Dilettante et épicurien, le docteur Leparoux habite en Normandie la plus exquise demeure qu'un honnête homme puisse imaginer. Nous le voyons au début de la dernière guerre, accepter de soigner les Allemands aussi bien que les Français, puis les Anglais et les maquisards qui se présentent. Pour lui, qui se défend de choisir, tout homme a droit à ses soins et à son attention. Son dévergondage vient nous surprendre en pleine sympathie : il couche (on ne peut même pas dire qu'il a pour maîtresse), il couche avec une charmante petite dont la spécialité justement consiste à faire ça n'importe quand, avec n'importe qui. Au mieux donc avec tous les maquisards, elle combat courageusement avec eux lorsque le moment en est venu. Par ailleurs, la fille du docteur n'est pas heureuse en ménage ; un grand amour sincère de part et d'autre naît entre elle et l'officier allemand qui habite chez elle. Le docteur approuve et soutient la jeune femme, et une fois venue la défaite allemande, l'aide à fuir avec son amant, en donnant des vêtements civils à celui-ci. Les Allemands ensuite trouvent la tunique de l'officier et fusillent immédiatement Leparoux, se méprenant sur ce qui s'est passé : les villageois et les maquisards voulaient aussi du reste fusiller leur médecin, coupable d'avoir « trahi » en soignant les vaincus. Et la mort de la jeune fille du maquis, qui a voulu prévenir son ami médecin, ne servira à rien, pas plus que cette guerre inutile et tous les combats que les hommes se livrent depuis que le monde est monde.
Source : © Fiches du Cinéma