Synopsis
Un homme repeint son appartement. Par des objets, des photos, des dessins il se replonge dans son passé. Son avenir lui parait si sombre qu'il finit par peindre l'appartement entier en noir, y compris les fenetres, jusqu'au noir absolu.
Générique
Réalisateur (1)
Acteur (1)
Production et distribution (3)
- Production déléguée : Copra Films
- Exportation / Vente internationale : Pyramide International
- Distribution France : mk2 films
Générique détaillé (4)
- Scénariste : Alain Cavalier
- Directeur de la photo : Jean-François Rubin
- Monteuse : Noëlle Boisson
- Ingénieur du son : Alain Lachassagne
Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction, Expérimental
- Sous-genres : Drame
- Thèmes : Suicide
- Langue de tournage : Français
- EOF : Non précisé
- Nationalité : 100% français
- Année de production : 1979
- Sortie en France : 13/06/1979
- Durée : 1 h 15 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 51090
- Visa délivré le : 03/10/1979
- Agrément : Inconnu
- Type de couleur(s) : Couleur
- Format son : Mono
Actualités & distinctions
A propos
"- Comment le film est-il venu ? - Je suis assoupi un après-midi dans un état de demi-sommeil et je vois nettement se former dans ma tete cette image : un homme peint son appartement en noir, fenetres comprises, et se trouve ainsi pris dans les ténèbres, le silence et l'immobilité. La sensation est trop forte. Ne pas la laisser fuir. J'ai besoin de la filmer... Ainsi fut fait. Nous filmames un homme qui souffrait, qui suivait les traces de son passé où paraissaient se confondre en un meme amour femmes, enfant, mère, un homme qui entreprenait, en y mettant du coeur et de l'ironie, de peindre en noir une porte, puis une autre... Un visage disparu s'imposa... Nous ne savions pas quel plan nous tournerions après celui qui nous occupait mais nous étions surs qu'il sortirait du précédent comme le jour de la nuit, ou inversement. Comme un enchainement de notes de musique ou de touches de pinceau sur la toile. Cela sonnait comme une réconcialiation allègre avec un cinéma très ancien et comme le début d'un changement". (conversation avec Alain Cavalier)
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Point de vue
Spontanéité. Alain Cavalier a voulu son film comme quelque chose d'intégralement brut : pas de scénario écrit au départ, chaque plan "engendrant" celui qui lui succéderait, aucune répétition, et pas de montage ; tel quel, le film est sorti de la caméra, a été découvert à son retour du laboratoire. C'est un de ces travaux de démarche, de ces "actes" créatifs où ne se lit pas une valeur esthétique mais où s'est emmuré, invisible maintenant, un geste, une dynamique. C'est-à-dire que, renversement, le sujet devient objet : le cinéaste ne fait que se filmer, il est locuteur et scénario du film. Et aussi le film ne se réfère plus à un extérieur qui serait réel, mais devient son unique et propre réel ; un objet, comme cela, en soi. Comble de réalisme, pourquoi ne pas l'entendre aussi ainsi : donner à voir l'objet vrai : et retour à une espèce de fondamental. Fondamental ou balbutiement ? Les films de famille, souvenirs de vacances, bébé fait ses premiers pas, sont aussi une sorte de génération spontanée de la pellicule, un a-montage, un miroir nombrilesque. La question pourrait être alors de savoir comment comprendre la seule "mise en scène" du film : cette peinture au noir. Le point culminant, l'aboutissement, l'éclosion vibrante du film ? Ou sa seule bonne idée, son principe antinomique, son exception, sa supercherie suffisemment forte pour faire "passer" la vacuité du reste ?
© Jean-Louis Cros, "La Saison Cinématographique 1979".