Mehdi Ben Chraïbi travaille sur un chantier de la banlieue parisienne. Debout dans l'autobus bondé qu'il prend le soir pour rentrer chez lui, isolé parmi ces voyageurs qui ne le regardent pas tous d'un bon oeil, sa pensée l'emmène vers "son" Afrique du Nord où sa famille est restée. A la faveur d'un embouteillage, il demande au conducteur de le laisser descendre. Celui-ci refuse et fait comprendre qu'il n'aura pas un geste pour un Arabe. Mehdi insiste cependant et deux passagers prennent son parti, mais l'autobus redémarre et le conducteur, énervé, en oublie la voiture qui est devant. Tenant "le bougnoul" pour responsable de l'accident, il l'accable de propos rageurs malgré la timide intervention de quelques voyageurs. Mehdi se retrouve au tribunal parce qu'il est "interdit de parler au machiniste". Son avocate essaie de mettre en relief les difficultés des travailleurs immigrés, mais son intervention est jugée trop politisée. Dans la baraque exigüe où il habite, Mehdi, qui semble revivre à l'écoute d'une musique arabe, s'apprête à passer le dimanche avec Omar qui, lui, est très attiré par les apparentes facilités de la vie moderne. C'est ainsi que de jardin public en sex-shop, ils se retrouvent dans un appartement-témoin qu'ils visitent. A la recherche d'un nouveau travail, Mehdi demande son chemin dans un café. Un consommateur, un peu éméché, le fait asseoir à sa table sous prétexte de l'aider, le contraint à participer à sa beuverie et lui interdit de se rendre dans une entreprise où, dit-il, on est exploité! En fait, il vient d'en être licencié et ne peut supporter qu'un Arabe qui, déjà, le prive de pétrole (?), lui prenne, en plus, son travail. Alors, il devient agressif; quelques personnes s'interposent; il se débat, on le retient, mais il finit par se précipiter sur Mehdi qui tient négligemment dans les mains le couteau dont il avait été menacé. Et le buveur s'y empale.
Source : © Fiches du Cinéma