Synopsis
Max a cinquante ans passés lors du coup d'état de 73 au Chili. Terré chez lui pour éviter les balles des militaires putschistes, il se souvient de l'autre guerre qu'il a vécue à Londres dans les années quarante, pendant laquelle il avait rencontré un autre aviateur, français celui-là... Antoine... À l'époque, il avait eu du mal à reconnaître en cet aviateur aguerri et vieillissant, l'homme qu'il avait vu surgir du ciel et atterrir à côté de chez ses parents, dans un village du Chili en 1932... Antoine, le héros de son enfance, pourtant celui qui a initié Max à l'aviation, et aussi, sans peut-être même le savoir, aux merveilles...
Alors qu'un livre semble tisser un lien secret entre les deux hommes, les destins d'un pilote et son jeune apprenti se croisent tout au long du 20e siècle entre le Chili et l'Europe.
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (10)
Production et distribution (6)
- Production déléguée : Elzévir Films
- Coproduction : Gemini Films
- Productions étrangères : Atlantis Films, Revolver, Impossible Films
- Production associée : Backup Films
- Exportation / Vente internationale : Bavaria Film International
- Distribution France : Gemini Films
Générique détaillé (14)
- Producteurs délégués : Denis Carot, Marie Masmonteil
- Scénariste : Raoul Ruiz
- Directeur de la photo : Ion Marinescu
- Auteur de la musique : Jorge Arriagada
- Assistant à la réalisation : Christophe Jeauffroy
- Monteuse : Valeria Sarmiento
- Ingénieur du son : Philippe Morel
- Cadre : Tudor Mircea
- Directeurs de production : Hervé Duhamel, Felicia Cernianu
- Monteur son : Georges-Henri Mauchant
- Assistante monteuse : Béatrice Clérico
- Scripte : Camille Brottes
- Décors : Bruno Beaugé
- Mixage : Gérard Rousseau
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Drame
- Thèmes : Guerre
- Langue de tournage : Anglais, Français
- Origines : Roumanie, Italie, Espagne, France
- EOF : Non précisé
- Nationalité : Majoritaire français (Roumanie, Italie, Espagne, France)
- Année de production : 2004
- Sortie en France : 01/06/2005
- Durée : 1 h 46 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 105.319
- Visa délivré le : 20/05/2005
- Agrément : Oui
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Format son : Dolby SRD
Box-office & sorties
Box Office
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Sorties à l'international
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Actualités & distinctions
Actualités (1)
Sélections (8)
BAFICI - Festival international du cinéma indépendant de Buenos Aires
Argentine, 2006
Out of Competition
A propos
Point de vue
Les petits princes abondent dans le cinéma de Raoul Ruiz, Peter Pan vampires régnant sur une île maudite (La Ville des pirates) ou gamins traversant le miroir pour vivre d'homériques métamorphoses (Les Destins de Manoel). Il n'est donc pas étonnant de retrouver un jeune garçon dans Le Domaine perdu, enfant porté à scruter le bleu du ciel pour se raconter des histoires, et d'ailleurs le cinéma de Raoul Ruiz est un théâtre d'illusions baroque et fantastique où il ne faut s'étonner de rien.
Facétieux magicien, ce cinéaste d'origine chilienne est l'auteur de cette expression lancée comme un pied de nez au "Tout travelling est affaire de morale" de Jean-Luc Godard : "Tout travelling est affaire de mélancolie." Outre un goût effréné de la pitrerie, il faut y voir l'éternelle tentation d'un exilé de revisiter les sites embaumés de son pays.
Hormis une parenthèse située à Londres, dans les années 1940, Le Domaine perdu, film à la chronologie éclatée où on peut voir dans le personnage de Max un double de l'auteur, évoque le Chili sur trois périodes. En 1932, Max rêve d'épopées aériennes lorsqu'il voit atterrir près de chez ses parents un aviateur, Antoine, qui devient son héros.
UNE VIRTUOSITÉ FILMIQUE
En 1973, pendant le coup d'Etat, les balles des militaires putschistes lui rappellent les raids de la seconde guerre mondiale au cours de laquelle il retrouva un Antoine vieillissant dont il devint l'instructeur. Bien des années plus tard, Max boit une eau de vie avec Antoine, donné pour mort depuis qu'il n'était pas revenu d'une mission nocturne effectuée contre les Allemands ; cheveux blancs et voix enrouée, les deux hommes reprennent le fil d'une conversation interrompue par la cruauté des réalités terrestres, et répondent en écho aux images du film précédent de Raoul Ruiz, Dias de campo, où deux vieillards ressassaient le temps de leur jeunesse dans un bar de Santiago.
Reflet du Chili de l'enfance de Raoul Ruiz, le "domaine perdu" est aussi un hommage au Grand Meaulnes, dont Max, le héros, a fait son livre de chevet, et dont Antoine, l'aviateur, prétend qu'il raconte sa propre vie. Sur le thème de la disparition et du revenant, Ruiz s'offre un mirage qui n'est autre que le bal masqué du roman d'Alain Fournier, où Antoine joue le rôle du fiancé fantôme d'Yvonne de Galais, séquence proustienne qui nous rappelle que le cinéaste adapta Le Temps retrouvé.
Deux autres références littéraires hantent le film. Francisco Coloane, patriarche des lettres chiliennes, ami de Pablo Neruda, qui multiplia les récits de navigation de la Terre de Feu à l'Antarctique, mis en scène pirates, chercheurs d'or et chasseurs de phoques, et dont l'oeuvre était traversée par la quête d'un père susceptible de remplacer le sien, perdu alors qu'il avait 7 ans. Et Saint-Exupéry, symbole du pilote à la conquête d'un royaume interdit, auteur de Vol de nuit, où l'aventurier des airs affronte le ciel de l'Amérique du Sud.
L'adhésion que l'on peut ressentir à l'égard de ce film où Raoul Ruiz, comme toujours, fait preuve d'une virtuosité filmique et d'un indéniable sens esthétique, dépend sans doute du degré de connivence avec ces livres, mythiques pour certains. Ceux que les mondes d'Alain Fournier et de Saint-Exupéry laissent de marbre pourront être déphasés par ce conte en hélices. Ils pourront être sensibles au non-sens dont Ruiz fait un usage discrètement poignant, à l'image de cette Yvonne du bal des fantômes dont les mots s'emballent et qui confesse : "Je ris parce que je suis sérieuse." Il leur faudra toutefois accepter le jeu d'un Grégoire Colin qui, poussé à jouer un mécréant sceptique, finit par donner l'impression d'être ailleurs, loin de ces horizons troublés mais enchantés.
© Jean-Luc Douin, "Le Monde", 31/05/2005