Synopsis
1793. Nicolas Philibert a fait fortune au Nouveau Monde après y avoir été exilé. Pour parfaire sa réussite en épousant une riche américaine, il doit retourner en France et divorcer de sa femme, Charlotte. De l’autre côté de l’Atlantique, la Révolution bat son plein, et Charlotte, courtisée par un prince, s’apprête à épouser un marquis. Après des retrouvailles épiques dans le camp des royalistes, Charlotte et Nicolas replongent dans leurs anciennes querelles.
Source : dvdclassik.com
Générique
Réalisateur (1)
Acteurs (30)
Production et distribution (3)
- Production déléguée : Gaumont
- Productions étrangères : Rizzoli Film, Studioul Cinematografic Bucuresti
- Exportation / Vente internationale : Gaumont
Générique détaillé (19)
- Adaptation : Daniel Boulanger, Claude Sautet, Maurice Clavel
- Directeur de la photo : Claude Renoir
- Auteur de la musique : Michel Legrand
- Assistants à la réalisation : Marc Grunebaum, Marc Maurette, Bernard Stora
- Monteur : Pierre Gillette
- Ingénieur du son : Jacques Maumont
- Costumes : Marcel Escoffier, Nelly Merola
- Producteur : Alain Poiré
- Assistant opérateur : Roger Tellier
- Cadre : Jean-César Chiabaut
- Directeurs de production : Robert Sussfeld, Georges Valon
- Monteur son : Ghislaine Desjonqueres
- Assistantse monteuses : Nadine Muse, Marie-Christine Rougerie, Pauline Leroy
- Scripte : Colette Crochot
- Décors : Alexandre Trauner, Willy Holt
- Bruitage : Daniel Couteau
- Cascades : Claude Carliez
- Narration : Jean-Pierre Marielle
- Photographe de plateau : Georges Pierre
Mentions techniques
- Type : Long-métrage
- Genre(s) : Fiction
- Sous-genres : Comédie, Historique
- Langue de tournage : Français
- Origines : France, Italie, Roumanie
- EOF : Non précisé
- Nationalité : Majoritaire français (France, Italie, Roumanie)
- Année de production : 1968
- Sortie en France : 07/04/1971
- Durée : 1 h 38 min
- Etat d'avancement : Sorti
- Numéro de visa : 37151
- Visa délivré le : 06/04/1971
- Agrément : Inconnu
- Formats de production : 35 mm
- Type de couleur(s) : Couleur
- Format son : Mono
- Interdiction : Aucune
Box-office & sorties
Diffusion TV
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Actualités & distinctions
Sélections (2)
A propos
Jean-Paul Rappeneau avait pensé à Catherine Deneuve, mais celle-ci n'était pas libre. Puis à Julie Christie et Warren Beatty, qui aurait pu aussi produire le film. Le producteur fit appel à Marlène Jobert. Jean-Paul Rappeneau souhaitait à l'origine faire tourner Claude Jade et Michel Duchaussoy pour le frère et la sœur incestueuse. Il fait finalement tourner Laura Antonelli (futur fiancée de Belmondo) et Sami Frey. Patrick Dewaere, très jeune à l'époque, a un petit rôle de jeune soldat de la révolution dans les séquences finales.
Le film a été tourné en 1968. Certaines scènes de la révolution se sont inspirées des évènements de mai 1968 qui ont eu lieu peu de temps avant le tournage.
Le film a été tourné en Roumanie pour pouvoir mettre en œuvre un très grand nombre de figurants. Mais il a rencontré de grosses difficultés de mise en œuvre du fait de différences culturelles. Son tournage a été beaucoup plus long que prévu, du 3/8/1968 au 17/12/1968.
Mention spéciale pour la musique de Michel Legrand. Totalement originale, elle reconstitue l'ambiance musicale d'époque avec les airs grandiloquents de la révolution triomphante. Certains passages musicaux sont aussi en parfaite adéquation avec l'action, comme celui de l'apparition de Charlotte descendant un escalier en colimaçon.
