A la place de l'adaptation - bien trop chère - de "La Chartreuse de Parme", l'avare producteur (mais c'est un pléonasme) Rotberger propose à Manuel, jeune réalisateur génial (re-pléonasme), de tourner un porno. Mais, attention, pas le porno bête et vulgaire, un porno "de classe", inspiré par l'oeuvre d'un membre éminent de l'Académie des Affaires Culturelles et Catholiques, intitulée "Dialogues imaginaires entre le docteur Schweitzer, le père de Foucauld et Mermoz", le tout rebaptisé - il faut ce qu'il faut - "Il est moins une, docteur Sexe"! Peu enthousiaste mais très désargenté, Manuel s'attelle au projet. Lors du tournage, les incidents se multiplient: les décors s'avèrent ridicules, les figurants - dûment sélectionnés, pourtant - moins nombreux que prévu et la nourriture (par la faute de l'avarice de Rotberger) absolument immangeable. De plus, le chef-opérateur ne pense qu'à la bagatelle, la styliste se fait voler sa voiture emplie d'objet érotico-sado-masochistes et la "vedette", Bob Panzani, lorsqu'elle ne perd pas sa "jaquette" dentaire, se dispute férocement avec Barbi, sa partenaire détestée! Manuel est saisi par l'angoisse: sa maîtresse menace de partir, sa fille, confiée à son ex-femme le temps d'un samedi, disparaît; impossible de tourner la scène - indispensable - de bestialité; l'orgie finale dégénère en désordre; la publicité introduite par Rotberger modifie curieusement certaines séquences; enfin, acteurs et techniciens menacent de faire grève... Après le dernier tour de manivelle, alors qu'il pense au "vrai" film qu'il va entreprendre, Manuel reçoit un appel de Rotberger l'informant que le projet inspiré de "La Chartreuse de Parme", légèrement modifié, est devenu "La Châtreuse de charme"...
Source : © Fiches du Cinéma