Synopsis
Eve Dinant (E. Lynn) ne supporte plus la vie dépravée de son mari Fred Ryce (J. Toulout). Elle tue la soeur de Ryce qui la menaçait. Elle paye le silence de Ryce et divorce. Bien des années plus tard, remariée à un compositeur Enric Damor (Séverin-Mars), elle se retrouve face à face avec l'ignoble Ryce qui veut épouser sa belle-fille...
Source : annhardingstreasures.blogspot.fr
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (5)
Production et distribution (2)
- Production déléguée : Le Film d'Art (Vandal et Delac)
- Distribution France : Pathé Films
Générique détaillé (4)
- Scénariste : Abel Gance
- Directeur de la photo : Léonce-Henri Burel
- Monteuse : Marguerite Beaugé
- Producteur : Louis Nalpas
Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Langue de tournage : Muet
- Origine : France
- EOF : Non précisé
- Nationalité : 100% français (France)
- Année de production : 1918
- Sortie en France : 01/11/1918
- Etat d'avancement : Sorti
- Agrément :
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Noir & blanc
- Cadre : 1.37
- Format son : Muet
Actualités & distinctions
A propos
Points de vue
Nous sommes vraiment en plein mélodrame, pas flamboyant, mais extrêmement excessif ! Gance ne cherchait pas à manier les subtilités, mais, il recherche les personnages exacerbés. Toulout est ignoble à souhait. La scène de quasi viol avec Emmy Lynn semble avoir été inspirée par The Cheat (1915) de DeMille, jusque dans les éclairages. la musique est très importante dans le film et elle a ici été composée par Amaury du Closel. Il s'inspire largement de thèmes de Beethoven, Wagner et Strauss. Mais, bizarrement, il ne réussit pas à apporter cette unité stylistique que j'avais admirée dans sa partition pour Michel Strogoff. Un film très ambitieux que je ne trouve pas totalement réussi contrairement à La Roue.
Source : annhardingstreasures.blogspot.fr
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Sublime mélodrame, La dixième symphonie contient déjà la quintessence d’Abel Gance. La naïveté de l’inspiration n’a d’égale que l’inventivité des formes. Par exemple, dix ans avant Napoléon et son triple-écran, le cinéaste a l’intuition du Cinémascope au cours de plans où des bandes colorées (sans doute au pochoir) s’intercalent en haut et en bas de l’image d’une naïade dansante de manière à figurer visuellement la dixième symphonie du titre! Plus encore que risible, la scène est géniale car force nous est de constater le bouillonnement créatif d’un précurseur déterminé à explorer toutes les possibilités de son art voire à en repousser les limites (en l’occurrence, le son lui manquait).
Le film est saturé d’idées de montage, de cadrages, de narration, bref de cinéma. N’était la folle conviction de son auteur dans l’histoire qu’il raconte, La dixième symphonie aurait pu verser dans la vanité de l’exercice de style avant-gardiste. Mais le visionnaire Abel Gance n’a jamais été un tenant de « L’art pour l’art ». Les acteurs sont habités par leur rôle. Séverin-Mars, futur héros de J’accuse et de La roue, entamait magnifiquement une fructueuse collaboration avec le réalisateur et la jolie Emmy Lynn est filmée avec gourmandise. Le très beau plan où ses épaules sont dénudées en annonce bien d’autres dans l’oeuvre du futur auteur de Lucrèce Borgia…On notera aussi que dans la première partie, le jeu très sophistiqué sur les points de vue et les flashbacks donne une vertigineuse profondeur au récit. En quelque sorte et jusqu’à exhumation d’un précurseur antérieur, Gance invente ici le suspense hitchocko-rohmérien, celui où les personnages se font leur propre cinéma à partir de ce qu’ils ont vu. Bref: à l’opposé d’une curiosité réservée aux rats de cinémathèque, La dixième symphonie est véritablement un très grand film.
Source : films.nonutc.fr