Synopsis
Au XVIIIe siècle dans une colonie espagnole le vice-roi s'ennuie et se réjouit de recevoir le carrosse d'or qu'il s'est offert pour distraction. Des comédiens surviennent en personnages de la Commedia dell'Arte et la splendide Camilla recueille les faveurs du vice-roi et du toréador Ramon, malgré la présence de son protecteur Felipe. Le monarque offre son coeur et son carrosse, ce qui scandalise tous les habitants et des duels ont lieu. Mais Camilla n'a qu'un amour, le thé tre elle donne le carrosse à l'évêque et rejoint ses camarades.
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (5)
Production et distribution (4)
- Production déléguée : Delphinus
- Production associée : Hoche Productions
- Exportation / Vente internationale : STUDIO TF1 Distribution (ex-Newen Connect)
- Distribution France : Les Films Corona
Générique détaillé (5)
- Scénariste : Jean Renoir
- Directeur de la photo : Claude Renoir
- Assistants à la réalisation : Marc Maurette, Jean-Claude Sée, Giulio Macchi
- Ingénieur du son : Joseph de Bretagne
- Auteur de l'œuvre originale : Prosper Mérimée
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Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Comédie dramatique
- Thèmes : Spectacles, Théâtre
- Langue de tournage : Français, Anglais, Italien
- Origines : Italie, France
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Diffusion TV
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Sorties à l'international
Actualités & distinctions
Sélections (1)
A propos
Propos
Genèse du film
Après treize années passées à l'étranger, Renoir choisit cette adaptation du "Carrosse du Saint-Sacrement" de Prosper Mérimée pour revenir tourner en Europe. Le projet, envisagé depuis longtemps et destiné au marché anglo-saxon, lui est proposé par des producteurs italiens.
Jean Renoir accepte de diriger le film en échange de plusieurs conditions. Premièrement, il souhaite que le film soit tournée Technicolor. Il s'agit ainsi de la première superproduction européenne en technicolor sans participation américaine. L'affiche mentionnera « La première superproduction française en Technicolor ». Il s'agit par ailleurs du deuxième film en couleurs du cinéaste après Le Fleuve. Deuxièmement, il impose que, contrairement aux habituelles productions italiennes, le son soit enregistré directement au lieu d'être post-synchronisé.
Son
Renoir a tourné le film langue anglaise uniquement. Le film a ensuite été doublé en français et en italien mais Renoir n'a pas supervisé ces étapes. Il était contre le doublage, qu'il qualifiait de « procédé barbare » et considérait la version anglophone comme la seule version de son film. La mauvaise qualité du doublage a d'ailleurs été soulignée par les critiques à la sortie du film et Renoir a tenu à présenter la version anglophone à la cinémathèque française.
D'après Olivier Père, l'hypothèse que le film ait été tourné en plusieurs langues (français, anglais et italien) a longtemps été évoquée, mais serait aujourd'hui définitivement écartée.
Choix des acteurs
Jean Renoir a écrit : « Le personnage de La Péricole était interprété par Anna Magnani. Bien des gens s’étonnèrent de l’application d’un talent connu pour sa violence à un ensemble en principe mieux fait pour des marionnettes milanaises. Si j’avais eu affaire à une actrice de genre bourgeois, mon film eût risqué de tomber dans la mièvrerie. Avec Magnani, le danger était d’aller trop loin dans ce qu’il est convenu d’appeler le réalisme. Sa réussite dans ce rôle est évidente. Sa bouleversante interprétation me força à traiter le film comme une pantalonnade. Un autre atout qu’elle m’apportait était sa noblesse. Cette femme habituée à interpréter des rôles de femmes du peuple déchirées par la passion fut parfaitement à son aise dans les subtilités d’une intrigue de cour. »
« Les heures de travail au studio avaient été fixées de midi à huit heures du soir. Au début des prises de vue, Magnani ne paraissait jamais avant deux heures. Je lui représentais combien ce retard coûtait à la production. Mais elle se fichait pas mal de la production. Je lui représentais que ce n’était pas gentil pour ses camarades qui, eux, arrivaient à l’heure, en vain. Finalement, je la pris à part et lui déclarais que je préférais renoncer au film plutôt que de faire poireauter tout le monde. Emue par cette menace, elle me promit d’arriver désormais à l’heure et tint parole.
