Attaché en qualité de petit employé à une grosse entreprise commerciale, Horcier se rend en Indochine pour y occuper son poste. Il accepte de se charger d'un paquet contenant une forte somme d'argent, mais se la fait voler. Les trafiquants à qui il devait la remettre ne veulent pas croire à son récit et le menacent. Très vite, la vie devient intenable à Saïgon et Horcier, risquant à tout moment d'être victime d'un attentat, décide de s'enfuir. Mais déjà les tueurs sont à ses trousses et il ne leur échappe que de justesse en se réfugiant dans la chambre d'une jeune eurasienne, Anh, qui accepte d'abord de le garder pendant la nuit, puis de le conduire, contre un forte somme, dans un village des environs où demeure sa famille. Le village, situé près d'une digue, objet des convoitises françaises et « viets », fait partie du « no man's land » et, après l'avoir atteint non sans difficultés, Horcier constate que ses habitants sont dans un état de dénuement extrême. Les villageois voient d'un très mauvais oeil l'installation chez eux d'un Français qui risque d'attirer des représailles de la part des Viets et Horcier lui-même étouffe dans cette atmosphère pesante. Mais très vite, il apprend à aimer ces gens simples et peu à peu naît en lui le désir de leur venir en aide. Pour eux, il obtiendra des médicaments et de la nourriture en fraude. Mais son ardeur croissant avec son esprit de dévouement, il décide de s'attaquer à la source de tous les maux : la digue, dont la rupture éloignerait la guerre et ramènerait par l'inondation la fertilité des rizières. N'ayant pas réussi à convaincre l'état-major, il entreprend de faire lui-même sauter la digue. Il y parviendra avec l'appui d'Anh, mais paiera son action du sacrifice de sa vie, non sans que la jeune fille ait eu le temps de lui avouer son amour.
Source : © Fiches du Cinéma