Synopsis
Un couple part en voiture et s'arrête devant un grand bâtiment à majestueuse colonnade. L'homme entre tandis que son épouse poursuit sa route. Alors commence le procès imaginaire du personnage que nous venons de découvrir : Cari-Emmanuel Jung, ancien chef d'un camp de concentration et tortionnaire célèbre. Défilent les acteurs habituels d'une salle d'audience : juges, avocats, procureur, jurés, journalistes, et surtout témoins à charge. C'est un homme « normal » que nous découvrons ; ni meilleur ni pire que nous... et pourtant convaincu d'avoir fait subir ou cautionné durant plusieurs années les pires sévices à des milliers de déportés. Pourquoi ? A travers les divers témoignages, c'est tout l'univers du fascisme qui est disséqué et examiné.
Source : © Fiches du Cinéma
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (12)
Production et distribution (2)
- Production déléguée : Hanoun Productions
- Distribution France : Hanoun Productions
Générique détaillé (6)
- Producteur délégué : Marcel Hanoun
- Scénariste : Marcel Hanoun
- Directeur de la photo : Georges Strouvé
- Monteurs : Denise De Casabianca, Marcel Hanoun
- Ingénieur du son : Michel Fano
- Décors : Mireille Bouillé
Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Langue de tournage : Français
- Origine : France (100.0%)
- EOF : Non précisé
- Nationalité : 100% français (France)
- Année de production : 1966
- Sortie en France : 07/12/1977
- Durée : 1 h 6 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 50665
- Visa délivré le : 27/02/1980
- Agrément : Inconnu
- Type de couleur(s) : Noir & blanc
- Format son : Mono
Actualités & distinctions
A propos
« Ce procès est imaginaire », voilà les premiers mots du narrateur, qui poursuit en désignant les figures, procureur, avocats, journaliste, visages sur fond noir abstrait, concluant : « Faute d’avoir pu assister à un procès de cette sorte, je m’emprisonne, et je laisse délirer mon imagination. » Hanoun annonce d’emblée le projet de ce film a-naturaliste, financé par Godard, où Eustache fait une apparition. Il instaure son propre rapport à la vérité, dans une dialectique du dit, du su et du vu. Le procès de Carl- Emmanuel Jung, criminel de guerre nazi, se révèle celui d’un certain cinéma. S’appuyant sur des récits historiques, il retourne les usages du témoignage (glissements des voix, toujours off, d’un orateur à l’autre) comme les attendus de la preuve par l’image (refus de montrer les preuves visuelles annoncées). Film politique ancré dans le présent, il fait se chevaucher les espaces les uns sur les autres, de la salle d’audience vers l’extérieur, sur un mode déceptif pour la pulsion scopique du spectateur voyeur, faisant la part belle à l’écoute. Écho aux analyses d’Arendt, le pari, loin de tout spectaculaire et de la dramaturgie habituelle de la salle d’audience exhibée au cinéma, est celui de ces « paroles atonales, sans passion, pour dire l’horreur sans mesure du crime nazi. »
Nicolas Feodoroff
Source : fidmarseille.org