Synopsis
Gilbert Valence est un comédien de théâtre, son talent et sa longue carrière lui ont valu les plus grands rôles. Il tient en ce moment Béranger 1er dans "Le Roi se meurt" d'Eugène Ionesco. Un soir, à l'issue de la représentation, la tragédie entre dans sa vie ; il apprend qu'un accident vient de coûter la vie à sa femme, sa fille et son beau-fils.
Le temps passe, la vie recouvre ses droits. Gilbert Valence désormais se partage entre son petit-fils qu'il adore et le théâtre. Il est maintenant Prospéro, le héros Shakespearien de "La Tempête". Il a repris ses habitudes : le café quotidien et la lecture du journal au bar, les répétitions et les représentations. Il fascine même la jeune actrice qui joue Miranda tous les soirs à ses côtés. Mais il n'a plus le coeur à se lancer dans une aventure...
Son agent lui propose un rôle de premier plan dans un téléfilm avec les ingrédients à la mode : drogue, sexe et violence. Il n'a pas mené une telle carrière pour accepter aujourd'hui de se compromettre dans une entreprise qui le répugne, sous prétexte que cela rapportera beaucoup d'argent .
Un jour où un metteur en scène américain lui propose de jouer dans "Ulysse", une adaptation de Joyce, il accepte avec enthousiasme. Le personnage à incarner est un second rôle. Le texte est court mais le délai pour l'apprendre, en anglais, est bref...
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (15)
Production et distribution (6)
- Production déléguée : Gemini Films
- Coproduction : France 2 Cinéma
- Production étrangère : Madragoa Filmes
- Exportation / Vente internationale : Gemini Films
- Distribution France : Gemini Films
- Agence de presse France : Le Public Système Cinéma
Générique détaillé (14)
- Producteur délégué : Paulo Branco
- Scénariste : Manoel De Oliveira
- Directrice de la photo : Sabine Lancelin
- Assistants à la réalisation : Olivier Bouffard, José Maria Vaz Da Silva
- Monteuse : Valérie Loiseleux
- Ingénieur du son : Henri Maïkoff
- Costumes : Isabel Branco
- Auteurs de l'oeuvre originale : Eugène Ionesco, William Shakespeare, James Joyce
- Assistant son : Yves-Marie Omnès
- Directeur de production : Philippe Rey
- Attachés de presse (film) : Bruno Barde, Sophie Bataille
- Scripte : Júlia Buisel
- Décors : Yves Fournier
- Mixage : Jean-François Auger
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Comédie dramatique
- Thèmes : Vieillesse
- Langue de tournage : Français, Anglais
- Origines : Portugal, France
- EOF : Oui
- Nationalité : Minoritaire français (Portugal, France)
- Année de production : 2001
- Sortie en France : 12/09/2001
- Durée : 1 h 30 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 99.956
- Visa délivré le : 19/07/2001
- Agrément : Oui
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Cadre : 1.66
- Format son : Dolby SR
Box-office & sorties
Box Office
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Diffusion TV
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Sorties à l'international
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Actualités & distinctions
Actualités (6)
Sélections (6)
A propos
Analyse du film
Scène clé : Un vagabond, armé d'une seringue, dépouille Valence et le contraint à rentrer chez lui en chaussette. Le vagabond est une première apparition de la mort, une seringue moderne prenant la place d'une faucille désuète. Valence s'enfonce dans la nuit comme à la fin du Guépard de Visconti, le Prince s'éloignait dans la rue ou, peut-être, comme Tom Doniphon après avoir tué Liberty Valence s'éloignait d'un monde où il n'avait plus sa place.
Message essentiel : Un choc émotionnel ne brise pas immédiatement. Valence semble faire face mais nous convie à une somptueuse élégie funèbre. Le métier, la dignité d'acteur sont ce qui résistera le plus longtemps. Valence sait, pour avoir jouer Shakespeare, qu'il est fait de l'étoffe dont sont fait les songes. Et cette étoffe le protège et transfigure son quotidien. Mais lorsque l'étoffe se déchire sous les exigences d'un metteur en scène aussi perfectionniste que lui, alors le masque tombe et la mort peut venir.
Chaque jour, Valence cet homme, qui est beau, qui est célèbre, qui est un maître reconnu dans sa partie (comédien), s'en va vivre son quotidien sans apparemment se soucier de ces morts brutales racontées dans le prologue. Savait-il déjà avant goûter les instants de l'existence ? Impossible à dire, tandis qu'il savoure le temps qui passe dans les rues, jouit de son rituel café-journal, à sa place préférée, dans son bistrot favori, se choisit de splendides chaussures anglaises, joue et rit aux éclats avec son petit-fils. C'est la vie même - un bonheur sensuel, immédiat, dont chaque seconde est captée, partagée.
Pourtant, une distance s'est instaurée, une glaçure. Elle le tient, dans le monde, plus éloigné qu'il ne l'était naguère sur scène. Au cours d'une succession de scènes sans paroles, tournées avec une élégance souveraine, Valence apparaît le plus souvent de l'autre côté d'une vitre(la grande roue et la statue de la place de la Concorde vue depuis la voiture) ou d'une vitrine (le café ou le shopping avec robes,tableau et chaussures). Il évolue dans un autre espace sonore, des reflets s'interposent.
Est-il vraiment là, quand le siècle va basculer, cet homme magnifique dans les rues de Paris en hiver, magnifiquement filmées ? Oui, puisqu'il peut encore se fâcher bien fort si on veut lui imposer de tourner dans un téléfilm où l'appât du gain est supposé pallier l'obscénité télévisuelle. Oui, puisqu'il refuse de se lasser berner par une amourette sans lendemain. Mais, en même temps, il refuse de se laisser prendre par la vie et ne voit plus que des symboles (le mot fraternité sur la statue, le goûter dans le sac de l'enfant). Les étreintes sont sont brèves (au lit le matin) et rares (l'école puis les voitures télécommandées).
Après l'agression, il s'en ira dans la nuit, paisible et pieds nus. Mais, après cet avertissement, le spectateur a déjà deviné que seul le discours est encore assuré. La mort prendra alors les traits de John Malkovitch. Avec lui, Valence tentera un ultime pari : apprendre en trois jours le texte si difficile du personnage de Mulligan de l'Ulysse de Joyce. Il atteint sa limite. Il ne peut éviter deux ou trois erreurs : autant d'accrocs dans l'étoffe des rêves, l'étoffe se déchire, l'acteur rentre seul : le roi est mort.
Source : cineclubdecaen.com