Dans le Bab el Oued ensoleillé et grouillant d'avant les tragiques événements de 1954, où les démêlés de chacun se discutent de trottoir à balcon, les Hernandez vivent heureux de leur sort. L'aînée des filles, Carmen, est le puits de science de la famille : elle a fait quelques études et tapotte avec application sur une machine à écrire. Elle a de l'autorité et n'approuve pas les projets de mariage de sa soeur Rosette avec Paulo, trop désargenté à son avis. André, l'instituteur frais émoulu de la Métropole, tente d'intervenir pour plaider la cause des jeunes gens ; mais Carmen se méprend sur ses intentions et s'imagine qu'il veut l'épouser alors qu'il n'a d'yeux que pour Isabelle, la charmante assistante sociale qui s'occupe d'envoyer le petit frère Hernandez en colonie de vacances. Bien entendu, tout le quartier est bientôt au courant de la flatteuse nouvelle du mariage et, de surcroît, Carmen clame à tous les échos avoir gagné les cinq millions du concours organisé par un populaire magazine illustré. L'imbroglio est total et l'agitation à son comble chez les Hernandez. Le pauvre André se sent un peu débordé mais il réussit avec beaucoup de gentillesse à détromper Carmen et sur ses sentiments et sur le résultat du concours. Isabelle, un instant jalouse, comprend qu'il s'agissait d'un quiproquo très couleur locale. Chacun va de son côté supplier la Vierge d'arranger les choses et tout finira par un double mariage : Paul épouse Rosette et Carmen retrouve un providentiel fiancé revenu opportunément du service militaire. Tout se termine par un joyeux repas où l'on chante beaucoup tandis qu'André et Isabelle sourient à l'avenir qu'ils envisagent avec tout l'optimisme que peut engendrer pareille ambiance.
Source : © Fiches du Cinéma