Synopsis
Comme chaque année, le commissaire Paul Bellamy vient séjourner à Nîmes dans la maison de famille de sa femme Françoise qui rêve de croisières au bout du monde... Paul ne peut se passer de Françoise mais il déteste les voyages. Un double prétexte le cloue sur place : l’arrivée inopinée de Jacques son demi-frère, un aventurier à la petite semaine porté sur la bouteille, et
l’apparition d’un homme aux abois qui réclame sa protection. Dans son désir empathique d’aider les uns et les autres, si possible en restant sur place, Paul leur consacrera son temps et ses efforts. Sa curiosité naturelle à enquêter y trouvera son compte. Sa position de frère aîné lui donnera davantage de fil à retordre...
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (15)
Production et distribution (4)
- Production déléguée : Alicéleo
- Coproductions : France 2 Cinéma, DD Productions
- Exportation / Vente internationale : Tamasa Distribution
- Distribution France : TFM Distribution
Générique détaillé (18)
- Producteur délégué : Patrick Godeau
- Scénaristes : Odile Barski, Claude Chabrol
- Directeur de la photo : Eduardo Serra
- Assistants à la réalisation : Cécile Maistre, César Chabrol
- Monteuse : Monique Fardoulis
- Ingénieurs du son : Éric Devulder, Thierry Lebon
- Costumes : Mic Cheminal
- Producteurs exécutifs : Françoise Galfrè, Jean-Louis Nieuwbourg
- Assistante son : Sophie Chiabaut
- Assistant opérateur : Florent Bazin
- Cadre : Michel Thiriet
- Directeur de production : Jean-Louis Nieuwbourg
- Attachée de presse (film) : Eva Simonet
- Scripte : Aurore Chabrol
- Décors : Françoise Benoît-Fresco
- Directrice de casting : Cécile Maistre
- Mixage : Éric Devulder
- Photographe de plateau : Moune Jamet
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Policier
- Langue de tournage : Français
- Origine : France
- EOF : Oui
- Nationalité : 100% français (France)
- Année de production : 2008
- Sortie en France : 25/02/2009
- Durée : 1 h 50 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 119.639
- Visa délivré le : 30/01/2009
- Agrément : Oui
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Cadre : 1.85
- Format son : Dolby SRD
- Interdiction : Aucune
Box-office & sorties
Box Office
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Diffusion TV
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Sorties à l'international
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Actualités & distinctions
Actualités (5)
Sélections (15)
A propos
Point de vue
Le film se conclut sur la citation de W. H. Auden "Derrière chaque histoire, il y a une autre histoire. Il y a toujours plus que ce que l'œil peut voir", incitant par là le spectateur à décrypter une autre histoire derrière celle de l'intrigue criminelle que semble avoir résolu le commissaire Bellamy.
Cette intrigue qui se cache derrière celle que peut voir l'œil de Bellamy est celle qui se joue dans son cerveau. Bellamy enquête moins qu'il n'écoute les autres parler. Ce qu'il entend a une influence directe sur ce qu'il ressent et le fait reconsidérer son couple et sa relation avec son frère.
Un grand film mental
Si la chaîne de télévision locale qui suit l'affaire criminelle s'appelle Miroir TV, on peut aussi aller jusqu'à penser que Leullet et Bellamy sont deux personnages en miroir et, qu'à la manière de Cronenberg ou de Kubrick, tout se joue dans le cerveau de Bellamy.
A l'appui de cette thèse, on notera le travail sur les postures. Des l'entrée de Leullet alias Gentil chez Bellamy, deux plans se répondent : celui de Leullet assis sur un banc de l'autre coté de la vitre et celui de Bellamy affalé dans son canapé. Ensuite lorsque Bellamy s'en va dans la chambre d'hôtel de Gentil-Leullet, il s'assoit sur une chaise derrière Leullet et celui-ci lui parle de dos, dans la position du patient et de son psychanalyste.
Lorsque Bellamy écoute madame Leullet lui parler de son mari, il imagine dans deux scènes très expressionnistes : Leullet s'en allant en babouches rejoindre sa maîtresse puis, au bas de l'escalier dansant avec elle avec, en fin de séquence, le visage de la femme esseulée. Le plan de sorti de cette scène mentale prend en amorce la nuque de Bellamy alors que madame Leullet est rejetée dans le fond du plan. Autre posture indiquant la prépondérance du mental par rapport au réel, la supposée découverte d'un adultère possible entre Françoise et Jacques. Juste avant Paul monte lentement l'escalier vers la chambre appelant plusieurs fois sa femme comme s'accrochant à l'idée qu'il peut compter sur sa fidélité avant que le cerveau ne se mette à dérailler et à interpréter.
Au travail sur les postures, s'ajoute celui sur les phrases reprises par Bellamy dans sa propre vie et qu'il a entendu dans la bouche des gens enquêtés. Ainsi de l'absence de petite culotte que Leullet appréciait chez sa maîtresse Nadia et que Bellamy ne sait s'il doit l'oser l'espérer ou le craindre chez sa femme.
Ainsi de la distinction faite par madame Leullet entre la prestance en public de son mari et la vérité décevante de leurs relations intimes dont Bellamy retrouve un écho dans la fierté que disait éprouver sa femme à le voir en public sur un bateau de croisière. Ainsi de la situation de Leullet que Bellamy résume à "c'est l'histoire d'un type qui veut tuer un type qui veut crever" et que Jacques prend pour un écho de ce que veut faire son frère vis à vis de lui-même.
Une violente et noire psychanalyse.
