valse – ou cette marche funèbre, comme celle de Litz dont André enseigne toutes les nuances à Jeanne dans le film – étrange et ambigüe entre des personnages tous emmenés, plus ou moins inconsciemment, dans une mécanique aussi insondable que glaciale. Il met tout son art à en décrire les rouages inquiétants, derrière des apparences calmement trompeuses. A rendre compte, également, des relations entre les différents personnages, avec un sens du cadre et de la nuance qu’on lui connaissait déjà depuis longtemps mais qui atteint ici une perfection remarquable
Les prestations des comédiens y sont pour beaucoup dans la réussite du film. Chabrol, s’il donnait volontairement très peu d’indications, était à sa manière – les acteurs et actrices qui ont travaillé avec lui l’ont unanimement rappelé, à l’occasion de sa récente disparition – un remarquable directeur d’acteurs. Merci pour le chocolat a ainsi révélé Anna Mouglalis (même s’il s’agissait de son quatrième rôle au cinéma), qui a d’ailleurs évoqué le tournage du film pour un dossier de "Télérama" : "Plutôt que de diriger les acteurs, il aimait les mettre face à face et les laisser mariner. [...] Un jour, par exemple, il me semblait avoir eu une intonation très fausse, presque absurde. J’ai expliqué à Chabrol que je voulais refaire la prise en lui expliquant que j’avais parlé faux. Il m’a répondu que j’avais eu, au contraire, une intonation rare".
Dans le film, le personnage interprété par Anna Mouglalis, sa venue à Lausanne et son apparition dans la vie des Polonski, a une forte portée symbolique. Son « intrusion » dans le quotidien fait de mensonges et d’apparences de la famille du grand pianiste joué par Jacques Dutronc va provoquer de profonds – et irréversibles – bouleversements, que Chabrol souligne très bien à travers ses choix de réalisation.
Le début de Merci pour le chocolat est un modèle de construction, à la fois simple et efficace : le film s’ouvre sur un gros plan sur le visage d’Isabelle Huppert (parti pris logique, vu son influence et son importance au sein de l’histoire) ; puis, passée la scène du mariage, viennent les plans sur un bateau s’approchant de Lausanne, tandis que le générique défile. Apparaissant d’abord au loin, il est ensuite cadré de de profil, avant d’apparaître en arrière plan tandis que la caméra cadre la mère de Jeanne dans un café près du port. On ignore le lien entre ce bateau et les personnages du film – probablement n’y en a t-il aucun de concret. On peut y voir, en revanche, un symbole : le bateau figure quelque chose qui vient de loin (du passé) et dont la venue apporte quelques changements encore inconnus ; ce qui résume très bien la base de l’intrigue du film. Il évoque aussi l’idée d’un voyage, et du retour ; or les différents personnages vont tous être amenés à se tourner vers leur passé.
Jacques Dutronc est parfait dans le rôle du musicien aussi inspiré et sympathique que distrait et (étrangement) aveugle. Il livre ici une de ses meilleures compositions, avec son rôle de Van Gogh dans le film éponyme de Maurice Pialat (autre immense metteur en scène français disparu). Et que dire d’Isabelle Huppert… Merci pour le chocolat est sa sixième collaboration avec Claude Chabrol, qui lui avait déjà offert des rôles superbes dans (chronologiquement) Violette Nozière, Une Affaire de Femmes, Madame Bovary, La Cérémonie et Rien ne va plus. Revoir ces films permet de mesurer le talent et les possibilités de cette immense actrice, tant elle y joue des partitions aussi inspirées que très différentes les unes des autres. Ici elle incarne Mika, personnage central du film, puisque tout – et tous – tournent, d’une certaine façon, autour d’elle ; c’est donc logiquement que dans de nombreuses scènes, la réalisation s’attache, très habilement, à rendre compte de son point de vue, de ses émotions, de ses secrets. Huppert exprime le mystère et les subtilités de son personnage dans la moindre de ses intonations et de ses regards – inspirant tour à tour la perplexité, le malaise, la peur et une certaine forme de compassion. Chabrol, qui comprenait mieux que beaucoup d’autres réalisateurs comment mettre sa caméra au service de l’émotion et des idées, saisit parfaitement celles qu’Isabelle Huppert exprime dans les différentes scènes, jusqu’au magistral dernier plan rythmé par la marche funèbre de Litz. Merci pour le chocolat est un exemple saisissant de l’échange profond qui peut s’opérer entre un metteur en scène et son actrice, dont la composition fut justement récompensée par le prix d’interprétation féminine du Festival de Montréal, en 2000.
La réalisation de Chabrol n’est pas de celles dont on peut aisément remarquer les effets ; totalement dénuée d’artifices, elle parait témoigner d’une simplicité aussi trompeuse que les apparences bourgeoises qu’il aimait tant filmer. En réalité, la position de la caméra et ses mouvements (souvent discrets) étaient soigneusement pensés et calculés en fonction de l’impression qu’il voulait communiquer dans chaque séquence. Par exemple dans Merci pour le chocolat, lorsque Jeanne rejoint Guillaume (Rodolphe Pauly) dans la cuisine après que celui-ci ait été ébouillanté du fait d’une « maladresse » de sa belle-mère Mika, la caméra est volontairement inclinée, avant de redevenir « droite », comme initialement (avant l’arrivée de Jeanne) ; ce bouleversement discret des perspectives, ce déséquilibre suggéré par la position intermédiaire (inclinée) de la caméra symbolise un élément perturbateur, celui qu’incarne le personnage de Jeanne, qui ébranle le monde d’apparences et de mensonges dans lequel vit la famille Polonski.
Le film est truffé de plans significatifs, qui soulignent le sens de l’histoire et les rapports entres les personnages. Ils se font parfois écho les uns les autres ; ainsi le premier regard entre Jeanne et Mika a lieu à travers une vitre, qui prend ici une dimension symbolique (comme un miroir séparant deux réalités, le présent et le passé). Plus tard, lorsque Mika s’approche du tableau de Lisbeth, celui-ci évoque clairement le plan sur le visage de Mouglalis.
Chabrol filme souvent Mika en arrière plan : dans la scène où Jeanne explique la raison de sa venue à André Polonski, elle apparait derrière le visage, filmé en gros plan, de la jeune femme ; plus tard, tandis qu’André et Jeanne jouent au piano, on l’aperçoit passer d’une pièce à l’autre, comme une présence qui rôde. A chaque fois, l’objectif est de souligner son omniprésence, son ressenti et son point de vue sur les événements. A d’autres moments la caméra se resserre uniquement sur elle, sur sa solitude et sur ses pensées (obscures) ; il y a notamment ce zoom glacial sur son visage aux yeux grands ouverts, lors de ses nuits sans sommeil.
L’harmonie parfaite entre l’interprétation et la mise en scène de Merci pour le chocolat évoque un peu les parties de piano à quatre mains que jouent les personnages incarnés respectivement par Jacques Dutronc et Anna Mouglalis, dans des scènes qui rappellent d’ailleurs, à leur manière, les liens profonds unissant la musique et le cinéma.
Un film aussi fin et nuancé que le toucher d’une grand pianiste, qui constitue l’une des preuves les plus saisissantes du génie de son auteur.
Source : citizenpoulpe.com