Elles sont cinq femmes, la mère et les quatre filles, à vivre dans une ferme isolée du nord de l'Algérie. C'est l'hiver 1962. Pour cette famille française sans hommes, la guerre n'existe pas. Ou, du moins, pas encore. La vie n'en est pas plus simple pour autant. Lucie, la mère est souffrante et ne quitte son lit que pour injurier ses filles qu'elle a eues avec quatre hommes différents. L'ainée, Angèle (Betty Berr) a pris en main le destin de la ferme et assume les travaux les plus durs. Pierrette (Marie Kerveore), qui est enceinte, garde les vaches d'un fermier voisin et couche avec son fils. Marinette (Marie-Hélène Rudel), s'occupe de la maison et seconde Angèle tandis que Odette (Anne Hoybel) passe son temps au dehors à traquer les petits animaux et à rever d'un ailleurs moins sordide. Malgré sa mère à moitié folle et mourante, malgré Odette superbement étrangère, malgré la passive Pierrette et l'émotive Marinette, Angèle parvient à sauvegarder un semblant d'unité à cette famille minée par des tensions qui s'expriment parfois violemment. Et c'est encore elle qui décide, sans toutefois bien comprendre ce qu'elle fait, de cacher Mustapha, un jeune FLN blessé qui s'est réfugié dans la grange. Trahi par Odette, à qui l'on promet les fastes de la grande ville, le jeune Algérien est arreté par l'OAS, torturé et tué. Peu de temps après, l'Algérie devient indépendante et les quatre soeurs quittent la ferme et leur mère qui veut mourir où elle est née.