Synopsis
Paris, mai 1968, Albin est un jeune oisif, fils de riches bourgeois, qui s'interroge sur le sens à donner à sa vie. Tout pour lui est facile et sans conséquence : ses amis, les filles, qu'il rencontre, ses visites très espacées à ses parents. Parfois il lui arrive, inversant les r les, de leur faire la morale et de leur conseiller de se séparer pour aller, chacun vivre leur vie. Il leur dit qu'il n'y a plus d'amour entre eux, mais seulement l'inertie des habitudes..
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (11)
Production et distribution (2)
- Production déléguée : Société Nouvelle de Cinématographie (SNC)
- Distribution France : Société Nouvelle de Cinématographie (SNC)
Générique détaillé (16)
- Scénaristes : Édouard Molinaro, Jacques Perry, Jean-François Hauduroy
- Directeur de la photo : Raoul Coutard
- Auteur de la musique : Philippe Sarde
- Assistants à la réalisation : Lionel Bernier, Mike Marshall
- Monteurs : Monique Isnardon, Robert Isnardon
- Ingénieurs du son : Yvon Dacquay, Jean Labussière
- Costumes : Hélène Nourry
- Auteur de l'œuvre originale : Jacques Perry
- Producteurs : René Pignières, Daniel Cauchy, Gérard Beytout
- Assistant opérateur : Jean Garcenot
- Cadre : Georges Liron
- Directeur de production : Robert Saussier
- Scripte : Hélène Sebillotte
- Bruitage : Daniel Couteau
- Mixage : Louis Hochet
- Régisseur général : Robert Fugier
Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Comédie dramatique
- Thèmes : Liberté, Amour
- Langue de tournage : Français
- Origine : France
- EOF : Non précisé
- Nationalité : 100% français (France)
- Année de production : 1970
- Sortie en France : 30/10/1970
- Durée : 1 h 23 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 37259
- Visa délivré le : 29/10/1970
- Agrément : Inconnu
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Format son : Mono
Actualités & distinctions
A propos
Point de vue
Molinaro est convaincu d'avoir réalisé son film le plus personnel depuis longtemps, sinon son meilleur. Mais, malgré ses jolies intentions et son bon coeur, il s'est engagé dans la voie de la réflection politique la plus contestable. La Liberté en croupe s'inscrit dans la lignée des films d'après Mai 68, où les "événements" en question semblent avoir été vécus à travers les gros titres du Figaro et les reportages photographiques de Paris-Match (voir aussi sur ce sujet L'Invasion de Yves Allégret).
L'exorcisme (on a eu si peur, dans les salons du XVIe !) consiste ici fort habilement à faire des événements en question le contrepoint d'une recherche plus profonde, celle de l'amour et du bonheur. Tout le malheur des hommes vient de ce qu'ils n'ont pu accéder à un art de vivre satisfaisant. Les parents d'Albin vivent ensemble mais leur liaison n'a plus d'assises naturelles : ils doivent se séparer pour retrouver leur équilibre. Le plus curieux, c'est ce que Molinaro nous propose comme nouveau savoir-vivre à l'usage des jeunes générations : l'accord des PDG vieillissants et des jouvencelles en mal de diamants, de fourrure, le rachat de virilités déchues par les mères de famille dévouées... Il est à craindre que pour Molinaro, les mœurs en cours dans les couches les plus sophistiquées de la France pompidolienne tiennent lieu de (seconde) nature.
Ce rousseauisme imaginaire (Albin fauché – oui ! – n'hésite pas à proposer à Laure de vivre de la cueillette des fruits !) ne nous mène pas loin, ou plutôt nous ramène à une pure et simple exaltation de la vie bourgeoise la plus conventionnelle. S'il est une "récupération" de l'esprit de Mai 68, c'est bien ici qu'on la retrouve : le changement dans la continuité.
© J.M., "La Saison Cinématographique 1971"