Synopsis
Paris, 7 janvier 1958. Ernest Ripper vient d'apprendre le refus du manuscrit de son premier roman, "Le Jugement dernier". Maryse, son ex-petite amie et éditrice des traductions qu'il effectue pour une collection de roman à l'eau de rose, ne l'a pas ménagé en lui annonçant la nouvelle. Il se rend au Lapin Chasseur, où l'attend un mystérieux admirateur qui l'appelle régulièrement au téléphone pour le rencontrer. L'admirateur se présente, il s'appelle Joseph Arcimboldo, et affirme être le tueur qui assassine des jeunes femmes blondes dans le XVIIIe arrondissement depuis quelques mois. Il fait une proposition à Ernest: écrire sa biographie de criminel, dont il lui fournira tous les détails. Ernest est réticent, mais une épaisse enveloppe d'argent l'empêche de refuser sur le champs. Un pacte diabolique s'installe entre les deux hommes qui se voient régulièrement. Joseph entraîne Ernest dans des boîtes de strip-tease et il se pavane en évoquant ses exploits meurtriers. Ernest se prend au jeu de l'écriture d'autant plus facilement qu'il trouve un éditeur pour ce roman. Un soir, Joseph l'invite à le suivre dans une des ses sorties nocturnes pour lui faire sentir le parfum de la traque. Au détour d'une rue, la victime est au rendez-vous, mais le crime échoue. Plusieurs éléments troublants sèment le doute dans l'esprit d'Ernest: Joseph est-il l'assassin qu'il prétend être? Serait-il un imposteur? Ernest achève la rédaction de son roman et, alors qu'il s'apprête à donner le manuscrit à son éditeur, il aperçoit Joseph qui l'observe aux jumelles depuis l'immeuble d'en face. Une violente dispute éclate entre les deux hommes car Joseph veut s'emparer du manuscrit dont il revendique la paternité...
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (7)
Production et distribution (1)
- Production déléguée : Alizés Films
Générique détaillé (11)
- Producteurs délégués : Pierre Roitfeld, Guillaume Roitfeld
- Scénaristes : Jean-Pierre Gattegno, Gilles Morris Dumoulin, Raoul Ruiz
- Directeur de la photo : Ion Marinescu
- Auteur de la musique : Jorge Arriagada
- Monteuse : Valeria Sarmiento
- Producteur : Denis Karvil
- Cadre : Tudor Mircea
- Monteur son : Georges-Henri Mauchant
- Scripte : Yannick Charles
- Directrice de casting : Medeea Marinescu
- Mixage : Gérard Rousseau
Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Drame
- Thèmes : Suicide, Littérature
- Langue de tournage : Français
- EOF : Non précisé
- Nationalité : 100% français
- Année de production : 2003
- Sortie en France :
- Durée : 1 h 41 min
- Etat d'avancement :
- Agrément : Inconnu
- Formats de production : Super 16
- Type de couleur(s) : Couleur
- Cadre : 1.66
Actualités & distinctions
Sélections (7)
Festival du film de Los Angeles (IFP)
Etats-Unis, 2004
International Showcase
A propos
Raoul Ruiz nous plonge dans les méandres de la création littéraire et décrit la dérive d'une société avide de reconnaissance.
En ouvrant son film sur le suicide d'un jeune artiste en manque de notoriété, Raoul Ruiz évoque d'emblée l'extrême souffrance des créateurs dont le talent n?est pas reconnu. Plus généralement, il mène une réflexion sur l'avidité des hommes, prêts à tout pour devenir célèbres. En racontant l'histoire d'un professeur de philosophie adepte des cabarets de strip-tease, qui se fait passer pour un tueur en série, et celle d'un écrivain qui finit par s'identifier à l'assassin dont il écrit la vie, Raoul Ruiz dénonce la schizophrénie latente en chacun de nous. Et souligne la difficulté qu'il y a à rester fidèle à soi-même tout en trouvant sa place ?parmi les vivants', dans une société où la représentation prime. Si l'action se situe dans le Paris des années 60, en plein avènement de l'existentialisme sartrien, elle fait inévitablement écho aux maux de la société actuelle, plus que jamais prisonnière de ce désir de reconnaissance. Raoul Ruiz signe une fois de plus un bel objet cinématographique, un film à la mise en scène stylisée où il se plaît à renverser le cadre, et où il use de nombreuses plongées et travellings circulaires pour traduire la poursuite frénétique de la célébrité.
Ce téléfilm présenté au festival de Venise en 2003 a été diffusé sur Arte en 2005.