Si Leullet est un miroir de Bellamy que cache donc cette double crainte de l'adultère et du meurtre du frère ? En quoi sont-elles liées ? Si le film donne des pistes, il faudra attendre la presque toute fin du film pour connaître le nœud de l'affaire.
Le soir qui précède le suicide de son frère, Bellamy apprend à sa femme, qu'autrefois, il a failli tuer son frère. Il lui en voulait de sa belle gueule d'ange. Guère difficile alors de voir que Bellamy se prenait pour "le laid" de la famille et qu'il a toujours cherché à se débarrasser de ce frère trop encombrant. On notera la perfidie avec laquelle Paul va chercher des planches de bois juste avant l'arrivée de son frère pour lui rappeler qu'il a détruit l'ancienne étagère. On peut bien douter de ses paroles lorsqu'il dit ne pas chercher du chêne pour un cercueil mais de quoi poser des polars légers. Juste après la parole libératrice, l'aveu de la culpabilité rentrée, Bellamy est délivré car son frère meurt. "J'ai trouvé une forme de dignité à me mépriser" dit-il, il avoue sa faute et s'en libère.
La crainte de l'adultère est liée à cette scène initiale. Jacques n'est en effet que le demi-frère de Paul. Ils ont la même mère mais c'est le père de Paul qui a élevé Jacques. Le premier reprochera au second de dire du mal de "celui qui l'a élevé". Il est bien connu que la beauté de l'enfant adultérin est sa revanche sur celui issu du lit conjugal. Paul est ainsi particulièrement sensible aux relations adultères qu'il considère avec légèreté tant qu'il n'y a pas d'enfant (scène de Nadia et du commissaire) mais qui l'empêche peut-être d'avoir un enfant et de participer au "merdier généralisé". Sa crainte d'être abandonné fait, si l'on peut dire, que se surajouté au traumatisme initial.
Des signes petits et gros à n'en plus finir
Chabrol bien sur s'amuse de cette psychanalyse sauvage et distille des signes de tous ordres, fins ou grossiers, qu'il associe avec jubilation. Jacques n'aime ainsi pas les fruits de la mer (mère) puisqu'il se suicidera. Les jeux sur les noms pullulent. Dans L'ivresse du pouvoir, Isabelle Huppert s'appelait Jeanne Charmant et Patrick Bruel, Sibaud, dans La fille coupée en deux, l'angélique Ludivine Sagnier s'appelait Gabrielle Deneige. Ici nul n'échappe au patronyme signifiant. Bellamy n'est ni Belamant ni Beaufrère, toujours prêt à aider les autres, il n'aidera pas sa femme à partir en croisière ni son frère, Jacques Lebas, qui restera toujours en bas de l'échelle sociale. Nadia Sancho est maîtresse toujours sur la brèche, Emile Leullet veut changer de visage, Noël Gentil voudrait faire plaisir à sa femme et à sa maîtresse, Claire Bonheur qui savait les tendances suicidaires de son ex ami vient au secours de celui qui, selon elle, l'a délivré. Denis Leprince est tombé bien bas socialement sans déchoir moralement.
A ces jeux de mots s'ajoutent les figurations symboliques. Le gouffre dans lequel Bellamy est sur le point de tomber, lui pourtant si bien installé déambulant dans Nîmes avec sa femme, c'est une bouche d'égout. Cette bouche d'égout s'oppose aux falaises qui ouvrent et clôturent le film. Chabrol met en scène avec insistance, de façon lourdement symbolique, ce symbole bourgeois du gouffre auquel Bellamy échappe grâce à sa femme.
La musique classique tragique qui accompagne l'entrée en scène de Jacques comme sa sortie disent l'aspect théâtral sous lequel Chabrol a décidé de traiter ce personnage.
L'excès de signes par rapport à l'explication psychanalytique la dynamite et rend la réalité finalement indécidable.
Un film dont la résolution dépend de l'intime conviction du spectateur.
On ne saura ainsi pas si Françoise trompe, ou non, son mari. Cette angoisse de l'adultère saisit Bellamy une première fois le soir lorsqu'il retrouve Jacques et sa femme jouant aux cartes. Chabrol les filme bizarrement rapprochés et complices, pas en face l'un de l'autre comme des joueurs de cartes. Le spectateur attentif s'interrogera sur le gros plan du ceinturon défait(1) qui pourrait suggérer une relation très intime. L'angoisse de Bellamy devient palpable lorsqu'il entend les hommages de son frère à Françoise dans le garage et qu'il en laisse tomber une bouteille de vin. L'angoisse se transforme en quasi-certitude lors de la montée des escaliers qui le fait croiser son frère torse nu et sa femme en tenue légère qui sort de la chambre dont les draps du lit sont froissés.
Mieux même, on ne sait pas davantage si Bellamy a, ou non, résolu l'enquête. Le doute subsiste dans la tête du commissaire. Puisque le meurtre du SDF n'est pas montré, les interrogations restent multiples. Leullet va-t-il bien voir sa maîtresse avant sa femme ? N'aurait-il pas provoqué ce que l'on prend pour une rupture d'anévrisme ? Est-ce même le SDF qui est mort ? Celui-ci n'aurait-il pas tué Leullet et pris sa place ?
Apres un tel festival de signes, le mystère demeure, le cerveau de Bellamy comme celui du spectateur n'a pas arrêté d'interpréter et pourtant rien n'est certain.... Il y a toujours plus que ce que le cerveau peut interpréter.
©Jean-Luc Lacuve
Source : cineclubdecaen.com