Synopsis
Pendant les combats de la libération de Paris, le caporal allemand Adler, séminariste, sur ordre de son commandant, appuyé de menaces, a exécuté un Résistant pris les armes à la main. Quatre ans après, le fait ayant été connu par l'armée française, Adler, sur le conseil du supérieur de son séminaire, se constitue prisonnier. A la prison du Cherche-Midi, il fait la connaissance d'un jeune Français, Jean-François Cordier, qui refuse de porter l'uniforme pour des raisons de conscience. Au souvenir du passé, Adler éprouve de l'admiration pour Jean-François, mais celui-ci refuse sa sympathie. Ils passent tous les deux le même jour devant le tribunal militaire. Adler plaide la non-responsabilité et est acquitté. Cordier est condamné à une année de prison, sans doute indéfiniment renouvelable tant que la loi sur l'objection de conscience ne sera pas votée.
Source : © Fiches du Cinéma
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (3)
Production et distribution (3)
- Production déléguée : Columbia France
- Productions étrangères : Lovcen Films, Gold Film Anstalt
- Distribution France : Columbia France
Générique détaillé (8)
- Scénaristes : Jean Aurenche, Pierre Bost
- Directeur de la photo : Jacques Natteau
- Auteurs de la musique : Charles Aznavour, Bernard Dimey
- Monteuses : Inès Collignon, Madeleine Gug
- Producteur : Moris Ergas
- Directeur de production : Yves Laplanche
- Assistant décorateur : Jacques Douy
- Chef décorateur : Max Douy
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Drame
- Thèmes : Justice, Guerre, Liberté
- Langue de tournage : Français
- Origines : France, Yougoslavie, Liechtenstein, Italie
- EOF : Non précisé
- Nationalité : Majoritaire français (France, Yougoslavie, Liechtenstein, Italie)
- Année de production : 1961
- Sortie en France : 05/06/1963
- Durée : 2 h 3 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 27673
- Visa délivré le : 31/05/1963
- Agrément : Inconnu
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Noir & blanc
- Cadre : 2.35
- Format son : Mono
Box-office & sorties
Diffusion TV
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Actualités & distinctions
Sélections (2)
Palmarès (2)
Mostra internationale de cinéma de Venise
Italie, 1961
Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine : Suzanne Flon
A propos
Point de vue
Interdit ? Oui, en France et aussi (bien que l’objection de conscience soit reconnue par la République fédérale) en Allemagne. Longtemps interdit également en Suisse, mais le veto de la censure a finalement été levé. De sorte que j’ai pu voir le film à Zurich. L’avouerai-je ? je ne m’y rendais guère que par devoir. D’après ce que j’avais pu lire dans la presse, je m’attendais a un film d’une tendance, certes, sympathique, mais enfin de tendance, et c’est une chose à laquelle je suis particulièrement allergique lorsqu’il s’agit d’idées — proches des miennes. Dans n’importe quel art, je me méfie toujours des trop bonnes intentions. L’enthousiasme un peu beaucoup « militant » manifesté par les amis pacifistes qui avaient pu voir l’œuvre à Bruxelles n’était pas non plus pour me rassurer, surtout que je me rappelais les jugements à peu près unanimement négatifs de la critique française, lorsque « Tu ne tueras point » avait été présenté au festival de Venise. Impossible, pensais-je naïvement, que tous ces gens-là soient à tel point aux ordres que, sachant l’interdit dont leur gouvernement avait frappé l’ouvrage, ils aient eu soin de se donner pour consigne d’en nier la valeur. Eh bien non, il faut se rendre à cette désolante et nauséeuse vérité que le conformisme, dans le climat français actuel, guide la plume, au sens sartrien, respectueuse des professionnels. (La volonté de mauvaise foi des comptes rendus n’éclate nulle part autant que dans la façon dont ils jugèrent bon de présenter le regret des temps heureux qu’éprouve, sans mauvaise conscience aucune, si humainement au contraire, dans sa volontaire prison, l’objecteur du film à la pensée de certain coq au vin dégusté en vacances en compagnie de ses parents. Nos journalistes, ces bons apôtres, trouvaient cela, pour un héros, bien terre à terre.) En fait, mis à part un bien mauvais, mais heureusement très bref début traité en allemand, qui oblige à penser que, devant cette langue étrangère, Autant-Lara aura exceptionnellement perdu le meilleur de ses qualités de grand metteur en scène, le film est un chef-d’œuvre de justesse de ton et de pensée. Le calvaire intérieurement triomphal — ce sont les mots qui s’imposent — du jeune objecteur Jean-François Cordier, incarné avec la discrétion la plus nuancée par un Laurent Terzieff que le travail sous la direction d’Autant-Lara rend meilleur et plus authentique que jamais, ne nous est à aucun moment présenté comme l’illustration d’une propagande, mais bien y voyons-nous, avec une émotion qui ne se dément jamais (j’ai pleuré, oui chialé comme Margot au mélodrame, et cependant rien, ici, de mélodramatique !) la manifestation nécessaire, continue, irréfutable d’une âme.
