Le 10 mai 1940, Boromès, charpentier et ancien combattant de la Grande Guerre, rentre à Saint-Bonnet, petit village de l'Est de la France. Il vient d'être démobilisé et s'apprête à faire une entrée triomphale. Mais il découvre qu'il va devoir accomplir un détour de 15 kilomètres pour franchir la rivière qui le sépare de Saint-Bonnet, car le pont que tous les villageois attendent depuis vingt ans n'est toujours pas construit. Heureusement, le nouveau curé, réfugié d'Alsace, passe avec sa moto et le prend en croupe. Le curé lui apprend que sa fille Rosine vient de mettre au monde un enfant et que l'autre grand-père, Besson, maire de Saint-Bonnet, ne veut pas entendre parler de mariage pour son fils Bruno.C'est avec une mine moins réjouie que Boromès retrouve le foyer, sa fille... et sa petite-fille, d'autant plus qu'il s'aperçoit avec fureur que l'armée a réquisitionné son vélo. Mais, très vite, les bonnes habitudes sont retrouvées avec le travail : la pétanque, le bistrot et les petites rivalités de village. Mais Besson reste intraitable et les jeunes gens ne peuvent guère se rencontrer qu'en cachette. La vie quotidienne de Saint-Bonnet se poursuit néanmoins paisiblement, malgré l'afflux de réfugiés, ce qui ne manque pas de créer des problêmes au pauvre maire. Or, un jour, des soldats du génie arrivent et entreprennent de construire le fameux pont à des fins militaires. C'est l'euphorie au village et tous, Boromès et Besson en tête, collaborent à l'édification d'une magnifique passerelle en bois. La querelle Besson-Boromès a disparu dans l'union sacrée des habitants et leurs enfants vont sans doute enfin pouvoir se marier lorsque Bruno reçoit son ordre de mobilisation et sa feuille de route. Les malheurs ne vont pas s'arrêter là. En effet, un sergent arrive à Saint-Bonnet avec mission de faire sauter le pont car l'avance allemande se précise. Tous les habitants, unis de nouveau autour de Boromès et de Besson, veulent empêcher le crime. Mais les ordres sont les ordres et le pont va sans doute sauter quand, à la radio, la voix grave du Maréchal Pétain annonce l'armistice. Le pont est sauvé. Mais un tirailleur sénégalais qui s'abritait dessous allume un feu et fait sauter l'ouvrage encore bourré de dynamite. A ce moment, Bruno, démobilisé, paraît sur l'autre rive et nage vers Rosine tandis que le tirailleur file au loin avec le vélo de Boromès que Bruno lui avait rapporté.
Source : © Fiches du Cinéma