HIppolyte est barman, dans une guinguette des bords de la Marne. Les patrons, Robustal et sa femme Liliane, se désolent car l'affaire marche mal. Robustal se désole, car il lui reste trois millions à verser sur le fonds de commerce avant la fin du mois. La clientèle se compose presque uniquement de quatre habitués : un garagiste, M. Francis ; un radio-électricien, Loulou ; un petit rentier, M Pivois, et un croque-mort, M. Boudoux. Tous ont, comme Robustal, de pressants besoins d'argent. Hippolyte va sans s'en douter leur offrir une occasion désespérée de mettre fin à ces ennuis. Un assureur passe à la guinguette et Hippolyte, qui éprouve une certaine sympathie pour Liliane, s'assure à son profit sur la vie. En cas de décès, Liliane toucherait cinq millions. Qui dit Liliane dit Robustal, et une idée s'impose immédiatement aux quatre clients : puisque Robustal n'a pas le courage de supprimer lui-même Hippolyte, ils lui proposent séparément de s'en charger, moyennant une commission sur la prime. Malheureusement pour eux, chacune de leurs tentatives se termine par leur propre décès, tandis qu'Hippolyte, à chaque fois, se tire de l'aventure sans même soupçonner les dangers qu'il vient de courir. Robustal, de plus en plus effondré par les échecs successifs de ses hommes de main, dépérit à vue d'oeil et, dans un accès de folie comique, veut empoisonner son barman. A l'instant où Hippolyte va boire, Robustal découvre dans le journal la photographie de l'agent d'assurance qui n'était autre qu'un escroc. Les quatre hommes sont donc bien morts pour rien, car Hippolyte n'était même pas assuré. L'affaire se termine pourtant bien pour celui-ci. Un riche Américain, qui avait été conquis par les dons de cet extraordinaire barman à inventer les cocktails, rachète la guinguette et en donne la gérance à son nouveau protégé. C'est maintenant Robustal qui jongle avec le plateau et exécute les ordres d'Hippolyte.
Source : © Fiches du Cinéma