Un verrou qui cède, une porte qui s’ouvre, des cris de joie qui retentissent : un logement condamné est redevenu libre. Simple comme bonjour, la réappropriation qui ouvre le film de Christophe Coello est d’abord un moment d’intense vitalité.
Nous sommes dans un quartier populaire de Barcelone en proie à la spéculation, mais la scène pourrait se dérouler aussi bien dans n’importe quelle grande ville d’Europe. Gentrification, loyers hors de prix, opérations de « réhabilitation » destinées à remodeler à coups de serpe la population d’une rue ou d’un centre-ville... Ce que lui divulgue le film, c’est une proposition de lutte concrète et collective contre cette mise en coupe réglée.
Pendant huit ans, Christophe Coello a filmé les actions d’un groupe de flibustiers barcelonais qui ne se contentent pas d’investir des habitations promises à la culbute financière, mais impulsent la résistance à l’échelle du quartier. Un combat perdu d’avance ? Pas sûr, car la mobilisation des habitants se double d’une suggestion faite à chacun de reprendre le contrôle de sa vie. Film d’action, film qui donne envie d’agir, Squat nous embarque dans l’exploration des choix qui s’offrent à nous tous.