Fasciné par la “personne cachée derrière les lunettes”, Rodolphe Marconi est habité par le projet d’un documentaire sur Karl Lagerfeld depuis plus de dix ans. Au travers d’un long métrage de référence, il se propose de percer “le mystère Karl Lagerfeld”. Rodolphe Marconi devient alors le dépositaire de sa vie quotidienne, et Karl Lagerfeld s’implique sans retenue dans ce projet. Pour la première fois, Karl Lagerfeld accepte de partager son quotidien et fait confiance à un réalisateur.
Il n’y a à ce jour aucune biographie autorisée et les mémoires que rédigerait M. Lagerfeld restent parfaitement secrètes. Rodolphe Marconi s’est mis au travail immédiatement après leur première rencontre. Il s’est ensuite associé avec Grégory Bernard et la société REALITISM FILMS pour financer le projet de façon originale, exclusivement grâce à des investisseurs privés.
Après trois ans de travail et au fil de plus de trois cent heures de tournage, Rodolphe Marconi
dévoile avec un regard de cinéaste le quotidien de Karl Lagerfeld et l'intimité d'une personnalité restée secrète. Le spectateur participe à une promenade philosophique au plus près de son sujet : la préparation d’un vêtement, les interviews, le travail du photographe, sa collection de livres d’art, Chanel, Fendi, Lagerfeld Gallery (aujourd’hui la marque Karl Lagerfeld), les plus belles filles du monde, les actrices et personnalités du monde entier.
La caméra de Rodolphe Marconi s'approche au plus près d'une vie hyperactive ; et nous découvrons entre les lignes les moments pudiquement cachés de solitude, de douleur, de lecture, de profondeur.
Le réalisateur découvre un intellectuel insomniaque avide de littérature, de films, de peinture, fanatique d’Art Déco et d’art contemporain, d’esthétique poussée à l’extrême, de chic, de luxe et de beaux objets. Le caractère de Karl Lagerfeld nous est révélé : affectueux et autoritaire, plein d'humour, avec cette envie de faire des farces et de faire rire, de surprendre et d’être toujours là où on ne l’attend pas. Rodolphe Marconi découvre enfin les instants bouleversants d’une vie, l’homme solitaire blessé par la mort de la personne qui a partagé sa vie durant des années, un homme qui ne supportecependant pas la nostalgie : “Si vraiment c’était mieux avant, alors autant se suicider tout de suite”.
Rodolphe Marconi parvient avec ce long métrage sélectionné au festival de Berlin 2007, à mettre en confrontation les deux facettes de Karl Lagerfeld : son image de génie de la mode et de la communication, et celle moins connue d’un homme avide de lectures solitaires, de culture et de réflexion. Ce film est un portrait intimiste et humain sur un personnage hors
du commun, se définissant lui-même comme un homme “dont le quotidien et le savoir-vivre sont en voie de disparition”.