Source : Wikipedia
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Critique et analyse
Réalisé en 1971, Les Mariés de l’An II est le second film de Jean-Paul Rappeneau, après La Vie de château (1965). Rappeneau est un perfectionniste qui cache derrière des sujets de prime abord légers le travail très important mis en œuvre sur chacun de ses films. Sa mince filmographie en cinquante ans de carrière est sans doute le meilleur indice du soin qu’il porte à la préparation de ses tournages. Léger, élégant et stylé sont différents adjectifs qui qualifient bien le cinéma de Jean-Paul Rappeneau. Ce grand amateur de comédie américaine est sans doute le réalisateur français qui a su le mieux s’inspirer du cinéma de Capra et de Lubitsch, tout en lui donnant une tournure spécifiquement française. Jean-Paul Rappeneau est un auteur classique. Non pas classique comme on l’entend trop souvent au sens d’académique, mais classique dans la grande tradition française, celle des châteaux, par exemple. Versailles, extraordinaire travail collectif des plus grands artistes de l’époque a été un modèle souvent bien lourdement copié à travers toute l’Europe. Volupté des formes, légèreté des volumes par leur assemblement, élégance des lignes : Versailles, comme de nombreux châteaux de l’époque du Grand Siècle, exalte l’esprit français dans ce qu’il a de meilleur, le sens de l’équilibre et du rythme. Un peu comme les architectes et paysagistes des châteaux et parcs qu’il met à l’honneur dans son cinéma, Jean-Paul Rappeneau élabore patiemment ses films avec des collaborateurs de talent, pour livrer des œuvres qui sont des merveilles d’équilibre, de mouvement et d’élégance. Les Mariés de l’An II forme un tout élaboré dans la douleur, comme nous le verrons plus loin, mais qui respire la joie de vivre.
L’équilibre, c’est un peu grâce à Michel Legrand que Rappeneau en a acquis l’expérience. Quand il avait réalisé La Vie de château, tout le film était prêt avant qu’il ne demande à Michel Legrand d’en faire la musique. Comme Rappeneau le raconte lui-même : « La Vie de château est un vrai ping-pong de répliques, une succession trépidante de poursuites et d’échanges vifs… A un moment donné, je me suis demandé si ce que j’aimais le plus chez Legrand - c’est-à-dire les grands sentiments et le lyrisme - allait trouver sa place dans le film… Souvent Michel soupirait : " Vous ne me laissez pas beaucoup de place pour m’exprimer… " Avant de se reprendre : " Si, là, regardez ! Deneuve lève la main : ça pourrait lancer un mouvement qui se prolongerait sur les quatre plans suivants…" Il est ainsi miraculeusement parvenu à s’immiscer dans le film, avec adresse et élégance. » Pour Les Mariés de l’An II, Jean-Paul Rappeneau avait retenu la leçon : « Grâce à La Vie de château, j’avais compris qu’il fallait lui aménager de vrais espaces ; qu’elle [la musique] pouvait suggérer énormément, voire remplacer des dialogues. Par conséquent, dans Les Mariés de l’An II, la partition a un rôle plus organique, notamment pour les séquences de duels : elle les transforme en véritables ballets… Pour Les Mariés, Michel m’a proposé un thème formidable, avec ce côté entêtant de la basse continue au clavecin. Cependant, je trouvais qu’il lui manquait quelque chose. Après l’avoir beaucoup écouté, j’ai dit à Michel : " Pourriez-vous apporter une dimension martiale, qui traduise l’aspect militaire du film ? " Il a ajouté la partie centrale, avec les cuivres, qui donne au thème une pointe de gravité et l’amène à sa forme aboutie, définitive… Sur le générique du début, cette ouverture musicale me touche toujours autant : deux enfants qui jouent dans des paysages enneigés sur cette musique dans l’esprit du XVIIe siècle et puis, brusquement, cette explosion de cuivres. C’est une façon de raconter leur destin, leur rendez-vous avec l’Histoire, les gloires qui les attendent. »
Le sens du mouvement de Rappeneau, nous en avons un parfait exemple dès ce générique du début qu’il évoque, avec deux enfants courant dans un bois, s’arrêtant pour jouer auprès d’un point d’eau, puis reprenant leur course jusqu’à une mystérieuse bohémienne qui leur lit dans les lignes de la main un avenir qui sera révélé plus tard dans le film. Dès les premières minutes, le rythme du film est établi et, avec l’arrêt des enfants avant qu’ils ne reprennent leur course, Jean-Paul Rappeneau présente un raccourci du film lui-même puisque Les Mariés de l'An II, vers les trois quarts du film, s’accorde un temps de pause avec une fausse fin, avant que, d’un magistral plongeon, Jean-Paul Belmondo ne fasse rebondir le film qui reprend sa course haletante jusqu’à sa véritable fin.
L’élégance, enfin, est présente dans toutes les scènes du film, même les plus cocasses comme la descente de la déesse de la liberté au son d’un chant révolutionnaire devant les yeux ébahis du Représentant du Peuple (Julien Guiomar), ou dans le combat entre le roturier mais leste Philibert armé d’une fourche et le gentilhomme mais lourdaud Saint-Aubin (Patrick Préjean) très vite désarmé. La Révolution Française, époque à laquelle se déroule le film, inspire à Rappeneau un scénario tout en bouleversements. Après le générique qui se situe dans l’enfance du film, nous nous retrouvons aux Etats-Unis où s’est réfugié Nicolas Philibert après avoir rossé un aristocrate qui lorgnait sa volage épouse, Charlotte Philibert, campée par Marlène Jobert, que nous retrouverons plus tard.
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