Je suis d’autant plus à l’aise, et en même temps mal à l’aise pour enregistrer cette constatation qui est à elle seule un hommage, que nous n’avons à « Témoins » — Michel Boujut l’a dit de lui-même après son passage en Suisse et, pour les mêmes raisons, il me faut bien le dire de moi et des amis d’ici — aucunement, on pourra même dire pas assez la prétention de nous égaler à l’héroïsme, à la sainteté faudrait-il presque écrire des objecteurs assez courageux pour s’offrir sur place à la prison qui les attend. Ah ! les chics types. Le chic type surtout que ce Jean-François Cordier du film, qui d’abord bon catholique, vit si intensément l’évidence de son refus des armes qu’il finit par dire : pas besoin de Dieu là-dedans. C’est cette absence de béquilles métaphysiques, cette simplicité dans l’impossibilité de vivre en contradiction avec soi-même, qui est si bouleversante. À un seul moment, j’ai failli tiquer. Lorsque le président du tribunal demande à Cordier : « Mais pourquoi n’avez-vous pas déserté ? » et qu’il répond : « Parce que je suis français, monsieur le président », j’ai eu peur qu’Autant-Lara ne se soit permis là un effet facile, propre à un peu bassement séduire le public, à mettre au service de l’antimilitarisme jusqu’à des sentiments, ma foi, quasi cocardiers. Mais non : Jean-François Cordier veut seulement dire, j’imagine, j’espère : Français, je n’ai pas voulu me dépayser. Il n’a pas réfléchi, ni Autant-Lara, que l’exil accepté ne vous ôte pas pour un sou de votre substance nationale ; presque toujours, il ne la rend que plus consciente. La désobéissance à la patrie officielle n’entame pas d’une once l’amour naturel de notre terroir. Et d’ailleurs, je suis bien certain qu’Autant-Lara n’aurait pas ici moins de compréhension intuitive qu’il n’en témoigne pour son personnage, lui qui dans ce film a su, avec tant de conséquence, déceler l’essentiel du problème en opposant l’impunité du crime par obéissance (l’histoire de ce prêtre allemand codétenu de Cordier au Cherche-Midi et qui, bien qu’il ait exécuté à la Libération un combattant de la Résistance, est — et au fond c’est tant mieux — acquitté, parce qu’il a agi sur ordre) à la condamnation de celui qui, refusant l’uniforme, s’est rendu coupable du crime des crimes : désobéir. Or, s’il est assurément plus méritoire de désobéir sur place, choisir les tristesses — d’ailleurs souvent moralement et intellectuellement enrichissantes — de l’exil, c’est désobéir aussi. Le code le sait bien, qui fait de la désertion et de l’insoumission des délits continus.
(...)
Intégralité de l'article sur la-presse-anarchiste.net