Une autre entreprise concernant Magnani fut de la persuader de passer ses nuits dans son lit et non dans les cabarets. Elle m’arrivait le matin mourant de fatigue, avec des poches sous les yeux et incapable de se souvenir d’une ligne. Claude, mon neveu, faisait la grimace en pensant qu’il allait devoir la photographier dans cet état. Elle commençait par déclarer qu’elle ne tournerait pas, qu’elle était trop moche, qu’elle avait l’air d’une mendiante, tout cela dit en frissonnant dans une vaste cape de vison et en grillant cigarettes sur cigarettes. J’insistais pour qu’elle se laisse maquiller et la faisais répéter dans le décor. Je demandais à Claude de l’éclairer provisoirement : il fallait qu’elle sente la chaleur des lampes. Au bout de cinq minutes ses poches sous les yeux avaient disparu, sa voix était éclaircie et elle avait dix ans de moins. Elle était La Péricole. »
Analyse du film
Un hommage au théâtre
Le Carrosse d'or fait partie, avec French Cancan et Elena et les Hommes, de la trilogie de Renoir sur le monde du spectacle. À son arrivée sur le projet, le réalisateur rejette le scénario qui lui est fourni. Il transforme le texte initial de Mérimée en un hommage à la commedia dell'arte, au jeu et à son actrice principale. Le film devient ainsi une réflexion sur le théâtre et les apparences : « Où commence la comédie ? Où finit la vie ? » s'interroge Camilla. Cette question parcourt le film et ce, dès la première scène : le film débute ainsi avec un premier plan qui part du plancher du théâtre pour s'élever jusqu'aux appartements royaux.
De plus, tout un réseau de correspondances unit les personnages de la troupe et ceux de la cour. Ainsi, si les acteurs portent des masques, le vice-roi ne peut se déplacer sans porter de perruque. Les chassés-croisés amoureux des coulisses sont à l'image des chassés-croisés du personnage de Colombine et les intrigues de la Cour renvoient aux malices de la Commedia dell'Arte. La politique est un spectacle et la Cour n'est pas moins factice que les représentations théâtrales
L'influence de la musique de Vivaldi
Jean Renoir dit s'être inspiré de la musique d'Antonio Vivaldi : « Mon collaborateur principal pour ce film fut feu Antonio Vivaldi. J’ai écrit le scénario au son des disques de ce maître. Son sens dramatique, son esprit m’orientaient vers des solutions m’apportant le meilleur de l’art théâtral italien.
Source : Wikipedia
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Le film marque le retour de Jean Renoir en Europe après son séjour de treize ans aux Etats-Unis. Il s'agit d'une production somptueuse, en couleur sur une musique de Vivaldi. Le film, tourné à Rome d'abord en anglais, bénéficie de deux autres versions en français et en italien.
La vision de Renoir d'une colonie espagnole du XVIIIe est bien sûr excessivement romantique mais le thème principal est la fusion inextricable entre vraie vie et théâtre qu'incarne Anna Magnani dans le personange de Camilla.
Camilla ne sachant choisir entre ses trois amants, fait don du Carosse à l'archevêque. Chacun reste à sa place.
-"Tu n'est pas faites pour ce qu'on appelle la vie, ta place est parmi nous, les acteurs, les acrobates, les mimes, les clowns, les saltinbanques. Ton bonheur, tu le trouveras seulement sur une scène, chaque soir, pendant deux petites heures en faisant ton métier d'actrice c'est à dire en t'oubliant toi même. A travers les personnages que tu incarneras, tu découvrira, peut-être, la vraie Camilla."
-"Phellippe, Ramonde, le vice roi, ils sont partis, disparus, ils n'existent plus". - "Disparus, perdus au milieu du public, tu les regrettes."
- "Un peu."
François Truffaut, qui défendit ardemment le film, reprit son titre pour sa société de production les Films du Carrosse.